Voila une annonce qui n’en aura pas surpris beaucoup. C’est le quadriréacteur Boeing 747-8 qui servira de base au futur avion de transport officiel du Président des États-Unis. Deux exemplaires devraient être commandés. Ils auront la charge de remplacer les actuels Boeing VC-25A. On ignore quelle sera leur désignation officielle, même si elle devrait tout naturellement être Boeing VC-25B.
Pour mémoire le 747-8 est la dernière évolution du célébrissime quadriréacteur de transport civil apparu à la fin des années 1960. Cette version dernier cri remonte à 2008. Malgré des améliorations notables et un accroissement réel des dimensions, jamais cet avion ne suscita l’engouement des clients, en tous cas nettement moins que son prédécesseur le 747-400. Il est d’ailleurs à noter que l’avionneur de Seattle a prévu de stopper la chaîne d’assemblage de l’avion en 2018, soit seulement dix ans après son premier vol commercial. Une annonce qui en dit long sur ses espoirs de commercialisation.
Cette deadline n’est pas particulièrement rassurante pour les militaires américains. En effet elle précipite leurs plans d’acquisition et notamment le cahier des charges. La livraison du ou des avions présidentiels pourrait d’ailleurs être la dernière action industrielle de la chaîne d’assemblage du 747-8. Ainsi l’US Air Force recevrait son ou ses avions cette année là. Bien entendu il faudrait attendre quelques années avant qu’ils n’entrent officiellement en service, le temps que les essais en vol et les modifications particulières soient réalisés.
Certains médias francophones généralistes soulignent que ce contrat est un échec pour l’Airbus A380. C’est là la démonstration de leur ignorance crasse en matière d’aéronautique, autant qu’en questions de défense. Même si l’avion européen fut un temps envisagé par certains responsables politiques américains, il est évident qu’il n’aurait jamais pu être commandé en série par le Department of Defense. On imagine mal les futurs présidents américains arriver en visite officielle dans un pays à bord d’un avion conçu et réalisé hors du des États-Unis. Car là est aussi la raison d’être de l’avion présidentiel : c’est un porte-étendard et un symbole de la puissance industrielle et militaire américaine.
Par contre on peut s’étonner que les généraux américains aient fait de nouveau confiance au 747 quand on sait que l’avion long-courrier gros porteur le plus vendu actuellement par Boeing est le biréacteur 777. Il faut reconnaitre que cet avion est particulièrement réussi. Un Boeing 777 aux couleurs de l’exécutif américain aurait eu une sacrée gueule.
C’est donc à l’horizon 2020 ou 2023 que l’un de ces avions prendra enfin officiellement son indicatif d’Air Force One, alors que le président américain sera monté à bord.
Photos © Boeing Company.
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3 Responses
C’est vrai qu’un 777 aurait été sympa, mais il semblerait que le Pentagone tenait à ce que l’appareil soit un quadri-réacteur. Peut-être pour plus de sécurité.
Aussi, il me semble que le VC-25A peut être ravitaillé en vol. Un telle modification sur un 777 aurait peut être été trop lourde.
Qui pouvait vraiment croire qu’Obama allait voler à bord d’un Airbus ? C’est comme si le président Sarkozy avait acheté un Boeing à la place de l’A330. Bon avec Hollande on est pas à l’abri qu’il aille acheter chez les américains, lui qui n’y connait rien en matière de défense.
Pour bénéficier d’un effet de série, est il envisagé de remplacé également les 4 E-4B datant des années 70 par des -8 ?