Tempête du Désert, 25 ans déjà !

Voilà bien un anniversaire lourd à commémorer. Il y a 25 ans une coalition menée par les États-Unis, le Royaume-Uni, et la France lançaient contre l’Irak de Saddam Hussein la plus vaste opération aérienne internationale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour beaucoup elle allait s’appeler Tempête du Désert. Un quart de siècle plus tard il semble bien que l’histoire se répète quelque peu.

Petit retour en arrière.

Le 2 août 1990 les armées et forces aériennes irakiennes, placées sous les ordres directs du dictateur baasiste Saddam Hussein, envahissent le petit état souverain du Koweït. Celui-ci est alors un des principaux producteurs et exportateurs de pétrole au monde. En fait depuis le 23 juillet des colonnes de blindés irakiens étaient massées à la frontière entre les deux pays.

Dès le lendemain de cette invasion, au siège de l’ONU à New York, le conseil de sécurité se réunit et décide de placer Bagdad au ban des nations. La résolution 660 est signée à l’unanimité, ordonnant à Saddam Hussein de retirer ses forces du Koweït, avec le risque s’il refuse de se voir envoyer une force internationale.

Dans le même temps à Washington-DC, Londres, et Paris les dirigeants se préparent à la guerre. Entre le 15 août et le 8 novembre 1990 ce sont près de 150 000 militaires, plus de 500 avions de combat, de reconnaissance, et de transport, et plus de 120 navires de guerre qui ont rejoint l’Arabie Saoudite. Il faut dire que ce royaume craint d’être la prochaine cible de l’expansionnisme irakien, à tort.
Ce déploiement massif prendra le nom de Bouclier du Désert.

Pour la France il s’agit de l’opération Daguet, dont le premier épisode marquant fut la décision prise par le Président de la République François Mitterrand d’envoyer le porte-avions Clemenceau chargé d’une trentaine d’hélicoptères de reconnaissance et de combat Aérospatiale SA-342 Gazelle et d’une dizaine d’hélicoptères de transport et de manœuvre Aérospatiale SA-330 Puma. Il s’agit là des premiers éléments aériens déployés dans la péninsule arabique. Suivront des avions de combat Jaguar, Mirage F1-CT, et Mirage 2000C, des avions de reconnaissance tactique Mirage F1-CR, ainsi que des avions de transport Transall C.160 et Douglas DC-8. L’Armée de l’Air est alors largement mise à contribution.

Au tout petit matin du 17 janvier 1991 les avions de la coalition, soutenus par des frappes de missiles de croisière BGM-109 Tomahawk tirés depuis les navires de l’US Navy, fondent sur l’Irak et ses bases aériennes et cantonnement terrestres. Pendant ce temps là les hélicoptères, et notamment les fameux AH-64A Apache américains s’occupent de la menace blindée irakienne. Tempête du Désert vient d’être lancée.

Rapidement le grand public va découvrir de nouveaux avions, qui ne sont jusque là connus que des militaires, de quelques journalistes spécialisés, et de passionnés particulièrement pointus : les Lockheed F-117 Nighthawk. Bien que révélé trois ans auparavant le fameux avion d’attaque furtif sera la grande vedette de cette guerre aérienne. Au point même qu’on peut rétrospectivement se demander si ses exploits n’ont pas un peu été surévalué par les généraux et propagandistes américains.

Ce n’est que le 28 février 1991 que cette opération aérienne se termine. L’aviation irakienne est laminée, l’armée anéantie, la coalition internationale a cependant laissé Saddam Hussein au pouvoir.
Elle s’en mordra plus tard les doigts. Mais surtout un nouvel ennemi apparait dans la région : le fondamentalisme islamiste terroriste. Rien à voir avec les ayatollahs iraniens, non ceux-là prône le djihad, une forme extrême de « guerre sainte » contre l’Occident. Et les ennemis de ces djihadistes sont alors clairement identifiés : ils s’appellent États-Unis, France, et Royaume-Uni. Il faudra dix ans aux djihadistes pour répondre à Tempête du Désert, un mardi matin en septembre 2001.

Photo © Wikimédia Commons.

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

21 Responses

  1. Perso, je me souviens très bien de l’invasion du Koweït par les troupes irakiennes, suivi à la télé dans un hôtel en Californie!
    Cette guerre a révélé le niveau insuffisant en technologie militaire comparé aux alliés.
    À côté du F-117 probablement idéalisé par les militaires US comme vous dites, il y avait aussi le fameux missile anti-missile Patriot qui voyait son taux de réussite surévalué.

