Bonne ou mauvaise idée, chacun se fera son avis sur la question. Toujours est-il que depuis les universités d’été de la défense à Toulon la ministre des Armées madame Florence Parly a réussi son coup médiatique. Son annonce a fait le tour des rédactions et des chaînes de télé : La France s’engage désormais dans la voie des drones de combat. Les six prochains General Atomics MQ-9 Reaper que l’Armée de l’Air doit recevoir entre 2018 et 2021 seront gréés pour emporter de l’armement à l’instar des drones américains, britanniques, ou italiens.
Pour autant rétablissons certaines erreurs d’ores et déjà commises par les grands médias nationaux français. Cette décision de disposer de avions sans pilote de combat ne concerne que (et bien uniquement) les drone MALE fournis par les États-Unis, et sûrement pas les EADS Harfang en dotation eux-aussi dans l’Armée de l’Air qui demeureront exclusivement des engins de reconnaissance et de renseignement. D’ailleurs ces derniers n’ont jamais été pensé pour emporter le moindre armement.
Ensuite l’armement que pourront tirer ces six Reaper, en attendant que les six autres machines livrées depuis 2013 soient également modifiées pour ces nouvelles missions, est strictement identique à celui des autres General Atomics MQ-9 en service chez nos alliés. Ce seront donc en priorité des bombes guidées GBU-12 et GBU-38 de 227kg chacune à guidage laser pour la première et inertielle-GPS pour la seconde. Par ailleurs le drone américain peut emporter jusqu’à quatre missiles antichars AGM-114 Hellfire, une arme déjà disponible dans l’arsenal français sur les hélicoptères de combat Eurocopter Tigre HAD.
Alors bien entendu le drone armé représente un nouvel échelon dans la défense française. Mais dans une Armée de l’Air qui a depuis plusieurs années tout miser sur le Dassault Rafale et sur le duo Dassault Mirage 2000D / 2000N on peut aisément se demander quelle sera la place réelle de ces Reaper au standard armé ? L’avenir nous le dira.
Photo © Armée de l’Air
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8 Responses
Une corde de plus à notre arc, bonne nouvelle, l’autonomie de vol de ces engins une fois armés doit être modifiée non?
Enfin ! Moi qui me demandait qu’est ce que l’armée attendait, car c’est un vrai plus de pouvoir observer puis frapper dans un intervalle de temps réduit.
J’ai cru apprendre que ce sont des américains qui les pilotent pour le décollage et l’atterrissage. Est-ce que c’est vrai ? Et si c’est le cas est-ce que ça va changer avec l’armement maintenant ?
C’était le cas dans le passé ; depuis, l’Armée de l’Air a fait passer les certifications idoines à ses pilotes et les Américains ne sont plus nécessaires pour ces phases critiques. Source : http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/aviateurs-francais-peuvent-enfin-faire-decoller-leurs-drones-reaper-116529
Et bien bonne nouvelle ! c’est du gâchis d’avoir un appareil et de ne pouvoir l’utiliser à 100%. Je fait confiance à nos institutions pour avoir la sagesse de ne pas faire les même erreurs que certaines compagnie privées aux USA qui emploient cette appareil et la mort qu’il peut délivrer avec il me semble un manque criant de professionnalisme et d’éthique. Seul des militaires ont autorité pour l’emploi de tels armes ( il me semble).
Faudrait pas se vanter trop vite de notre éthique, Athur, car, si j’ai bien compris, niveau « bavures » ou dommages collatéraux dus en particulier à des bombardements, on est très loin d’être blanc en France. Ce genre « d’incident » dramatique semble inévitable, mais en France, on le cache, tandis que les USA sont beaucoup plus transparent sur ce sujet.
USA transparent ? heuuu…. Bradley Mannings a été condamné à perpet’ pour haute trahison, après avoir divulgué l’ampleur des dommages collatéraux.
C’est chiant à la longue les gars qui politisent tout, sa me rappelle l’autre emmerdeur de Francois.