Parmi les grands noms de l’aviation figure un personnage hors norme : Roland Garros, à la fois pilote exceptionnel mais également ingénieur de génie.
Plus connu du grand public par le stade de tennis parisien qui porte son nom que pour ses prouesses aéronautiques, Garros a néanmoins marqué l’histoire de l’aviation tant civile que militaire. Pourtant au départ rien ne laissait présager que ce jeune homme allait marquer de son empreinte la
toute jeune aventure de l’aviation.
En effet, à 18 ans le jeune Roland Garros entre à la prestigieuse HEC (Haute Ecole de Commerce) en vue de devenir un brillant homme d’affaires. Sportif accompli il intègre dans la foulée la section cycliste du club omnisports du Stade-Français où ses capacités font merveilles. Roland Garros est alors un cycliste émérite, et il remporte même un titre de Champion de France dans cette discipline en novembre 1906. L’année suivante, il participe au Tour de France cycliste où il termine à la quinzième place.
En 1908, à l’âge de 20 ans, le jeune Roland commence des cours de pilotage en vue de devenir aviateur. Ses cours, très onéreux à l’époque, sont pris en charge par son école et rapidement Garros se révèle un aussi brillant pilote que cycliste.
En 1910, fraîchement diplômé d’HEC, il entre au service de l’avionneur Morane-Saulnier, d’abord comme commercial, puis comme pilote d’essais du constructeur. Quelques mois après cette arrivé, le pilote Louis Blériot réalise sa fameuse traversée de la Manche. De nature assez orgueilleux Garros se sent piqué par le virus de ces aventuriers et en 1913 il relève un défi bien plus lourd que celui de la Manche : la Méditerranée.
Au petit matin du 23 septembre 1913, le jeune pilote se lance aux commandes de son Morane-Saulnier H depuis Fréjus dans le sud de la France. Il monte à l’altitude de 1500 m et prend la direction de la Corse. Après un début de vol très angoissant, où le moteur tousse à tous vas, Garros passe néanmoins à la verticale de l’Île de Beauté, et prend la direction de la Sardaigne. Le moteur persiste dans ses soubresauts. Le pilote se demande alors s’il va réussir sa traversée ou s’il devra se poser sur l’île italienne. La météo lui donne sa réponse : ce sera l’Afrique du Nord car la Sardaigne
Mais surtout le problème s’accroît Ses réserves de carburant diminuent à grande vitesse et il a plus d’une heure de retard sur son temps prévu. Pourtant, en sportif qu’il est, il persiste. En fin de matinée, le Morane-Saulnier arrive en vue des navires de la Marine Nationale croisant au large de la Tunisie, et Garros pose son monomoteur sur le champ d’aviation de Bizerte. Il vient de réaliser la première traversée en solitaire de la Méditerranée sans escale.est sous une épaisse couche nuageuse rendant impossible tout atterrissage.
Dans les mois qui suivirent, il fut crédité de trois records du monde d’altitude, mais également de la première liaison aérienne entre La Havane et Mexico. Garros était entré dans la légende des airs.
Comme nombres de ses amis aviateurs le pilote fut intégré dans les unités de chasse de la Première Guerre mondiale. A cette occasion, il descendra quatre avions allemands dont un Albatross de chasse.
Mais s’il a véritablement marqué cette sombre période, c’est pour avoir inventé en avril 1915 le système de tir au travers des hélices de chasseur. Ce système permit aux alliés de remporter plusieurs victoires aériennes avant que Roland Garros et son avion ne tombent entre les mains des Allemands. A cette occasion, il fut obligé de collaborer avec un des autres grands noms de l’aviation : Anthony Fokker.
Après trois années de captivité, Garros réussit à s’évader et à regagner la France où il rejoignit la Spa-26, le fief des Cigognes.
Malgré ses qualités de pilote, Garros ne survécut pas à la guerre et fut abattu un peu plus d’un mois avant la fin de la guerre, le 5 octobre 1918, la veille de son trentième anniversaire. Il est enterré à Vouziers dans les Ardennes françaises, où une stèle a été érigée en son honneur. La légende raconte que le jeune pilote allemand qui descendit Garros ne se remit jamais d’avoir tué ce pilote de légende.
Actuellement, le nom de Roland Garros est étroitement lié à la Réunion, du fait que ce nom a été donné à la base aérienne locale et à l’aéroport internationale de Saint-Denis.
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