Avec l’invention du radar la grande innovation dans l’avionique des appareils, entre les deux conflits mondiaux, demeure l’embarquement quasi-systématique des systèmes de transmissions radiophoniques. Durant la Première Guerre mondiale les communications n’en étaient qu’à leurs balbutiements tandis que lors de l’invasion allemande de la Pologne les radios s’étaient multipliées tant à bord des chasseurs que des bombardiers et bien sûr des avions de reconnaissance. La formation des personnels affectés aux opérations de communications radiophoniques devint donc, rapidement, une nécessité qui demandait de disposer d’aéronefs spécialisés. C’est dans cette optique que fut conçu le Percival Proctor.
En 1938 l’Air Ministry britannique émit la Specification 20/38 relative à la recherche d’un monomoteur de formation des personnels radios et de calibrage des radars pour la Fleet Air Arm et la Royal Air Force. Quatre constructeurs y répondirent : Airspeed, Blackburn, Percival, et Westland. Blackburn se retira de la compétition afin de privilégier le développement de son Botha, tandis qu’Airspeed et Westland furent éliminés. Percival proposa de développer une version militaire de son Vega-Gull de tourisme, un avion très populaire en Grande-Bretagne et au Canada. Le nouvel avion désigné Percival P-28 fut baptisé Proctor. Rapidement l’Air Ministry pris la décision que le nouvel avion devait être apte à remplir des missions de liaisons et de transport d’état-major.
Il effectua son premier vol quelques jours après l’entrée en guerre du Royaume Uni, le 8 octobre 1939. Dès ce premier vol l’avion montra d’excellentes qualités de vol. Se présentant comme un monoplan quadriplace à aile basse cantilever, le Percival Proctor disposait d’un train d’atterrissage fixe et d’un moteur en ligne de 210 chevaux. La première version, désignée Proctor Mk-I fut commandée à 247 exemplaires principalement pour le compte de la Royal Air Force. Ces premiers appareils servirent surtout comme avions de liaisons et de servitudes au sein des escadrilles de bombardement et de chasse de la Royal Air Force. Le Mark-I fut suivi par le Mk-II et le Mk-III construits respectivement à 175 et 437 exemplaires. Une partie des Proctor Mk-III allèrent à la Fleet Air Arm pour des missions d’entraînement radio et pour le calibrage des radars de défense côtière du royaume.
En 1941 une nouvelle spécification fut émise sous le code 9/41 afin de doter les Proctor de la mission d’entraînement radio tout-temps. La nouvelle version fut d’abord désignée Preceptor Mk-I, mais reçu finalement la désignation de Proctor Mk-IV. Cette version fut construite à hauteur de 258 exemplaires. Quelques exemplaires du Proctor Mk-IV furent versés au Coastal Command pour des missions de liaisons entre l’Angleterre et les bases isolées du nord de l’Écosse. Un appareil de cette même série fut livré à l’US Army Air Force mais rétrocédé à la Fleet Air Arm en juillet 1942. L’US Department of War décida d’acquérir finalement des Beechcraft AT-11D pour cette mission.
Après la guerre environ deux cents Percival Proctor furent livrés au marché civil. Les Proctor Mk-III et Mk-IV de la Royal Air Force devinrent respectivement Proctor C3 et C4 tandis que toutes les machines de la Fleet Air Arm prirent la désignation de Proctor C5. En 1946 la Royal Canadian Air Force commanda une version hydravion dotée de deux flotteurs ; l’avion ne fut commandé qu’à un seul exemplaire et ne resta en service que jusqu’en 1949. L’exemplaire hydravion fut désigné Proctor C6.
En décembre 1945 la France reçut quinze Proctor Mk-II et six Mk-IV. Ces avions eurent pour missions principales la liaison et l’entraînement radio. Deux Proctor Mk-IV furent envoyés à Madagascar en 1947 lors des insurrections anti-coloniales. Les petits monomoteurs servirent au côté des Avro Anson, des Junkers Ju-52/3 et des Blenheim pour des missions de reconnaissance de jour. Le dernier Proctor français fut retiré du service en 1959. Il servait d’avion de liaison pour le compte de l’Armée de l’Air en Algérie. La Belgique, la Norvège et le Portugal utilisèrent le Proctor après-guerre. Le dernier appareil militaire, un Proctor Mk-II portugais, fut retiré du service en 1966.
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