En temps normal, le soutien du Secrétaire à la Défense pour le plus grand programme d’armement serait une simple formalité. Oui, mais avec la crise, les USA ne sont pas « en temps normal ». Le gouvernement fédéral emprunte des milliards de dollars chaque jour, et le nouveau Secrétaire à la Défense, Leon Panetta, a été mis en fonction au Pentagone pour y réaliser d’importantes économies. Leon Panetta est bien qualifié pour ce rôle, après avoir présidé le House Budget Committee au Congrès, puis en devenant responsable du budget de la Maison Blanche. Son travail plus récent de directeur de la CIA devrait en faire la personne idéale pour mener les compromis nécessaires entre stratégie militaire et ressources financières.
Ainsi, lorsque le Secrétaire Panetta a déclaré dans la semaine que le F-35 Lightning II (ou JSF – Joint Strike Fighter) est « un investissement que nous devons maintenir pour l’avenir« , les partisans de la puissance aérienne américaine ont ressenti un grand soulagement. Il a ajouté, en réponse à la même question d’un journaliste, que « toute personne à qui j’ai parlé semble très heureuse de fournir les capacités dont nous avons besoin« . Cette annonce a du être bien accueillie parmi les milliers d’ingénieurs et le personnel des entreprises impliquées dans la construction de l’avion.
Ce ne fut probablement pas aussi bien perçue par certains pays comme la Chine qui poursuit l’espoir de rattraper les capacités américaines en combat aérien furtif dans les années à venir. Ni parmi les « budget cutters » qui voient le F-35 comme une tirelire bien pleine qui permettrait de financer d’autres activités. Ni peut-être le grand public qui, comme c’est souvent le cas dans les programmes d’armement officiel, est inondé d’informations sur le F-35, notamment sur les coûts faramineux de la construction et l’exploitation de l’avion. Sans oublier les nombreuses interruptions d’essais en vol à cause de différents problèmes. Rappelons que les 20 exemplaires du F-35 sont actuellement cloués au sol.
Selon certains experts, le F-35 est la seule option possible pour le remplacement des avions de combat vieillissant. Car surement, le seul capable de préserver la supériorité aérienne américaine jusqu’au milieu du 21ème siècle. D’autres voies ont appelé le Pentagone à privilégier la mise à niveau généralisée des avions existants (ce qui est déjà le cas, mais pas à une grande échelle). Ainsi nous avons vu recemment apparaître des versions à la furtivité améliorée du F-15, le Silent Eagle et du F-18. Mais selon les défenseurs du F-35, ces avions modernisés finiront par perdre du terrain si les adversaires potentiels des USA développent leurs propres avions de combattants furtifs et une nouvelle génération de missiles air-air.
Il n’en demeure pas moins que pour l’intant, le contribuable américain devra payer à la fois l’addition de la crise financière et de l’augmentation de la dette américaine, ainsi que le gouffre financier dans lequel le programme du Joint Strike Fighter vient d’être « confirmé« .
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