Le 14 octobre 2017 marque le début des liaisons aériennes commerciales pour les habitants de Sainte-Hélène, une île volcanique perdue dans l’immensité de l’Atlantique sud. L’éloignement de cette petite île britannique difficile d’accès en a fait un lieu de détention sécuritaire dans le passé. Essentiellement connue comme terre d’exil de Napoléon Bonaparte jusqu’à sa mort le 5 mai 1821, l’île a également «accueilli» le chef zoulou Dinizulu, puis le général Piet Cronje et 6 000 rebelles suite à la Seconde Guerre des Boers. Principale attraction touristique, la France est devenue propriétaire des bâtiments et des terrains ayant servi à accueillir l’empereur Napoléon Ier sur l’île, notamment la maison de Longwood.
L’île n’est toutefois pas dénuée d’autres points d’intérêt, dont des paysages grandioses. L’essor de l’industrie touristique, et de son économie en général, y était toutefois limité par le fait que Sainte-Hélène n’était accessible qu’après un voyage de cinq jours en mer à bord du RMS St. Helena. N’offrant qu’une cinquantaine de cabines pour les passagers, c’est le seul bateau qui relie l’île au reste du monde. C’est évidemment un moyen de transport inadéquat pour ceux qui doivent être évacués d’urgence pour des raisons médicales.
La Grande-Bretagne a donc financé la construction d’un aéroport afin de briser l’isolement de ce Territoire britannique d’outre-mer. Véritable chantier pharaonique en raison du relief très accidenté de l’île, il a fallu raboter une montagne et remblayer une vallée, au coût de plus de 320 millions d’Euros, ou $472 millions canadiens. Déjà considérée comme un investissement colossal pour un territoire qui compte seulement 4 500 habitants, divers déboires empêchant son entrée en service lui a valu le sobriquet d’aéroport le moins utile au monde. Conçu pour accueillir des avions de la capacité d’un Boeing 737, les vols d’essai effectués par British Airways ont démontré que l’utilisation d’un si gros appareil était trop risquée à cet aéroport fréquemment balayé par de forts vents imprévisibles.
Finalement, après plus d’un an de vols d’essai, un avion plus petit fut retenu pour assurer la liaison, soit un Embraer 190. Déjà doté d’une flotte de ces avions brésiliens, c’est le transporteur South African Airlink qui va assurer cette desserte. Ce seront sûrement les pilotes les chevronnés qui effectueront ces vols à éviter pour les passagers déjà craintifs de l’avion…
La soixantaine de hardis passagers de l’Embraer 190 ayant effectué la première liaison en provenance de Johannesburg samedi dernier, furent accueillis en grande pompe par la gouverneure de Sainte-Hélène, flanquée des drapeaux de l’Afrique du Sud et de Sainte-Hélène. Pour l’heure, seul un vol hebdomadaire est prévu pour cette desserte, mais le nombre pourrait augmenter en fonction de l’achalandage. Le coût de ce vol, correspondant à 10% du salaire annuel moyen des habitants de l’île, risque fort de limiter la clientèle locale. Reste donc une clientèle touristique aisée qui doit tout de même se rendre en Afrique du Sud pour prendre ce vol «régional». Les insulaires ne risquent donc pas d’être submergés par les touristes, mais parions que les inconditionnels de destinations exotiques et d’histoire napoléonienne y séjourneront en plus grand nombre.
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14 Responses
Il me semble que le vol ne part pas d’Afrique du Sud mais de Namibie.
Il a survolé la Namibie mais il était en partance de Johannesburg en Afrique du Sud. En consultant la liste des vols offerts par Airlink, on constate que les vols offerts à destination de Sainte-Hélène partent soit de Cape Town ou de Johannesburg.
J’ai l’impression qu’on a tous les deux raison, le vol est en partance des villes sud-africaines mais fait une escale en Namibie, probablement parce que l’avion n’a pas le rayon d’action suffisant pour un vol direct :
https://www.flightradar24.com/data/flights/sa8132/#f372c2b
Je suis le seul à la trouver un poil « hardcore » cette piste à flanc de falaise ? Surtout pour recevoir des avions de ligne.
L’aérodrome de Vesoul est un peu dans le même style (sur une colline et les bouts de piste sont un promontoire) mais c’est un aérodrome 😉
Oui, ça descend et ça monte, avec la route qui passe sous la piste (devant), mais ça n’a pas empêché le B-17 de s’y poser… 😉 !
Vous n’êtes jamais allé à Madère ? L’aéroport de Funchal est également un endroit où il vaut mieux atterrir de nuit pour ne pas voir notre malheur.
Non désolé je n’ai jamais mis les pieds à Madère, et si en plus vous me dites que le tarmac est rock-and-roll ça me donne encore moins envie d’y aller. Si vous voyez ce que je veux dire !
Allons, l’Entente Cordiale franco-britannique n’est pas morte ! : dépenser tout cet argent pour que les nostalgiques de napoléon aillent en pèlerinage, et en plus dans un monument historique cédé à la France : voilà qui est fair play de la part de nos amis anglais!
merci Marcel pour tes articles
Je m’en rappelle, c’était passer aux infos il y a 1 an, à cette periode aucun avion ne pouvait s’y poser, et les habitant avait fort investit pour acceuillir les touristes qui auraient dut venir depuis belle lurette, bonjour leur dette quand on leur a dit : « on peut pas se poser ».
Jusqu’à la il n’y avait jamais eu de liaisons commerciales vers cette ile? Ces super étonnant.
Eh bien c’est-à-dire que sans aéroport ça n’était pas évident.
Les hydravions ou les helicoptères sa fait aussi des lignes aériennes non?
Certes, mais il ne vous aura pas échappé que les hydravions commerciaux ne sont plus vraiment légion, pour ne pas dire qu’ils ont totalement disparu. En outre je ne connais pas beaucoup de modèles d’hélicoptère capables de parcourir les 2,000 kilomètres d’océan qui séparent Sainte-Hélène du continent.