Pour beaucoup de passionnés d’aviation le nom de Bombardier implique un constructeur civil canadien. C’est vrai. Cependant l’industrie aéronautique ne représente qu’une partie de l’activité économique du géant nord-américain, en fait la moitié. L’autre concerne la construction de trains et de rames de métro. Hors depuis plusieurs semaines les marchés sont sujets à une rumeur : le siège de Bombardier pourrait recentrer son activité sur l’industrie aéronautique en vendant sa branche ferroviaire à un consortium chinois. En fait ce n’est pas la première fois que Bombardier vendrait une partie de son activité à un groupe étranger.
Déjà il y a dix ans l’entreprise avait cédé sa branche financière au groupe américain GE Commercial Finance, filière du géant industriel General Electric, par ailleurs présent sur le marché aéronautique en tant que premier motoriste mondial, notamment du fait de son alliance avec le constructeur français Safran afin de concevoir et commercialiser la famille de réacteurs CFM-International.
Concernant sa branche ferroviaire, appelée Bombardier Transportation, c’est une société de près de 35000 employés qui pourrait dans les prochains mois passer dans le giron du géant chinois China CNR Corporation. En Europe le groupe canadien, dont une partie de l’activité industrielle est sise en Allemagne, n’est absolument pas un inconnu. Il produit des trains utilisés par la SNCF en Île-de-France mais aussi par les compagnies de trains allemandes et suisses. Même la RATP (les transport publics parisiens pour nos amis belges, canadiens, et suisses) utilise des rames de métro conçus par Bombardier, notamment les MF2000 sur les lignes 2, 5, et 9.
La cession de Bombardier Transportation à China CNR Corporation pourrait donc signifier un recentrage complet de la société sur le domaine aéronautique. Rappelons pour la forme que Bombardier Aerospace a rassemblé depuis près de trente ans les activités de quatre avionneurs célèbres : Canadair en 1986, Short en 1989, Learjet en 1990, et DHC en 1992.
De ce fait l’activité industrielle de Bombardier Aerospace pourrait se renforcer par l’apport financier chinois. Autrement dire de quoi inquiéter les dirigeants de l’avionneur brésilien Embraer à qui le constructeur canadien dispute la troisième place mondiale derrière Airbus Group et Boeing Company. Son dernier-né pourrait même faire de l’ombre à ces deux entreprises incontournables. L’autre acteur du domaine qui pourrait perdre grandement dans ce changement est le consortium franco-italien ATR dont les biturbopropulseurs entrent directement en concurrence avec des avions de la famille des Q-Serie de Bombardier.
À ce jour l’activité aéronautique de Bombardier demeure, à la différence de ses trois « grands » concurrents principalement axé sur l’aviation civile. Ironie du sort le seul « avion militaire » de Bombardier Aerospace est le Short Tucano, c’est à dire l’Embraer Emb-312 Tucano construit sous licence pour les besoins de la Royal Air Force.
Quoiqu’il en soit cette possibilité de cession de l’outil ferroviaire aura forcément des répercussions sur le marché aéronautique mondial. Cela permettra t-il enfin à l’avionneur d’asseoir sa troisième place face à son concurrent direct brésilien. L’avenir nous le dira.
Photos © Bombardier Aerospace.
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2 Responses
C’est pas très on pour leur branche ferroviaire ça. Il me semble que Bombardier possède des implantations en France dans le domaine ferroviaire (ex ANF les Mureaux).
Au contraire, Bombardier a une stratégie et c’est de construire des avions et pour la division train Bombardier ce n’est pas une perte surtout de l’apport des pays émergeant comme la Chine ou les couts de fabrications sont moindre par rapport au reste du monde. La mondialisation apporte des hauts et des bas dans des secteurs de transformation, mais des fois des plus.