  2. Moi je me souvient que nos portes avions ont joué les transports de matériels afin d’acheminer camions, Amx 10RC et autres matériels roulant pour la division Daguet, dont la maîtrise et la mobilité une fois sur place ont surpris même nos alliés Américains.
    Sauf erreur de ma part, mais il me semble qu’un avion de l’aéronaval était rentré sur le porte avion troué comme une passoire, la dérive complètement démolie…. Un exploit, ou un miracle au choix.

    1. Un Etandard IVP avait été touché de la sorte, mais au-dessus des Balkans, donc plus tard. Un 2000D avait été aussi abattu durant ce conflit et l’équipage capturé.

      Niveau Desert Storm, un Jaguar s’était pris un SAM et était rentré sur un moteur, et le pilote d’un autre avait eu une balle de 7.62 logée dans le casque, le tout lors de la même opération contre un aérodrome fortement défendu. Pas de pertes pour l’AdA dans le Golfe, de mémoire.

      Précision intéressante, car les Irakiens possédaient des Mirage F1, ces derniers ne furent pas utilisés durant une bonne partie du conflit par l’AdA et d’autres forces coalisées arabes pour éviter les méprises.

      1. Nuance, nous avons perdu un avion et un pilote accidentellement le 7 décembre 1990.

        Le lieutenant Frédéric Amisse du 1/33 Belfort de la BA 124 Strasbourg s’écrase à bord de son Mirage F1-CR dans la province d’Al-Hassa ce jour la.

  3. je ne suis pas certain, mais il ne me semble pas qu’il y ai eu des mirage f1ct pendant cette campagne
    cordialement

    1. Pour les F1 CT, ils ont été opérationnels sur la base de Colmar en 1991…Leur 1ère OPEX a été le congo pour la protection des soldats du Rwanda. En 1990 les personnels étaient en transformation.
      Cordialement.

  4. Je me souviens avoir lu que devant le sénat les militaires américains comparaient l’usage du furtif et du brouillage, 90% des opérations de pénétration aérienne avaient été faite pour brouillage, le F117 et le furtif 10%.
    Le F1 a été utilisé par l’Irak, puis plus tard par la France, les alliés avaient peur de les confondre dans un premier temps.

  5. La conclusion de cet article n’est, excusez-moi, pas bonne. Ce n’est pas à cause de la guerre du Golfe que le djihadisme est né.
    Arnaud j’aime bien la plupart de vos articles mais sur certains sujets avant d’écrire des semi-vérités il faut faire plus de recherches.
    Qui plus est, vous aimez dire que vous ne faites pas de politique, mais parfois la teneur de vos propos amène à un débat politique. Par exemple, sur l’histoire du djihad, on pourrait en débattre des plombes!

  6. Si le modérateur de ce site pouvait transmette ce message à « Amisse » je lui en serait reconnaissant

    Pour le frère de Frédéric (même si ce commentaire est hors contexte de ce site)

    J’ai bien connu votre frère à Saintes, nous étions de la même promotion et classe.
    C’était un très bon copain, toujours prêt à nous aider, il nous refaisait le cours de math, physiques mieux que l’instructeur.
    Nos routes se sont séparés alors qu’ils se découvrait des capacités intellectuelles bien au dessus de la moyenne et qu’ainsi il fut repéré pour intégrer la SIP, passer son Bac, une prépa…la suite vous la connaissez…
    Je l’avais recroisé sur la base d’Aulnat ou il était instructeur, il m’avait reconnu circulant sur la base en 4L. Mais par conformisme, respect du règlement et différence de grade (il était jeune lieutenant, moi jeune sergent) je feins de ne pas le reconnaitre. En apprenant son décès quelques années plus tard, je m’en suis voulu de n’avoir pas passer outre aux conventions et je m’en veux encore à ce jour. Je pense régulièrement à lui, il était, surement un bon pilote mais surtout un homme bon, qui m’a marqué à jamais

    1. Merci Stephen pour votre témoignage, il confirme, une fois de plus, que mon frère était un bon camarade connu et reconnu, c’est pour cela qu’il manque toujours à beaucoup de personne dont sa famille et ses deux enfants (grand maintenant).
      Une promotion d’Arpertte porte son nom, l’évènement fut émouvant.

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