Les récents articles autour des futurs Airbus Defence A321 MPA et Dassault Aviation Albatros ont mis en lumière une incompréhension chez certains de nos lecteurs et lectrices, que nous allons essayer ici de gommer. Il semble en effet que la distinction entre avion de patrouille maritime et avion de surveillance maritime soit parfois difficile à appréhender. L’un est armé et l’autre généralement non, mais les différences ne s’arrêtent pas. Et c’est la Marine Nationale qui va nous en faire la démonstration.
Si on vous écrit que l’Airbus Defence A321 MPA sera le futur avion de patrouille maritime de la Marine Nationale et que le Dassault Aviation Albatros sera son équivalent en surveillance maritime c’est totalement vrai mais ça ne fera pas plus avancer le schmilblick. En ce mois de mars 2025 la Marine Nationale aligne un modèle d’avion de patrouille maritime, sous la forme du bimoteur turbopropulsé Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique. Dans le même temps elle possède deux modèles d’avions de surveillance maritime, à savoir les biréacteurs Dassault-Breguet Gardian et les triréacteurs Dassault Aviation Falcon 50M. On est d’accord l’avion de patrouille maritime emporte un armement, pas ceux de surveillance maritime. Et voilà pourquoi.
La patrouille maritime, aussi connu en français comme patmar, regroupe les missions hauturières et océaniques liées avant tout à la souveraineté et à la sûreté maritime. Sa vocation première est la traque, et éventuellement la destruction, des moyens navals ennemis. Un avion de patrouille maritime emporte aussi bien des armements anti surface (types missiles antinavires et roquettes en paniers) et anti-sous-marins (types charges de profondeurs et torpilles) que des équipements de détections dont le fameux MAD permettant le repérage des submersibles en plongée.
La surveillance maritime, aussi connue en français comme surmar, regroupe de son côté les missions de recherches et de sauvetages en haute mer, de lutte contre les pollutions marines (dégazages sauvages) et de contrôle des flux commerciaux et humains ainsi que des zones de pèches. Dénués d’armement ces avions peuvent cependant emporter des chaînes SAR composées de canots de sauvetage, de rations de survies, et d’équipements divers. Des bouées de marquages peuvent également être tirées afin de marquer une zone de sauvetage à destination des hélicoptères et navires.

Patrouille maritime et surveillance maritime sont complémentaires, encore plus dans un pays comme la France qui cumule des eaux territoriales métropolitaines et ultramarines. Si les premiers survolent généralement les eaux internationales les seconds assurent leurs missions plutôt au-dessus des eaux territoriales et des zones d’exclusions économiques.
Vous en savez désormais un peu plus sur ces deux missions. Et peut-être ne ferez désormais vous plus la confusion entre patrouille maritime et surveillance maritime.
Photos © Marine Nationale
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6 réponses
Merci pour cette précision
Un article très instructif, j’avoue je n’avais jamais osé poser la question, mais jusqu’à présent c’était un peu flou.
Merci Arnaud
Vous saurez Alexandre que sur Avions Légendaires si nous pouvons vous aider à mieux comprendre le monde aéronautique nous nous efforcerons de la faire. Faut juste nous le demander. Merci pour votre appréciation.
Voilà un article hyper instructif et bien tourné. C’est aussi pour ça que j’aime votre site : vous expliquez quand les gens ne comprennent pas. C’est pour ça que vous durez. Bravo, et merci.
Arnaud, je me permets de suggérer la modification de la phrase « On est d’accord l’avion de patrouille maritime, pas ceux de surveillance maritime » par « On est d’accord l’avion de patrouille maritime EST ARMé » , pas ceux de surveillance maritime »….
La coquille est rectifiée, merci.