Certes cela ne va pas être le marché d’hélicoptère du siècle, ni même de la décennie, mais à coup sûr l’hélicoptériste qui l’emportera pourra largement s’en vanter. Le Pentagone a lancé il y a quelques semaines une consultation visant à trouver un remplaçant aux soixante-et-un derniers Bell UH-1N Twin Huey encore en dotation dans l’US Air Force. Des hélicoptères qui volent au sein de la force aérienne américaine depuis l’époque de la guerre du Vietnam et qui ont donc largement mérité leur départ à la retraite.
C’est en 1970 que les premiers Bell UH-1N Twin Huey ont fait leur apparition dans l’arsenal aérien de l’US Air Force. D’abord destinés à des missions de transport, d’assaut, et de soutien aux opérations présidentielles ils se sont peu à peu mué en hélicoptères de surveillance et de liaisons. L’USAF a aussi eu recours à des Bell HH-1N de recherches et sauvetages terrestres, aujourd’hui stockés ainsi que quelques monoturbines Bell TH-1H Iroquois retirés du service l’an dernier sans qu’aucun remplaçant ne leur soit trouvés. Ni même recherchés.
Il en est donc tout autrement de cette petite soixantaine de Bell UH-1N. Il faut dire que leur mission principale est une priorité absolue pour le Pentagone : surveiller et sécuriser les silos de lancement de missiles balistiques intercontinentaux de l’Air Force Global Strike Command. Au sein d’infrastructures aussi particulières que Malmstrom AFB, Minot AFB, ou encore Warren AFB (généralement très étendues) les biturbines y remplissent tout un tas de missions secondaires allant des liaisons aériennes aux évacuations sanitaires en passant par des missions de service public au profit des populations civiles des agglomérations voisines.
Alors plusieurs candidats sont d’ores et déjà en lice pour remplacer ces soixante-et-un vénérables hélicoptères. Si le Pentagone a rejeté rapidement la proposition de les transformer au standard UH-1Y, similaires donc aux appareils de l’US Marines Corps, d’autres possibilités semblent à l’étude. Mais toute ont un point commun : l’achat de matériel neuf.
Rapide présentation des prétendant :
- AgustaWestland AW139, jamais utilisé par aucune branche des forces de défense américaines l’AW139 est cependant déjà en service dans l’US Customs & Border Patrol où il a justement remplacé… le Bell UH-1H.
- Airbus Helicopters H145M, déjà présent dans les rangs de l’US Army en tant que UH-72A Lakota et en petite quantité dans l’US Navy en tant que TH-72A (pour la formation et l’entraînement de ses pilotes d’essais) celui-ci fait figure de favori tant le Pentagone semble conquis par l’hélicoptère européen.
Reste à savoir si le constructeur européen proposera une version proche du Lakota ou bien son H145M doté du Fenestron. - Bell 412, qui bien qu’absent des forces de défense américaine, a le mérite de partager une partie de ses équipements avec le Twin Huey. Cependant cet hélicoptère est loin de faire l’unanimité à l’état-major américain qui le juge souvent trop «civil». Reste que l’hélicoptériste pourrait faire le choix de le proposer au même standard que les CH-146 Griffon canadiens.
- Sikorsky UH-60M, déjà présent bien entendu dans les rangs de l’US Army et qui fait figure avec le H145M de favori. Le Blackhawk terminerait de prouver qu’il est bien le digne héritier du Huey, malgré ce que peuvent en penser et en dire nombre de ses détracteurs qui le trouvent trop perfectionné et donc pas assez rustique.
La grosse inconnue c’est qu’entre le moment où le programme de remplacement a été lancé et maintenant, un mini-séisme politique a eu lieu aux États-Unis : l’élection «surprise» de Donald Trump à la tête du pays. Une réorientation idéologique qui pourrait influencer le choix du successeur du Twin Huey. Reste à savoir si les décideurs du Pentagone sauront être assez pragmatique pour faire le bon choix, et qui alors pourrait tourner en faveur d’Airbus Helicopters et de son biturbine.
Photo © US Air Force.
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5 Responses
Donald Trump’s slogan is « America First. »
Et le même commentaire en français, c’est possible monsieur Dupont s’il vous plait?
Volontiers :
Le slogan de Donald Trump est : « L’Amérique (USA) en premier » ; on peut penser qu’il voudra favoriser d’abord l’industrie américaine.
Néanmoins, les décideurs du Pentagone nous ont déjà surpris avec les quelque 411 EC145 / UH72/ 72A Lakota déjà commandés, de réels hélicotères multi-missions ! Sans compter la centaine de Dolphin HH et MH-65 dérivés du SA-365 Dauphin2 encore en service dans l’US Coast Guard, , de réels multi-missions aussi.
Déjà l’US Coast Guard et l’US Army, puis l’US Navy, pourquoi pas, enfin, l’US Air Force ? Croisons les doigts !
Le slogan de Donald Trump est : « L’Amérique en premier ».
On peut penser qu’il voudra favoriser d’abord l’industrie aéronautique américaine.
Néanmoins, les décideurs du Pentagone nous ont déjà surpris par
leurs commandes d’hélicoptères européens même si, en partie, réalisées aux États-Unis : une centaine de SA-365 Dauphin, quelque 400 EC-145.
Après l’US Coast Guard, puis l’US Army et l’US Navy, pourquoi pas l’US Air Force ?
Croisons les doigts !
Eurocopter ou plutôt Airbus hélicoptère est dejà bien implanté au USA et si je ne me trompe des usines fabriquent sur place pas mal d’hélicoptère pour le marché américain donc choisir un H145M ne serait pas non plus le choix le moins national puisque la production se ferait sur place par des ouvriers américains. Reste plus qu’à croiser les doigts pour que ce soit le choix de la raison qui l’emporte. Un Blackhawk ce n’est pas le même prix ni les mêmes coûts de maintenance qu’un H145M.