Née le 1er juillet 1903 à Kingston-upon-Hull au Royaume-Uni, Amy Johnson est la première femme à effectuer un vol en solo entre le Royaume-Uni et l’Australie. Partant d’un simple passe-temps, l’aviation prend alors une place importante dans la vie de cette femme qui va multiplier les exploits et les aventures dans les airs.
Un passe-temps révélateur
Après des études d’économie à l’université de Sheffield, elle s’installe à Londres où elle travaille comme secrétaire dans un cabinet d’avocat. Alors que c’était un simple hobby, Amy Johnson obtient la licence « A » sous la tutelle du capitaine Valentine Baker, le 6 juillet 1929. Dans la foulée, elle devient la première femme britannique à obtenir une licence de mécanicienne au sol, durant la même année.
Très proche de son père, c’est grâce à lui et à Lord Wakefield qu’elle achète son premier appareil d’occasion : un De Havilland Gipsy Moth. Pour rendre hommage à l’entreprise de son père, elle le baptise Jason.
Des liaisons dangereuses
En 1930, elle entreprend de réaliser seule une liaison qui lui apportera une renommée mondiale. Avec son Gipsy Moth, elle quitte Croydon au sud de Londres pour un périple jamais réaliser par une femme. Parti le 5 mai, elle atterrit à Port Darwin en Australie le 24 mai. C’est grâce à ce vol en solo et après avoir avalé les 19110 km entre le Royaume-Uni et l’Australie qu’elle entre dans la légende. L’avion avec lequel elle a effectué ce vol, est toujours exposé au Science Museum de Londres.
Le 29 juillet 1932, Amy Johnson se marie avec le célèbre aviateur Jim Mollison avec qui elle partage un esprit de compétition. Cette émulation réciproque la conduit à battre le record de son mari sur la liaison Londres-Le Cap, en Afrique du Sud. Un exploit réussi après 10 046 km de parcourus et un trajet de 4 jours 6 heures et 53 minutes avec 5 escales.
Une succession d’incidents
En juin 1933 avec son mari aux commandes d’un De Havilland DH.89 Dragon Rapide, elle franchit l’Atlantique. Malheureusement pour eux, à court d’essence, ils doivent se poser en catastrophe à Bridgeport dans le Connecticut. Toutefois, ils s’en tirent bien et ne déploreront que de légères blessures. Ils se consoleront en profitant de l’accueil fait par la population new-yorkaise lors d’une parade.
Octobre 1934, dans la course aérienne Londres-Melbourne, le couple effectue un vol de 22 heures vers Karachi à bord du DH.88 Comet baptisé Black Magic. Cependant, ils sont contraints de se poser à Allahabad en raison d’ennuis mécaniques et abandonnent la course. Elle continue à accumuler les records comme en 1936 où à bord d’un Percival Gull Six, elle réalise un vol solo aller-retour vers Le Cap en un peu plus de 4 jours.
Malgré tous ces exploits réalisés souvent en commun, Amy et son mari divorcent en 1938. Elle en profite pour reprendre son nom de jeune fille.
Une panne fatale
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, du fait de son palmarès Amy rejoint logiquement l’ATA (Air Transport Auxiliary). Ce service, similaire au Women Airforce Service Pilots américain, permettra aux pilotes féminines de participer à la guerre aux cotés de pilotes trop âgés. Elles assureront le convoyage des avions neufs, réparés ou endommagés entre l’Angleterre, l’Amérique du Nord et les théâtres d’opérations de la Royal Air Force.
C’est d’ailleurs lors d’un de ces convoyages que le sort d’Amy Johnson va se jouer avant ses 40 ans. Le 5 janvier 1941, elle pilote un bimoteur Airspeed Oxford Mk.II depuis Blackpool, au nord-ouest de l’Angleterre, vers la base de la RAF de Kidlington toute proche d’Oxford. Malheureusement, elle tombe en panne de carburant dans des conditions météorologiques défavorables, et se pose dans la Tamise. Le Lt Cdr Walter Fletcher du HMS Haslemere tente de la sauver sans succès. Tout deux y trouveront la mort en se noyant, même si le corps d’Amy n’a jamais été retrouvé.
Cependant, les circonstances de sa mort restent discutables. Certains prétendent qu’elle aurait été abattue par la défense anglaise à la suite d’une erreur d’Amy dans l’énoncé de son code d’identification de vol.
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