Voilà bien un anniversaire qui ne devrait pas passer inaperçu dans l’Armée de l’Air. L’escadrille Spa 62 appartenant à l’Escadron de Chasse 1/3 Navarre commémore en cette toute fin d’année 2015 son centenaire. Ce n’est pourtant pas en décembre mais en août 1915 que cette unité fut créée, sous la première désignation de MF 62.
C’est sur le terrain d’aviation de Bron non loin de Lyon que l’escadrille MF 62 fut montée. Elle était alors équipée de bombardiers de reconnaissance Farman MF-11, qu’elle conserva jusqu’en décembre 1915 lorsqu’elle fut transformée sur Farman F-40, un avion assez similaire mais plus stable. À cette époque elle fut déplacée sur le terrain de Breuil-le-Sec dans le sud de la Picardie. Les pilotes de la MF 62 devaient prendre part aux terribles combats de la bataille de la Somme, assurant des missions de reconnaissances et de bombardements au-dessus des positions allemandes et austro-hongroises.
En mai 1916, quelques jours après avoir gagné le terrain de Cachy un peu plus au nord, l’escadrille changea à nouveau de monture, troquant ses Farman pour des biplans Nieuport 11 de chasse. De ce fait la dénomination de l’unité devint N62. Elle y réalisa des missions de chasse mais aussi d’escorte des bombardiers français et britanniques. C’est à l’occasion de ces évènement que l’escadrille reçut une citation à l’ordre de l’armée.
Janvier 1917 fut marquée par le déplacement de la N62 vers le terrain d’aviation de Fismes dans la Marne. Elle participa à la sanglante bataille du Chemin des Dames. En octobre 1917 il ne restait plus aucun pilote d’origine de la MF62 au sein de la N62, tous avaient perdu la vie au-dessus des tranchées ennemies.
En novembre 1917 l’escadrille reçut de nouveau une monture différente, le chasseur SPAD VII. Sa dénomination fut ainsi transformée en Spa 62. Dès lors les pilotes de la Spa 62 furent engagés dans la poursuite non plus des bombardiers et avions de reconnaissance mais bel et bien des chasseurs allemands. Ce qu’ils firent dans la Marne jusqu’en septembre 1918 avant de rejoindre une base française non de Bruxelles, la capitale belge. Elle y appuya la reprise des territoires conquis par l’armée allemande.
La Spa 62 s’y trouvait lorsque la guerre prit fin le 11 novembre 1918.
Officiellement créditée de 75 victoires, dont sept concernant des ballons d’observation ennemis, la Spa 62 fut citée cinq fois au total durant le conflit. Pour marquer ce centenaire l’Escadron de Chasse 1/3 Navarre, qui a reprit les traditions de la Spa 62 en 1995, a spécialement peint l’empennage d’un de ses monoréacteurs d’attaque et d’appui aérien rapproché Dassault Mirage 2000D, on peut notamment lire dessus la devise de l’escadrille : Unguibus et rostro, soit « des ongles et du bec ».
Photo © Armée de l’Air.
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Une réponse
C’est une très belle histoire que celle si. Merci je trouve qu’on ne parle pas assez de la Première Guerre mondiale malgré le centenaire.