Donald Trump veut une US Air Force sans personnels transgenres !

Après ses récents délires sur le Groënland et le canal de Panama ou encore sur le Canada plus grand chose ne peut nous surprendre de la part du locataire du bureau ovale. Nous choquer par contre c’est une autre paire de manches et ce sont désormais une minorité parmi les militaires américains qui font les frais de la personnalité de Donald Trump : les personnes transgenres. Il veut tout simplement les exclure de la vie militaire sous 30 jours. Des exemptions pourraient cependant avoir lieu, mais celles-ci sont extrêmement restrictives.

N’y voyez aucune question pragmatique sur la place des femmes et des hommes transgenres vis-à-vis des femmes et des hommes cisgenres ou non genrés. Donald Trump est au-dessus de tout cela. Non s’il a choisi d’exclure de la vie militaire tous les actuels personnels transgenres c’est purement par idéologie. Il les déteste. Certains journalistes américains disent même que le Président des États-Unis nourrit une haine viscérale à l’encontre de toutes les personnes qui ne sont pas cisgenres et hétéronormées. Ça en fait du monde.

Selon une étude commandée par le Pentagone en juin 2022 entre 1,8 et 1,9% des militaires américains se déclarent transgenres. C’est différent d’une arme à l’autre, beaucoup plus faible dans l’US Marines Corps que dans l’US Army ou l’US Navy, et le plus élevé au sein de l’US Air Force. Cette dernière a d’ailleurs toujours été considérée comme bien plus progressiste que le reste des forces armées américaines. Et on retrouve des personnels transgenres aussi bien parmi les militaires du rang, que les sous-officiers, et les officiers. Comment différencier un militaire cisgenre, non genré, ou transgenre ? Normalement on ne le peut pas.

Pourtant Donald Trump a décidé de les exclure de la vie militaire. Et il a commencé par les écoles de formation des officiers et sous-officiers. Les élèves connus comme transgenres ont jusqu’à la fin de ce mois de mars 2025 pour plier bagage et retourner à la vie civile. C’est notamment le cas à l’US Air Force Academy de Colorado Spring. Pour l’US Air Force une fois les purges réalisées dans les unités d’actives l’administration Trump compte bien passer à l’Air Force Reserve Command et à l’Air National Guard. Chasse aux sorcières vous dites vous ? Oui bien sûr, et le pire c’est que Donald Trump et ses acolytes ne s’en cachent même pas.

Des dérogations existent cependant. Les personnels transgenres pouvant justifier je cite de «trois ans consécutifs dans une situation sociale stable sans volonté de changer de sexe» pourront demeurer dans les forces armées à la condition sine qua none que leur poste soit essentiel à la défense des États-Unis. En gros il vaut mieux être transgenre mécano sur F-22A Raptor que transgenre à la plonge du mess des officiers. Je caricature à peine. D’ores et déjà des recours judiciaires ont été lancés, notamment auprès de tribunaux situés dans des états restés aux mains de gouverneurs démocrates. Pas sûr que cela suffise.

Dans le même temps les associations américaines de défense des populations LGBTQI+ tirent le signal d’alarme : après les personnels transgenres Donald Trump pourrait bien vouloir exclure des forces armées les personnels homosexuels. Gays et lesbiennes se retrouveraient ainsi mis à la porte toujours par pure idéologie. En 2025 c’est hallucinant mais c’est bien ce que l’Amérique est devenue.

Et en Europe est-ce possible ? La réponse est complexe. À l’intérieur de l’Union Européenne c’est rigoureusement et strictement interdit. Les populations LGBTQI+ sont protégées par un arsenal juridique qui s’applique également aux forces armées. Même dans nos démocraties les plus populistes comme en Hongrie ou en Italie exclure des militaires sur leur simple identité de genre est tout bonnement inenvisageable. Aucun chef d’état ou de gouvernement ne s’y hasarderait. Or de l’UE c’est autre chose, chacun fait un peu comme il veut. Ce qui est sûr c’est que des pays comme la Norvège et la Suisse ont des politiques à ce niveau là très semblables aux nôtres.

En 2025 dans l’esprit du Président des États-Unis Donald Trump il faut être cisgenre pour prendre les commandes d’un Boeing B-52H Stratofortress.

À moins de comprendre ce qui se passe dans la tête de Donald Trump il est très difficile d’appréhender l’idée d’une force armée américaine excluant les personnels transgenres pour la simple raison qu’ils et elles sont transgenres. Rappelons que la transidentité n’est en rien une maladie, l’exclusion à ce titre est donc intellectuellement et moralement incompréhensible. Un dernier mot qui va rapidement devenir habituel avec Donald Trump. Malheureusement.

Photos © US Air Force


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

12 réponses

  1. Trump a eu totalement raison. Les transsexuels n’ont pas leur place dans l’armée ce sont des malades mentaux qui renient le Seigneur. Quand j’ai connu ce blog il y a 5 ans ça n’aurait gêner personne mais il est maintenant aux mains d’un écologiste antifrançais et antiaméricain. Je sais que monsieur Arnaud va me censurer car je représente la résistance l’avenir de la France contre les wokistes comme lui.

      1. Merci de l’avoir gardé pour donner l’occasion d’éclater de rire, c’est salutaire en ces temps de grande morosité.

        Il faudrait même l’encadrer ce commentaire, on a là le combo gagnant : « malade mentaux », « écologiste antifrançais » et « wokiste ». Bingo !

    1. Pour info monsieur Domeyne il y a 5 ans j’écrivais déjà pour le site. Gaetan son webmaster et créateur me faisait déjà cette confiance.

  2. Wah !!! Euh je crois Arnaud que vous allez encore pas vous faire des amis là. C’est clair. Mais chapeau pour le courage de votre article.

  3. Bonjour Arnaud,
    Je suis un lecteur de tous les jours et tiens à vous remercier pour vos articles et vos prises de position.
    Cordialement.

  4. Je passe sur le commentaire dégoûtant de monsieur Domeyne pour dire que ça fait du bien de lire un tel article. Vous nous prouvez que les spécialistes de l’aéronautique et de la défense ne sont pas que des gros **** machistes et LGBTphobes. Bravo monsieur Arnaud quel plaisir de vous lire.

  5. On croît cauchemarder en apprenant la dernière foucade de Donald Trump. Des décennies de luttes pour faire respecter les droits des SGBT dans l’USAF balayés d’un revers de main par un mythomane fonctionnant mentalement par impulsion. Accablant.

  6. Qu’il continue…
    C’est une chance pour l’Europe car l’histoire nous apprend que les grandes choses ne se forgent que dans l’adversité.
    La folie de Poutine avait déjà amorcé les choses, celle de Trump affirme la nécessité de nous unir.
    Le pire est qu’en voulant rendre l’Amérique plus forte, il en arrive à l’effet inverse.
    Comme un certain Poutine.
    Mais je plains les américains.
    (c’était un peu hors sujet, mais pas tant que cela!)
    Merci Arnaud (et les autres) pour la qualité de votre travail

  7. Bravo pour cette prise de position claire et sans ambiguïté. Cela fera certainement rager quelques bas du front sans empathie (comme ceux, par exemple qui utilisent l’expression wokisme sans en connaitre le sens), mais il est clair que les décisions prises par les Trump, Musk et Vance deviennent totalement aberrantes, et particulièrement dans le domaine de l’aviation civile ou militaire. Quid par exemple du système de régulation du trafic aux USA dans l’avenir (je sors du sujet), et aussi ici de tous les membres des forces armées US qui auront le tort de vouloir simplement vivre comme ils le souhaitent. Les européens doivent se souder encor davantage.

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