Pendant la Seconde Guerre mondiale les travaux de l’ingénieur américano-soviétique Igor Sikorsky sur les voilures tournantes prouvèrent aux officiels américains que ces aéronefs représentaient un certain intérêt. La société Bell, connu pour avoir fait voler le premier avion à réaction américain construit en série le P-59 Airacomet, se lança dans l’étude d’un hélicoptère multi-usage civil et militaire. Les travaux portaient sur une machine biplace légère mue par un moteur à pistons. Le nouvel appareil désigné Bell 47 effectua son premier vol le 8 décembre 1945.
Le Bell 47 était un biplace-triplace de servitude doté d’un cockpit intégré à une « bulle » de verre qui offrait à son pilote un champs de vision exceptionnel. Le train d’atterrissage se composait de patins en acier, tout comme la partie arrière de l’hélicoptère. En février 1946 le prototype du Model 47 passa entre les mains des experts de l’aviation civile américaine. En mars de la même année il devint le premier hélicoptère au monde à recevoir le certificat de navigabilité civil.
En janvier 1947 l’US Army Air Force reçut un lot de 28 Bell 47A, doté du moteur Franklin O-335-I de 157ch. Ces appareils reçurent la désignation militaire de YR-13 pour quinze d’entre eux et YR-13A pour trois autres. Les dix hélicoptères restants furent livrés à l’US Navy qui les désigna HTL-1. Toutes les versions militaires du Bell 47 reçurent le nom de baptême de Sioux. Les YR-13A de l’US Army Air Force, devenu ensuite US Air Force, furent affectés à des missions de type polaire en Alaska. Le 16 août 1948 un YR-13A devint le premier hélicoptère au monde à survoler le Pôle Nord. Les HTL-1 de la marine américaine servirent eux à l’entraînement des futurs pilotes américains. En septembre 1948 l’US Department of Defense passa commande pour 370 Bell 47. Un premier lot de 65 machines alla à l’US Army sous la désignation de H-13B pour des missions de servitude et d’observation, tandis qu’un second lot de 15 appareils désignés H-13C servait à l’évacuation sanitaire. Les 290 machines restantes sont allées à l’US Navy en tant que HTL-2 et HTL-3. La première désignation désignant une version d’entraînement primaire tandis que la deuxième désignant une version de liaison rapide.
En 1962, lors de l’uniformisation des désignations entre les différentes armes américaines, tous les Sioux reçurent des désignation de type H-13. Les machines d’observations devenaient OH-13, les machines de servitudes UH-13, et les machines d’entraînement TH-13. Au total plus de 1500 Sioux ont servit aux États Unis, notamment pendant la Guerre de Corée et dans les premières années de la Guerre du Viêt-Nam. Le grand public connut cette machine grâce au succès planétaire du film M.A.S.H. de Robert Altman et à la série télé qui suivit.
Le Bell 47 fut également un énorme succès commercial à l’exportation. Il put profiter du Plan Marshall et rejoint la plus part des aviations militaires européennes. En France les Bell 47 participèrent aux conflits de décolonisation en Indochine et surtout en Algérie. C’est lors de ce conflit que le Bell 47 devint le premier hélicoptère au monde à tirer des missiles, des AS-10. Une poignée d’officiers de l’Aéronautique Navale, de l’Armée de Terre et de l’Armée de l’Air se joignirent à des ingénieurs de Sud-Aviation pour inventer un nouveau concept: l’aéromobilité. Une flotte de Sikorsky S-58, transportant les troupes, est épaulée par des Bell 47 et des Alouette II armés de mitrailleuses et de roquettes.
Le Bell 47 devint également la première machine vendue sur le marché paramilitaire. Des machines furent versés aux forces de polices américaines, et à divers forces de l’ordre dans le monde. La Gendarmerie Nationale a utilisé une poignée de Bell 47 dans les années 1950 et 60.
La production globale du Bell 47 a atteint plus de 5300 machines construites aux États-Unis entre 1945 et 1973. Les versions construites sous licence représentent près de 1400 appareils. Le britannique Westland, l’italien Agusta, et le Japonais Kawasaki ont reçu les dites licences.
De nos jours quelques rares pays utilisent encore le Bell 47 à titre militaire. Au sein de l’Union Européenne seuls deux forces aériennes possèdent encore des appareils de ce type : la Grèce et Malte. Ce dernier pays dispose de deux hélicoptères qui remplissent des missions d’entraînement et de surveillance. En 2005 la Zambie a décidé de remplacer ses Sioux par un lot de cinq AS-355F3. Les Sioux les plus modernes sont actuellement les quatre Bell 47G de la Royal New Zealand Air Force, ils disposent d’une caméra gyro-stabilisée pour deux d’entre eux et d’un FLIR pour les deux autres. Ces machines ne remplissent plus de missions d’entraînement, ils assurent la surveillances des zones urbaines et portuaires néo-zélandaises.
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