Nation souvent considérée comme mineure dans l’histoire aéronautique, l’Argentine a toujours su conserver une relative indépendance vis à vis des constructeurs américains et européens. Ainsi les constructeurs argentins, et en tout premier lieu la FMA, ont réussi à concevoir et construire des avions très différents les uns des autres. Parmi ceux-ci figurent un rustique bombardier monomoteur léger construit en petite série, l’AeMB.2 Bombi.
En 1933, le gouvernement argentin demanda à la FMA d’étudier le développement d’un bombardier léger destiné à la Fuerza Aeréa Argentina. Rapidement les designers et ingénieurs se mirent au travail et une première esquisse de l’avion fut présenté en 1934 sous la forme de plans. L’appareil avait reçu la désignation d’AeMB.2 Bombi. Un prototype fut commandé.
Extérieurement, l’AeMB.2 se présentait sous la forme d’un monoplan monomoteur construit en bois et contreplaqué. Il était propulsé par un moteur en étoile Wright R-1820-F3 d’une puissance de 715 chevaux entraînant une hélice tripale en métal. Son train d’atterrissage classique avait la particularité d’être doté de jambes carénées, un peu à la manière du chasseur américain Boeing P-26. Niveau armement le Bombi disposait d’une mitrailleuse de calibre 11.25 mm tirant en position de chasse et d’une autre mobile d’un calibre de 11.43 mm tirant en position dorsale. La soute à bombe accueillait une charge offensive de 400 kg.
Le prototype de l’avion réalisa son vol inaugural le 9 octobre 1935. Bien que présentant quelques défauts, notamment en matière de manœuvrabilité, l’avion fut immédiatement commandé à quinze exemplaire. Les premiers AeMB.2 entrèrent en service actif en 1936. L’année suivante c’est le prototype qui fut modifié pour servir d’avion d’entraînement avancé pour les futurs équipages appelés à voler sur l’avion.
En 1939, quatre Bombi furent utilisés pour une tournée de propagande du dictateur argentin Manuel Fresco. Les avions étaient chargés de réaliser des simulations d’attaque contre des véhicules, mais aussi, et de manière plus surprenante d’échapper à des avions de chasse. Quelque chose qui dans la réalité aurait été impossible. Fresco fit aussi mettre en scène ses AeMB.2 comme avions de lutte contre les submersibles ennemis, une mission là encore jamais remplie par ces monomoteurs au rayon d’action trop faible pour pouvoir leur permettre de traquer des sous-marins. Ce fut là les seuls faits d’armes de ces petits bombardiers.
Ils furent finalement retiré du service en 1947 sans jamais avoir pris part au moindre combat. Ils furent remplacés par les premiers Calquin arrivés en service. Sur les seize avions construits, prototype compris, seuls deux furent perdus en service aérien. Ceci prouve au moins la robustesse d’un bombardier léger méconnu, mais ô combien important dans l’histoire aéronautique de son pays.
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