Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France tenta de rattraper son retard dans tous les domaines de la recherche aéronautique. Si elle fit voler relativement vite son premier jet, le Triton, elle sut également entreprendre des chantiers de développement plus complexe, touchant notamment à de nouveaux domaines de vol . Parmi ceux-ci figure celui des avions à réaction dotés d’une aile en flèche accentuée. Le banc d’essais volant de ce programme fut le Nord N.1601.
C’est en 1948 que la SNCAN reçut une demande concernant ce genre de programme. Les industriels aéronautiques hexagonaux travaillaient principalement sur des avions à aile droite ou à aile en flèche légère. Cependant chacun savait que l’aile en flèche accentuée permettait de gagner en vitesse, mais aussi en maniabilité.
Les designers et ingénieurs français choisirent donc une aile dotée d’une flèche dont l’angle était égal à 33°. Il ne leur restait plus qu’à assembler l’avion, et à lui trouver un propulseur.
Cela fut chose faîte sous la forme de deux turboréacteurs britanniques Rolls-Royce Derwent Mk-V d’une poussée unitaire de 1814 kg. Pour le reste l’avion se présentait donc sous la forme d’un monoplan à aile médiane en flèche de 33°. Doté d’un empennage cruciforme et d’un train d’atterrissage tricycle escamotable le nouveau prototype était assemblé intégralement en métal. Le cockpit monoplace disposait d’un siège éjectable Martin-Baker, ainsi que d’une verrière de taille relativement petite. Désigné N.1601 c’est sous l’immatriculation provisoire F-WFKK qu’il réalisa son premier vol le 24 janvier 1950.
Les tests furent menés par le pilote d’essais Claude Chautemps, également connu comme premier pilote d’un Noratlas. L’avion démontra toutes les limites des ailes à flèche accentuée, notamment aux vitesses subsoniques. Mais surtout le N.1601 permit aux personnels de la SNCAN et du Centre d’Essais en Vol de développer des modèles industriels qui allaient être utilisés dans les trente années à venir.
Le programme d’essais du N.1601 se déroula jusqu’en 1952. Après cela l’avion demeura quelques mois auprès de la SNCAN avant d’être envoyé à la feraille.
Avion méconnu, y compris en France, il fut à l’instar de l’Arsenal VG-70 un des premiers véritables avions à voler avec une telle aile en Europe occidentale.
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