La Russie va t-elle perdre le Vietnam ? Cette question hante le microcosme asiatique depuis plusieurs mois, depuis que ce pays a mis en service ses Beechcraft T-6C Texan II d’entraînement et engagé des pourparlers autour de l’avion-cargo Lockheed-Martin C-130J/J-30 Super Hercules. Pourtant la pierre angulaire du rapprochement entre Hanoï et Washington DC concerne deux douzaines de chasseurs multi-rôles F-16V Viper. Ils permettraient de remplacer Sukhoi Su-27P/SK Flanker-B et Su-30MK2 Flanker-C.
En fait depuis une vingtaine d’années maintenant la Không quân Việt Nam, la force aérienne vietnamienne, a choisi de s’occidentaliser au maximum. Avions de transport légers Casa C-212 Aviocar (construits sous licence indonésienne) et de transport tactique Airbus Defence C-295M mais aussi jets d’entraînement Aero L-39NG Skyfox ou encore drones tactiques Boeing MQ-27 ScanEagle et I.A.I. Heron ont trouvé leur place au milieu des aéronefs d’origine soviétique et russe. Et donc les Beechcraft T-6C Texan II déjà cités.
Or depuis quelques semaines le gouvernement vietnamien a entrepris de commander quatre Super Hercules, deux C-130J et deux C-130J-30 à fuselage rallongé. Pour beaucoup d’observateurs ces avions permettent à Hanoï d’amadouer l’administration Trump et de permettre des négociations plus faciles autour des vingt-quatre Lockheed-Martin F-16V Viper en vue. Ces chasseurs multi-rôle doivent permettre à l’horizon 2028-2030 de remplacer les dix Su-27 Flanker-B et vingt des trente-cinq Su-30 Flanker-C en sa possession. Le reliquat serait conservé en attente d’un hypothétique second contrat pour douze F-16V supplémentaires au début de la décennie prochaine.
En fait le gouvernement vietnamien ne cache pas son ressentiment vis-à-vis de l’industrie aéronautique russe incapable de tenir ses engagements, notamment en matière de MCO. Dans le même temps avec une Chine de plus en plus expansionniste Hanoï compte sur le parapluie américain pour se protéger face à d’éventuels risques d’annexions de territoires insulaires. Et pour cela rien de mieux que Lockheed-Martin et son F-16V Viper.
Si les négociations semblent aller bon train entre les militaires vietnamiens et l’avionneur la pierre d’achoppement est bien ici Donald Trump et ses réactions incontrôlables. Récemment il déclarait que selon lui le Vietnam était toujours un état ennemi des États-Unis, un peu comme s’il n’avait pas évolué depuis les années 1960-1970. Rappelons que même s’il en a l’âge le président américain n’a pas fait le guerre du Vietnam : il a été réformé après quatre reports d’incorporation ! Il ne devrait donc avoir aucun ressentiment particulier vis-à-vis de ce pays dont l’Amérique est déjà fournisseur d’aéronefs militaires pour le compte de la Không quân Việt Nam. Au Vietnam il est parfois fait état d’un possible plan B au cas où l’acquisition de F-16V échouerait. On pense alors à la Corée du Sud ou à un pays européen.
Affaire à suivre.
Photo © Lockheed-Martin
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
5 réponses
Et Pourquoi pas des Rafale ?
Rafale, est à mon avis chasseur trop dispendieux pour le Vietnam …
Et aussi les temps de livraison …………………car DASSAULT n’a pas une base industrielle très large actuellement.
Le F-16V ça va leur faire un choc par rapport aux vieux clous que sont les Su-27. Il faut que la Russie perde partout.
On peut considérer le contrat comme symbolique pour l histoire,avant les avions américain bombardaient le Vietnam et bientôt ils seront utilisés pour protéger ce pays,et le Vietnam va sans doute devenir le second pas communiste a avoir des avions d’origine Us,comme ce fut le cas de l ex Yougoslavie
Bonjour à tous,
cinquante ans après, on peut se demander qui a gagné la guerre du Viêt-Nam.
Personne n’entend plus parler des méchants capitalistes.
J’espère que la réconciliation a touché tous les anciens combattants du Nord et du Sud ainsi que leurs descendants.
Aujourd’hui le Viêt-Nam est un pays en paix, mais vigilant.