À coups sûr c’est une difficile semaine pour la direction de l’organisation terroriste djihadiste. Quelques jours seulement après un raid de F-15E qui a coûté la vie à un de ses chefs en Afrique du Nord c’est un de ses dirigeants qui a été visé par un drone américain. Nasser Al-Wahishi, numéro 2 d’Al-Qaïda, et principal responsable de l’organisation dans la péninsule arabique, a été éliminé par un avion sans pilote appartenant à l’US Air Force. Le drone évoluait au Yémen. Selon plusieurs médias américains c’est un General Atomics MQ-9 Reaper qui a été utilisé pour ce raid aérien.
Nasser Al-Wahishi était en fait sur la liste du FBI et de l’US Department of Defense quasiment depuis les attentats du 11 septembre 2001. Très proche collaborateur d’Oussama Ben Laden il était considéré comme un des fondateurs de l’organisation terroriste. C’était donc une cible prioritaire pour les généraux américains.
Il était pleinement recherché par les Américains depuis plusieurs années.
Tout s’est en fait accéléré après qu’un de ses principaux lieutenants dans la péninsule arabique, Nasser Al-Ansi ait été tué lui aussi par un drone américain le mois dernier. Tout comme ce dernier Al-Wahishi était considéré par les services de renseignement américains et français comme un des cerveaux des attentats qui ont visé Paris en janvier 2015.
En fait cette élimination est la partie visible de l’iceberg. Depuis l’arrivée aux affaires de Barack Obama les télépilotes américains n’ont jamais cessé de traquer, et d’éliminer, les forces d’Al-Qaïda. Ces raids de drones ont bien entendu eu pour principales cibles l’Afghanistan, l’Irak, et le Pakistan, mais également depuis plusieurs mois la Somalie et le Yémen. Ce dernier pays est souvent présenté comme la nouvelle base-arrière des djihadistes d’Al-Qaïda.
D’après Amnesty International ce sont plus de quatre milles personnes qui auraient été tués par les drones américains. Le problème, c’est que toujours selon la célèbre ONG, une bonne partie des victimes seraient totalement innocentes, et n’auraient pas grand chose à voir avec le terrorisme. Des victimes collatérales dont l’US Department of Defense ne nie nullement l’existence.
On voit donc que si le drone de combat est bel et bien une arme efficace, ce n’est pas non plus la panacée. D’autant que cette utilisation intensive des drones de combat n’est pas faite pour enrayer les problèmes de burn-out que connaissent actuellement les forces américaines. Mais bon on sait bien que l’Amérique ne cessera pas de si tôt son utilisation, et ce au prix de la mort d’innocents. Des morts tout de même très difficiles à justifier. Dans cette optique on comprend mieux les réticences politiques françaises à armer nos drones.
Photo © US Air Force.
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4 Responses
Très bon article, informé et pondéré.
On ne pourrait rien ajouter, à part, comme le Gal Mercier (CEMAA) , préciser que l’utilisation des drones de combat par l’USAF, n’a rien à voir avec l’utilisation qu’en fait la CIA.
Notamment au niveau des RoE (rules of engagement) très différentes, la CIA ne se préoccupant pas des dégâts collatéraux…
de toute façon il faut enrayer à tout prix la montée islamiste pur et dur, et c’est tous les pays de la planète qui sont concernés il faut se serrer les coudes!!!!
Ce qui n’est pas facile c’est d’emmener les gosses le matin à l’école, d’aller piloter et « délivrer ses armes » dans la journée et d’aller rechercher les gosses le soir à l’école pour passer un soirée chaleureuse en famille.
En écho à ta remarque un article du monde aujourd’hui : http://mobile.lemonde.fr/international/article/2015/06/17/le-burn-out-des-pilotes-de-drone-de-l-armee-americaine_4656252_3210.html