Au cours de la Première Guerre mondiale les aviations militaires des différents pays belligérants firent un usage finalement assez important d’un type d’aéronefs de combat qui allaient ensuite devenir quasi marginaux, les hydravions de chasse. Il faut dire que la naissance progressive des aviations embarquées scella le sort de ces appareils de combat généralement peu adaptés aux réalités opérationnelles. Cependant durant le conflit quelques appareils particulièrement réussis firent leur apparition, notamment en Allemagne. Tel est le cas de l’Albatros W IV.
C’est à la fin du printemps 1916 que l’état-major de la marine impériale allemande fit savoir qu’il recherchait un hydravion de chasse capable d’assurer la défense des arsenaux et ports de la Baltique et de la mer du Nord, soumis aux attaques de le Triple Entente.
En fait les amiraux allemands avaient déjà jeté leur dévolu sur un avion, le chasseur terrestre Albatros D III alors en pleine dotation sur l’ensemble des fronts. Cependant greffer des flotteurs sur un tel avion était formellement exclus et il fallait donc concevoir un nouvel appareil. Celui ci reçut la désignation d’Albatros W IV.
Extérieurement la filiation avec le D III sautait aux yeux. En effet le W IV reprenait le fuselage et le cockpit du chasseur terrestre, ainsi que son moteur en ligne Daimler D III d’une puissance de 160 chevaux. Celui ci entraînait une hélice bipale en bois. Pour le reste la voilure avait été revue, gagnant près de cinquante centimètres d’envergure. L’empennage vertical avait lui aussi été agrandi. Le W IV était doté de deux flotteurs classiques. Niveau armement il disposait de deux mitrailleuses synchronisées MG8 de calibre 7.92mm. C’est dans cette configuration que cet hydravion de chasse réalisa son premier vol en septembre 1916.
Il avait fallu à peine deux mois aux ingénieurs allemands pour concevoir ce nouvel hydravion. Les premiers exemplaires de série arrivèrent en unité dès le mois d’octobre 1916. Rapidement ils furent confrontés aux hydravions de reconnaissance britanniques qui croisaient au large des côtes allemandes. Plusieurs d’entre eux furent descendus par les Albatros W IV de la marine allemande.
Au total ce sont 128 exemplaires qui ont été produits, en huit séries différentes, entre septembre 1916 et octobre 1917. Loin d’être les hydravions de chasse allemands les plus célèbres les W IV furent néanmoins parmi les plus efficaces. S’ils faisaient difficilement le poids face aux meilleurs chasseurs terrestres britanniques et français, il s’en tiraient fort bien face aux mitrailleuses de DCA des navires de guerre ennemis.
À la différence de la majorité des autres appareils de ce genre, tel le Hansa-Brandenburg W.12, l’Albatros W IV était monoplace. Une rareté à l’époque, pas uniquement en Allemagne. En effet même les états-majors britanniques et français préféraient commander des hydravions de chasse biplaces. En fait les seuls autres hydravions de chasse monoplaces étaient bien souvent des chasseurs terrestres « bricolés » en hydravions.
Lors de l’Armistice du 11 novembre 1918 une cinquantaine d’Albatros W IV volaient encore au sein des forces aéronavales allemandes. Quelques-uns furent ensuite essayés par des pilotes américains, britanniques, et français. Il ne semble pas qu’un quelconque hydravion de ce type ait survécu jusqu’à nos jours.
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