Rafale M et Hawkeye voient leur mission contre Daech prolongée

L’annonce a été faite ce mercredi 26 octobre 2016 par le ministère de la défense. La décision a été prise de prolonger jusqu’à la mi-décembre le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle et de son groupe aérien embarqué, permettant ainsi à la France une position plus optimale dans la coalition internationale. Cette décision, qui à coup sûr doit rassurer celles et ceux qui au sol combattent Daech a cependant une portée avant tout diplomatique.

Engagés depuis le 1er octobre les Dassault Rafale M et Northrop-Grumman E-2C Hawkeye français devaient initialement prendre part aux opérations pour sept semaines, leurs équipage resteront donc au minimum trois semaines de plus dans la région. Une rallonge d’engagement décidée au sommet de l’état suite à un sommet tenue ce mardi 25 octobre à Paris où Américains et Français ont décidé de la marche à suivre avec leurs alliés locaux et internationaux.

Il faut savoir que même si les médias (généralistes et spécialisés) ne relayent pas forcément l’information les avions embarqués français réalisent quotidiennement plusieurs missions, actuellement surtout au-dessus de Mossoul et de sa banlieue. Ainsi la Marine Nationale se serait octroyé une partie majeure des cinquante-quatre objectifs détruits dans la région entre le 17 et le 25 octobre, de jour comme de nuit.
Le décompte exact de la force Chammal n’étant pas très clair, il est impossible à l’heure où ces lignes sont écrites d’en dire plus.

Acteurs de l’ombre de cette force aéronavale les E-2C Hawkeye volent quant à eux au profit de nos avions autant que de ceux des forces aériennes et navales de la coalition, réalisant aussi bien des opérations de veille radar que de contrôle aérien et de commandement aéroporté. Le fait que la chasse syrienne ne prenne plus pour cible les avions des forces internationales allègent grandement la première de ces missions.

Alors la décision de prolonger les avions embarqués français en Méditerranée orientale a aussi une portée diplomatique. Au moment où Américains et Français demandaient un cessez-le-feu sur la ville syrienne d’Alep, en grande partie détruite par les aviations russes et syriennes, Moscou prenait la décision d’envoyer dans la région son propre groupe aérien embarqué. Le déploiement d’un porte-avions qui vraiment n’est pas passé inaperçu en Europe. Alors certes rien de comparable entre l’Amiral Kouznetsov et le Charles de Gaulle, le premier étant à propulsion thermique quand le second dispose de deux réacteurs nucléaires, et puis il faut bien le reconnaitre la flotte aérienne russe est des plus hétéroclites au moment où la Marine Nationale a (enfin) su rationaliser la sienne.
Cette prolongation va permettre à l’US Navy de tranquillement déployer dans la région un de ses porte-avions, avec le groupe d’accompagnement : un bâtiment de guerre sans équivalent dans le monde. Comme on dit par chez moi, celui-là il va mettre tout le monde d’accord.

Il faut savoir qu’à la fin de l’année lorsque le porte-avions français rentrera à Toulon il n’en sortira plus avant 2018. En effet le navire entrera dans sa phase de grand carénage où tous les élément vitaux du bâtiment seront examinés, ses réacteurs nucléaires se verront même déposés. Un chantier titanesque nécessaire à la bonne condition opérationnel du joyau de notre flotte et qui aurait du théoriquement commencer en septembre de cette année. Mais l’Élysée en a décidé autrement, préférant le déployer une ultime fois avant son immobilisation afin que son équipage puisse prendre part à la bataille de Mossoul.
Un arrêt d’exploitation qui a coup sûr va relancer le vieux débat sur le second porte-avions français, pourtant de moins en moins crédible auprès des experts et décideurs français tant le coût d’un tel navire serait exorbitant.

Photo © Marine Nationale.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 Responses

  1. Exorbitant et trop tard maintenant, c’est deux porte avions qu’il faudrait commander pour remplacer dans 20 ans notre seul PA.

  2. Depuis le temps que les différents gouvernements tergiversent, la marine nationale aurait pu en avoir au moins 2 !
    Néanmoins en rationalisant les dépenses de nos gouvernants pendant un laps de temps « plutôt court » (au vu de leur train de vie), les fonds auraient pu être débloqués depuis longtemps !

    1. Je vais me faire l’avocat du diable, dans ce cas précis des « différents gouvernements » : avec quels fonds aurions-nous pu le faire ?

      1. Je te l’accorde actuellement c’est pas possible mais comme je le précisais, en réduisant depuis des années le train vie de notre classe politique (qui vivent bien au dessus des moyens de l’état), un grand pas aurait pu être fait sans compter tout les autres aspects des dépenses gouvernementales mais bon c’est un autre sujet qui ne nous concerne pas ici sur ce site !
        Merci encore pour ton boulot 😉

  3. Un second porte avion français…un beau rêve qui ne possède rade possibilité de construction avant 2025 faute de bassin disponible. En revanche, un grand carénage en 18 mois, c´est est plutôt court face aux géants classe Nimitz qui en demandent quatre. Bon vent à nos marins.

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