Le récent retour de l’Iran dans le concert des nations, suite à l’historique accord nucléaire conclu en juillet, pourrait bien avoir des retombées dans l’industrie aéronautique occidentale. En effet les responsables de la compagnie aérienne publique Iran Air ont fait savoir qu’ils avaient l’intention d’acquérir rapidement entre quatre-vingt et quatre-vingt-dix avions de ligne auprès d’Airbus et de Boeing. Il s’agit pour la compagnie iranienne de remplacer aussi bien des courts que des moyens ou des longs-courriers.
Traditionnellement Iran Air a toujours su ménager la chèvre et le chou entre les avionneurs américains et européens, même si depuis le milieu des années 1980 c’est Airbus qui avait repris le dessus sur son concurrent de Seattle.
Malgré les mauvaises relations américano-iraniennes Boeing avait notamment réussi à placer un 747 cargo en 2008 auprès de la compagnie.
Aujourd’hui ce sont donc quinze biréacteurs moyens-courriers, treize Airbus A300 et deux A310, ainsi que cinq quadriréacteurs longs-courriers Boeing 747 (dont un rare SP à fuselage court) qui sont à remplacer de toute urgence, certains de ses avions étant en service depuis plus de trente-cinq ans. S’y ajoutent également la douzaine de Fokker 100 acquis au début des années 1990 et intensivement utilisés pour des liaisons intérieures régionales et internationales courts-courriers.
En fait les seuls avions relativement récents en service au sein d’Iran Air sont les six Airbus A320-200 acquis en 2009 et qui remplissent peu ou prou les même missions que les Fokker 100.
C’est donc encore une lutte acharnée que vont mener les commerciaux de Seattle et de Toulouse pour tenter d’enlever le maximum de marchés. Même si on aimerait voir des A380 aux couleurs d’Iran Air, le duel se jouera plus sûrement entre d’un côté les Airbus A330Neo et A350, et de l’autre les Boeing 777 et 787 Dreamliner. Ces quatre modèles d’avions de ligne biréacteurs long-courriers étant certainement ce qui se fait de plus intéressant aujourd’hui pour une compagnie aérienne ne faisant appel à aucun fond privé.
Concernant les courts-courriers le match pourrait s’avérer plus serré. Bien que les A320Neo aient une longueur d’avance du fait des six A320-200 déjà en service, gageons que Boeing ne laissera pas tomber.
En fait dans cette tranche la surprise pourrait plutôt venir du Brésil et du Canada, même si Embraer et Bombardier n’ont jamais été nommément cités par les autorités iraniennes. Reste que la Russie, réputée assez proche de l’Iran depuis quelques années, pourrait tenter de placer ses Sukhoi SSJ-100. Depuis 2008 Aeroflot et Iran Air réalisent des vols en commun, en partage de codes.
Quoiqu’il en soit les marchés voulus par Iran Air pourraient être signés avant la fin 2015. Ce qui donnerait un coup de pouce supplémentaire à une filière aéronautique qui se porte déjà pas mal.
Photo © Reuters.
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Une réponse
Sukhoi SSJ : d’autant plus que leur principal défaut étant une surconsommation par rapport aux avions occidentaux (et donc une moins bonne rentabilité) : défaut qui est le cadet des soucis d’un pays pétrolier (et dont les lignes ne sont pas ouvertes à la concurrence) !
Les devises seraient plus problématiques…
Mais comme les commerciaux de Boeing et d’Airbus sont excellents… ??