On l’avait presque oublié, mais l’opération Sangaris continue. Le maintien de la paix entre les différentes communautés religieuses de Centrafrique nécessite toujours la présence des forces françaises, et notamment d’un détachement permanent d’hélicoptères militaires portant la cocarde tricolore. Ce sont ainsi quatre Gazelle de reconnaissance et d’attaque, et six Puma de transport et de manœuvre pour l’ALAT, ainsi qu’un Fennec multirôle pour l’Armée de l’Air, qui sillonnent quotidiennement les cieux de ce pays d’Afrique subsaharienne.
Point de Tigre ou de Caïman ultramodernes, ce sont des appareils éprouvés qui opèrent là-bas. Il faut dire que les cellules sont mises à rude épreuve, autant d’ailleurs que les équipages. Des machines trop récentes risqueraient de souffrir, rendant leur déploiement trop onéreux pour un ministère de la défense frappé lui aussi de plein fouet par les réductions budgétaires. D’autant que les trois types d’appareils présents en Centrafrique sont pleinement adaptés à cette mission.
Dans un environnement où aucune des parties en présence ne possède d’aéronef ou de moyen de défense anti-aérienne, la Gazelle est donc largement adapté. Que ce soit avec ses missiles HOT ou avec un canon de 20mm c’est l’hélicoptère centrafricain type. Rapide, maniable, capable de voler très très bas, de tenir le statique même lourdement armé c’est une arme de premier plan pour les militaires français. Et un sacré réconfort pour nos fantassins qui voient en la Gazelle leur soutien aérien numéro 1.
Et ce n’est pas près de s’arrêter pour le petit monoturbine français.
Quand au Puma, véritable camion volant des forces françaises il est adapté à tous les rôles qui lui sont dévolus. Qu’il s’agisse de déposer une compagnie de combat en zone urbaine, évacuer un fantassin blessé, transporter discrètement un commandos des forces spéciales, ou bien assurer une liaison au profit d’un officier supérieur le gros biturbine est encore et toujours là. On pourrait même dire qu’il est pleinement dans son élément, lui qui fut en son temps pensé en tirant les enseignements de la guerre d’Algérie. Car son secret, celui qui fait sa force, est bien là, le Puma est un hélicoptère africain. Il est vaste, bien motorisé, un peu bruyant, un peu gourmand en huile, mais sacrément robuste et fichtrement adapté à ce théâtre d’opérations. En gros le Puma est à l’ALAT ce que le Véhicule de l’Avant Blindé est aux forces terrestres, un gros véhicule indispensable et difficilement remplaçable.
Le Fennec enfin, est lui aussi, et c’est un peu plus surprenant, pleinement à sa place en Centrafrique. Il réalise aussi bien des missions de reconnaissance, que de liaisons, d’évacuation sanitaire, voire de soutien aux opérations spéciales. Il est bien loin de sa mission MASA en zone urbaine, il est bien loin de ses missions de service public ultramarins. En Centrafrique le Fennec est un hélicoptère dédié à la guerre, ou plutôt au maintien de la paix.
Et assez bizarrement il s’en sort plutôt très bien. Au point même que les équipages de l’Armée de l’Air semblent y avoir totalement gagné le respect de leurs homologues de l’ALAT, pourtant généralement peu avare en blagues potaches envers les aviateurs.
Alors oui la France use ses hélicoptères en Centrafrique pour essayer de sauver une paix précaire. Mais fondamentalement n’est-ce pas là le rôle de nos hélicoptères que de voler dans les pires conditions météorologiques et hygrométriques ? En tous cas ils s’en tirent une fois encore très bien. Et ce malgré l’âge des Puma et Gazelle.
Photos © ministère de la défense.
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