Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le Royaume Uni disposait d’une puissance aérienne indéniable. En effet, les chasseurs, hydravions, et bombardiers britanniques avaient réussis, aux côtés de leurs homologues français, à mettre à genoux l’aviation du Kaiser. Par la suite, la Royal Air Force renforça encore ses moyens aussi bien en matière de combat que de soutien logistique, technique, ou encore pour la formation des futurs pilotes. Sur ce dernier point les Britanniques cherchèrent à faire évoluer leurs aéronefs sur les mêmes points que les appareils de combat. Ainsi lorsque apparurent les premiers chasseurs biplans de secondes générations, tels le Bristol Bulldog, l’aviation de Sa Majesté chercha à se doter d’avion d’entraînement équivalent et c’est ainsi que naquit le Hawker Tomtit.
Avec l’arrivée de ces chasseurs de nouvelle génération, les responsables de la RAF se rendirent vite compte de la rapide obsolescence du biplan d’entraînement Avro 504 datant de la Première Guerre mondiale, et donc d’une époque où les appareils militaires étaient bien plus légers et bien moins puissants. C’est la raison pour laquelle l’Air Ministry émit la Specification 10/27 relative à un appareil d’entraînement construit en grande partie en métal. Deux constructeurs répondirent à cet appel d’offre : Avro et Hawker.
Mais rapidement l’Air Ministry fit le choix du programme proposé par Hawker. Cet appareil, imaginé par Sidney Camm, plus tard concepteur du célèbre chasseur Hurricane, tournait autour d’un moteur Armstrong-Siddeley Mongoose de nouvelle génération. La RAF décida de passer commande d’un exemplaire de l’appareil, baptisé Tomtit.
Il se présentait sous la forme d’un biplan monomoteur. Sa conception faisait appel à une structure mixte de bois et de métal, avec quelques petites surfaces entoilés. Mais globalement l’avion possédait d’importantes plaques de tôlage. Pour le reste il était d’une architecture très banale pour l’époque avec son train d’atterrissage classique fixe composé de deux roues à l’avant et d’un patin à l’arrière, sous un empennage tout ce qu’il y avait de plus académique lui aussi. Sur cet appareil le poste de pilotage arrière pouvait servir à la formation des stagiaires au vol sans visibilité grâce à l’installation permanente d’une toile articulée. Le Tomtit ne disposait pas d’armement. Il réalisa son premier vol en novembre 1928.
Il fallut attendre seulement deux ans pour que les premiers Tomtit Mk-I entrent en service au sein de la Central Flying School, l’école centrale de pilotage de la Royal Air Force, destinée à la formation primaire et avancée des futurs pilotes de chasse britanniques. Malgré sa modernité annoncée, le Tomtit se révéla rapidement décevant, notamment en matière de vitesse de croisière, de rayon d’action, et de rayon de virage. Finalement devant ces mauvais résultats la RAF abandonna son intérêt pour l’avion d’entraînement de Hawker après la livraison du 25ème exemplaire. De ce fait elle les retira du service de formation dès 1932, soit à peine deux ans après leur arrivée en unité, au profit de l’Avro Tutor plus conventionnel.
Pourtant cela ne sanctionna pas la fin d’utilisation de ces biplans sous la cocarde britannique. En effet, les Tomtit furent affectés à des missions de liaison et de communication au profit des unités basées en Grande Bretagne et en Irlande du Nord. Finalement la RAF retira du service ses derniers avions de ce type en novembre 1935, soit sept ans après le premier vol du prototype.
Si la RAF n’utilisa que 25 Tomtit de série, il faut savoir que quelques appareils furent livrés à des forces membres du Commonwealth comme par exemple la Royal Canadian Air Force et la Royal New Zealand Air Force qui reçurent respectivement deux et quatre appareils de série. Si les Néo-Zélandais retirèrent du service leurs avions en même temps que les Britanniques il faut savoir que le Canada conserva les siens jusqu’en 1942.
Finalement assemblé à 32 exemplaires, prototype compris, le Hawker Tomtit peut être considéré comme un des avions d’entraînement les plus bâclés de tous les temps. Non pas parce que sa conception et son design étaient mauvais, mais plutôt parce que les ingénieurs se sont vraisemblablement trop hâtés dans leur tâche. Au final ce biplan s’avéra un échec cuisant pour Sidney Camm, qui par la suite ne réalisa plus, seul, aucun avion de formation initial. Il est à remarquer qu’en 1935, à la fin de la vie opérationnelle du Tomtit, l’Avro 504 était lui encore en service.
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