Dassault-Breguet Gardian, le début de la fin !

Ce n’est pas l’avion militaire français le plus connu du grand public. Pourtant le petit biréacteur polyvalent Dassault-Breguet Gardian a toujours su tenir sa place… en outremer. Seulement voilà l’heure de la retraite approche, et il ne verra pas son remplacement réalisé par le Dassault Aviation Albatros pourtant commandé en ce sens mais par des Dassault Aviation Falcon 50M un peu moins récents que le nouveau biréacteur. Ça va donc bouger sur les tarmacs de la Base Aérienne 186 de Nouméa et du Détachement Air 190 Tahiti Faa’a.

Celui qui soufflait ses 40 bougies voici quasi pile-poil quatre ans est donc sur la phase descendante de sa carrière. Il sera officiellement retiré du service l’été prochain. Quatre Falcon 50M remplaceront les cinq Gardian. Sur le papier les femmes et les hommes de la Flottille 25F gagnent au change tant leur «nouvelle monture» est plus récente que l’ancienne. Pour autant le triréacteur de surveillance maritime est lui aussi sur le déclin. Cautère sur une jambe de bois ? Peut-être pas mais tout de même pas une grosse révolution. La Marine Nationale retire du service un avion taillé spécialement pour le Pacifique afin de le remplacer par un appareil beaucoup plus passe-partout. Et surtout un Falcon 50M initialement pensé pour les missions métropolitaines.

La semaine dernière, vendredi 18 avril pour être précis, le premier Falcon 50M a donc fait son apparition sur le sol tahitien. Il porte le code tactique 7. Vis-à-vis du Gardian il offre une avionique plus récente, avec notamment le fameux FLIR rétractable, mais aussi une capacité au vol de nuit, et une plus grande autonomie en patrouille et en mission de SAR hauturière. C’est donc une évolution franche. Pour autant on peut se demander si la «nouvelle monture» de la 25F sera apte aux missions typiquement ultramarines du Gardian comme celles relatives à la tenue des scrutins électoraux par exemple. Embarquer des bulletins de votes dans un Falcon 50M sera t-il envisageable ? Bien sûr en ce qui concerne la traque des narcotrafiquants ou encore le contrôle de l’espace maritime autour de la Corée du Nord le triréacteur sera bien plus à l’aise que son prédécesseur biréacteur.

Vous l’aurez sans doute compris à l’été 2025 la Marine Nationale va perdre un peu de son originalité aux profits d’une standardisation des moyens entre métropole et outremers. Pas sûr que les aérophiles y trouvent leur compte tant ce Dassault-Breguet Gardian a toujours été un avion sympa et surprenant. Mais bon c’est aussi ça la course à l’efficacité en zone Asie Pacifique.

Affaire à suivre.

Photos © Marine Nationale