S’intercalant entre les aviations civiles commerciales et militaires l’aéronautique parapublique est dédiée aux missions aux profits des états et des administrations. Si les plus connues sont bien sûr la lutte contre les feux de forêts ou encore les recherches et sauvetages en mer et montagnes ce ne sont pas les seules. Un des plus essentielles est la cartographie aérienne, héritant ses techniques de la reconnaissance tactique née durant la Première Guerre mondiale. L’un des tous premiers avions de ce genre était britannique : le biplan Gloster AS.31 Survey.
C’est en 1919 que la Couronne britannique se dota officiellement d’un organisme semi-public de cartographie aérienne appelée Aerofilms Ltd. Fondée par les ingénieurs Francis Wills et Claude Graham White elle exploitait alors principalement des bombardiers légers Airco D.H.9 et D.H.10 démilitarisés. Ses actifs furent repris six ans plus tard par Aircraft Operating Company qui remplaça rapidement les D.H.10 par deux Vickers Vendace, des biplans d’entraînement refusés par la Royal Air Force. Mais déjà Francis Wills réfléchissait à un avion plus moderne. Il en parla à son ami Geoffrey De Havilland qui proposa de le développer.
Le programme du De Havilland D.H.67 Survey était lancé. Dans un souci d’économie il fut décidé que l’avion de cartographie aérienne serait directement dérivé du D.H.66 Hercules, un avion de ligne trimoteur apparu quelques semaines auparavant. En fait le D.H.67 Survey se présentait comme une version bimoteur simplifiée de celui-ci. Il en conservait la structure en tubes d’acier recouvert d’aluminium et de panneaux de contreplaqué ainsi que les ailes en bois entoilées. L’empennage triple dérive laissa la place à un empennage monobloc classique tandis que le nez et le train principal furent redessinés. Bien que très similaire la voilure en biplan était légèrement plus petite.
Accaparé par le programme de l’avion de brousse D.H.75 Hawk Moth Geoffrey De Havilland choisit de faire finaliser le programme D.H.67 par le constructeur Gloster.
De De Havilland D.H.67 Survey l’avion était devenu Gloster AS.31 Survey. La principale difficulté du nouvel avionneur était de trouver un moteur satisfaisant aux exigences de la société semi-publique Aircraft Operating Company. Les Armstrong Siddeley Jaguar et Bristol Jupiter britanniques en étoile, le Lorraine-Dietrich 14A français en V, ou encore les Pratt & Whitney Hornet et Wright Cyclone américains également en étoile furent testés. Finalement c’est le Jupiter Mk-XI de 525 chevaux qui fut sélectionné.
C’est sous l’immatriculation civile britannique G-AADO que le premier Gloster AS.31 Survey réalisa son vol inaugural le 8 juin 1929. Doté de six appareils photos et de deux caméras l’avion offrait un vrai confort d’emploi. Il entra en service en janvier 1930, réalisant aussi bien des vols cartographiques au-dessus de la Grande Bretagne et de l’Irlande du Nord que des territoires coloniaux britanniques. Au début de l’année suivante c’est le Royal Aircraft Establishment qui passa commande pour un exemplaire dédié là aussi aux vols photographiques mais dans le cadre du soutien aux essais en vol. Connu comme Survey Mk-I il disposait de marquages militaires et du serial K2602. Il vola jusqu’en 1943 avant d’être ferraillé après avoir été remplacé par un Armstrong Whitworth Albemarle Mk-I nettement plus moderne.
Au printemps 1935 l’exemplaire civil fut revendu par Aircraft Operating Company à la South African Air Force qui l’employa aussi bien pour de la cartographie aérienne que pour de la reconnaissance tactique. Il participa notamment en 1940 au redécoupage des frontières sud-africaines. Malheureusement il s’écrasa à l’atterrissage quelques jours avant Noël 1942. Jugé irréparable il fut envoyé à la ferraille.
De ce fait il ne reste de nos jours plus rien des deux Gloster AS.31 Survey. Ces avions ne firent jamais les beaux jours de l’aviation civile britannique et eurent des carrières pour le moins discrètes. Gloster eut bien l’autorisation de De Havilland d’en étudier une version de bombardement nocturne sans pour cela que ça ne débouche sur rien de précis.
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