Airbus va livrer le premier A400M Atlas ravitailleur français

Ça aurait pu être une bonne nouvelle pour l’Armée de l’Air si seulement les ingénieurs d’Airbus Defense & Space avaient fait correctement leur boulot. L’avionneur européen se prépare à livrer à la France son douzième A400M Atlas, le premier doté de la capacité de ravitaillement en vol… limitée aux seuls aéronefs à voilures fixes ! Il s’agit par ailleurs du soixante-deuxième exemplaire assemblé.

Pour autant cet avion ne sera pas réellement un ravitailleur en vol au sens strict du terme. À l’instar de certains Transall C.160NG cet Airbus Defense & Space A400M Atlas est en fait optimisé pour ces missions sans pour autant perdre de vue qu’il demeure avant tout un avion de transport pré-stratégique.

Sauf qu’à la différence de l’avion franco-allemand le quadrimoteur à turbopropulseurs européen est toujours incapable de ravitailler en vol les hélicoptères Eurocopter EC725 Caracal en service dans l’Armée de l’Air et dans l’ALAT. Des hélicoptères pourtant conçus pour être approvisionnés en plein vol par l’A400M, entre autre. Du coup seuls les avions pourront bénéficier du carburant transféré par les deux nacelles installées sous voilure.

Bien sûr Airbus Defense & Space tente depuis plusieurs mois de remédier à ce très grave défaut. Et certains travaux en soufflerie semblent attester qu’il pourrait trouver la solution dans les semaines à venir grâce notamment à des tuyaux flexibles plus longs permettant aux hélicoptères de demeurer hors de porter des vortex générés par les hélices de l’Atlas. Seulement voilà le mal est fait, au moins au niveau de l’Armée de l’Air.

Car entre-temps le ministère de la défense avait passé commande pour deux avions-ravitailleurs m américains ayant fait leurs preuves en opération : les Lockheed-Martin KC-130J Hercules. Des machines déjà en service en Italie et avec lesquels nos pilotes se sont déjà entraînés et qualifiés. Accompagnés de deux C-130J-30 Super Hercules ces avions doivent arriver en dotation d’ici à 2019. Cette année là la dotation française en A400M Atlas devrait atteindre les quinze appareils opérationnels.

Photo © Ejército del Aire.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

18 Responses

    1. Bah ça dépend comment vous vous placez. Si pour vous un ravitailleur ponctuel conçu pour transférer du carburant aux hélicoptères entre en service avec uniquement la capacité de le transférer aux avions et non aux voilures tournantes est une bonne nouvelle alors oui. Perso je ne trouve pas, mais peut-être que j’en demande trop à Airbus Defense & Space. Qui sait ?

  1. C’est une bonne nouvelle pour la chasse et pour les carences de notre actuelle flotte de ravitailleur en attendant les Phoenix. Mais pas pour les Caracal des FS (j’ai failli écrire Caracaux).

  2. Les flexibles de ravitaillement seront plus longs pour pouvoir ravitailler les hélicos, mais comme ils doivent rentrer dans les même nacelles ils auront un diamètre plus étroit. Le débit du carburant sera plus faible et les ravitaillement prendront plus de temps.
    Pour info, les Transall n’ont jamais ravitaillé d’hélicoptères car au moment où certains d’entre eux bénéficiaient de cet équipement, la France ne possédait pas d’appareil à voilure tournante munis d’une perche de ravitaillement. Depuis le système de ravitaillement des C-160 logés dans les carénages des roues ont été replacés par des équipement de détection.

  3. Connait-on les performances dans la configuration ravitailleur ?
    Distance franchissable ou endurance en fonction de la quantité de carburant délivré ?

  4. Le tuyau rallongé devra être logé dans la même nacelle. Pour ne pas prendre d’avantage de place son diamètre sera réduit. Par conséquent le débit du carburant sera moindre et la durée des ravitaillement sera prolongée.

    Pour info les Transall n’on jamais ravitaillé d’hélico. Lorsque certains C-160 étaient munis d’un dispositif de ravitaillement, la France ne disposait pas d’hélicoptères équipés d’une perche de ravitaillement. Par la suite le dispositif situé dans le carénage des roues des Transall a été remplacé par une boule optronique..

    A ce jour la totalité des 14 A400M allemands est clouées au sol pour des raisons de maintenance, réparation, ou remise à niveau !!!

    1. Essayez de sauvegarder le site sous forme html avec option page web complète et cherchez la photo dans le dossier créé accompagnant le fichier html.

