Selon une directive de la Force Aérienne Royale Yougoslave, la firme Ikarus, à Novi Sad, entreprit en 1934 la conception d’un chasseur monoplace dont elle confia l’étude à Ljubomir Ilic et Kosta Sivcev. Ceux-ci mirent au point un monoplan cantilever à aile haute mâtée, de structure métallique entoilée, à cockpit fermé et train d’atterrissage classique fixe, motorisé par un Hispano-Suiza en V12 à refroidissement par liquide.
Le prototype fut désigné IK-L1 (IK pour Ilic-Kosta, et L1 pour Lovacki 1, c’est-à-dire Chasseur 1) et vola pour la première fois le 22 avril 1935 aux mains du capitaine Leonid Bajdak, un partisan des avions biplans. Deux jours plus tard, au cours du troisième vol d’essai, l’appareil s’écrasa au sol et le pilote rescapé déclara qu’aucun développement n’était envisageable pour une telle machine. L’expertise de l’épave démontra qu’un défaut de l’entoilage de l’aile était à l’origine de l’accident, et la construction d’un deuxième prototype fut décidée, avec cette fois une voilure à revêtement en alliage léger. Désigné IK-02, il vola pour la première fois le 24 août 1936 avec le pilote d’essai Dobnikar aux commandes. Le nouvel appareil, doté d’un canon de 20 mm approvisionné à 60 coups tirant par le moyeu de l’hélice et de deux mitrailleuses de 7, 92 mm sur le capot moteur, prouva sa fiabilité et une maniabilité exceptionnelle : au cours de tests en vol contre un biplan Hawker Fury, il démontra sa supériorité dans toutes les configurations de combat simulé.
La production en série d’appareils similaires à ce second prototype fut lancée en 1937 et douze exemplaires furent livrés l’année suivante sous la désignation officielle de IK-2. Mais déjà presque obsolète, il ne fut pas envisagé d’en construire davantage. Les avions entrèrent en service à la 40ième escadrille de chasse de la force aérienne royale yougoslave, aux côtés de Hawker Hurricane. Au cours de l’invasion allemande, en avril 1941, l’unité participa à la défense du territoire national, mais en infériorité numérique et matérielle, elle subit de lourdes pertes en combat aérien. Les IK-2 encore opérationnels furent alors employés à ralentir l’avance des colonnes adverses en mitraillant les convois. Enfin, les derniers appareils subsistants furent capturés par l’occupant et adressés à la force aérienne de l’état indépendant de Croatie, nouvellement créé, où ils furent détruits pendant la poursuite de la guerre.
Un développement de l’Ikarus IK-2 fut envisagé sous la forme d’un monoplan biplace de reconnaissance. Désigné IK-4, le projet ne fut jamais concrétisé.
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