  5. Les Français… Toujours la critique facile sans connaître grand chose… Le pire est de se dire passionné d’aéronautique…. Cet avion est une prouesse technologique avec des clients qui veulent faire avec un avion de 140 tonnes qui croisent à Mach 0,72 ce que savait faire un Dakota de 13 tonnes… Ou un transall de 49t qui ne dépassait jamais les 250 kt de vp en croisière à vide…. Et les chasseurs qui ravitaillent derrière un transall ils pleurent tellement les vitesses sont basses et l’altitude peu élevée… Déjà d’avoir un avion capable de ravitailler 3 chasseurs en même temps avec 50t de pétrole à offrir et qui peut a la suite se poser sur une piste de 1300m à peine préparée est une vraie prouesse technique. Bravo aux ingénieurs du groupe Airbus. Grâce à vous l’Europe n’est pas encore condamné à suivre les ordres des autres pays qui pourraient leur vendre leurs avions…

    1. Faire un parallèle entre l’Atlas et le Dakota c’est fort, personne n’aurait osé Pal vous l’avez fait ! Quand au passionné d’aviation oui il critique, ne vous en déplaise. Nous ne sommes pas un organe de propagande à la solde du groupe Airbus. Quand leurs ingénieurs font des erreurs (même aussi énormes que celles de l’A400M) nous avons pleinement le droit de le relever !

      1. Je comprends tout à fait les critiques sur le programme A400M mais je pense que c’est se tromper de cible que d’attaquer les ingénieurs.

        Le gros problème c’était son cahier des charges initial établi pour répondre aux besoins spécifiques de 8 pays. On se retrouve avec un avion qui doit savoir tout faire très bien le faire
        Après les dirigeants d’Airbus négocient les coûts et les délais avec les 8 pays et puis c’est aux ingénieurs de se débrouiller avec ca et de faire des miracles.

        Donc pas de souci pour critiquer mais dans ce cas critiquons le management d’Airbus Military and Defence et l’absurdité des programmes européens qui veut absolument partager les programmes entre tous les pays même si ca va à l’encontre du bon-sens industriel.

  6. Pour info, le C160 ne ravitaillait pas les hélicoptères en vol comme le laisse penser la lecture de l’article. .Pour l’instant seul le KC 130 sait le faire..

    1. Pour info le C.160NG a bien été optimisé et testé pour le ravitaillement en vol d’hélicoptère contrairement à ce que laisse penser la réponse de didiertransall !

      1. Non Arnaud ! L’idée de départ c’était d’augmenter la charge offerte du C160. En effet la masse au décollage est limitée (fonction altitude et température) donc il faut choisir entre fret et pétrole pour ne pas dépasser cette masse max. Dans les meilleures conditions la masse max étant de 49T 150 (51 T en dérogation) et le poids d’un Transall à vide étant de 32 T environ, ça nous donne une masse d’une quinzaine de tonnes à partager entre pétrole et charge dans le cargo. L’idée du C160 NG c’est que la masse en vol peut être portée à 54 T avec le ravitaillement en vol par un autre NG. Donc décollage avec charge max et pétrole mini, puis grâce au ravito prise du pétrole nécessaire pour l’étape.
        Voilà l’idée de conception. Après on s’est aperçu rapidement que pour le ravitaillement en vol des chasseurs en moyenne altitude, le NG rendait d’excellents services.
        Pour les hélicos, à l’époque, il n’y en avait pas de ravitaillable, donc la question ne s’est pas posée tout de suite. Avec l’arrivée du Caracal, des essais ont été menés…pas concluants, car sinon on s’en servirait aujourd’hui! En effet il reste toujours des C160NG ravitailleur (10 nacelles achetées au départ, positionnables sur les 15 premiers avions sortis). Ils servent au sein de l’ET 2/64 Anjou à Evreux (en particulier pour le ravitaillement en vol des C160 Gabriel). C’est vrai que certains ont vu leur nacelle modifiée pour les ops spéciales… mais c’est un autre sujet…
        Merci en tout cas Arnaud, pour la qualité de tes articles et restant à ta disposition pour tout compléments sur le Transall !

  7. S’il y a autant de soucis pour concevoir un avion de transport au niveau européen, qu’est ce que ça va être pour concevoir un avion de chasse de 5ème génération. Les ingénieurs ont intérêt à commencer maintenant pour espérer le voir en 2040.

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