Le programme nTACS de remplacement des CH-146 Griffon se précise.

Lancé l’an dernier nTACS, pour next Tactical Aviation Capability Set, préfigure ce que sera la flotte de voilures tournantes de l’Aviation Royale Canadienne dès le début de la décennie prochaine. C’est en fait le remplacement des actuels Bell CH-146 Griffon qui est ici concerné. Et point intéressant il pourrait bien laisser la place à deux voire trois hélicoptères différents. La Canada semble déjà fermer la porte à la candidature d’un éventuel convertiplane de facture américaine.

C’est l’un des enseignements majeurs de la conférence IMH, pour International Military Helicopter, actuellement en cours à Londres. D’abord le remplacement des CH-146 Griffon sera avancé d’au moins deux ans sur le calendrier initial annoncé au printemps 2022. On parle désormais de 2032 ou au maximum 2033. Une première enveloppe de 18.4 milliards de dollars canadiens a été dégagée pour une flotte annoncée de 75 à 90 hélicoptères d’au moins deux mais plus vraisemblablement trois modèles différents. Ensuite si les Canadiens restent fidèles, pour d’évidentes raisons économiques et industrielles, à l’hélicoptériste américain Bell Helicopter ils ne se ferment pas aux constructeurs européens Agusta-Westland et Airbus Helicopters. Rappelons que le premier est déjà présent dans l’Aviation Royale Canadienne au travers des CH-149 Cormorant de recherches et de sauvetages hauturier et que le second va fournir très bientôt des H135 d’entraînement en remplacement des actuels Bell CH-139 JetRanger.

Mais alors pourquoi trois modèles différents pour en remplacer un seul ? Parce qu’entre l’époque durant laquelle le Bell CH-146 Griffon est entré en service et aujourd’hui les menaces et missions ont changé. Le fait que huit d’entre eux aient été modifiés en 2009 comme hélicoptères d’escorte armée semble bien avoir été analysé et digéré. L’Aviation Royale Canadienne compte visiblement bien acquérir des hélicoptères armés capables de mener de telles missions. Est-ce là une mission pour un hélicoptère de combat comme l’Airbus Helicopters Tiger ou le Boeing AH-64E Guardian ou  le tout nouveau Agusta-Westland AW.249 Fenice ou bien une machine plus légère comme le best-seller H145M et son système HForce ? Deux autres types d’hélicoptères seront nécessaires si on en croit le programme nTACS.

Le premier classiquement un appareil de transport d’assaut et de soutien aux opérations spéciales, sans doute un peu plus gros que les actuels Bell CH-146 Griffon et moins que les Boeing Vertol CH-147 Chinook également en service. On serait en droit de se dire que l’Airbus Helicopters H225M serait l’hélicoptère idoine mais aux vues des seuls 18.4 milliards de dollars canadiens de l’enveloppe allouée celui-ci peut paraître un peu onéreux. Ce que ne sont pas les H215M et H175M ainsi que les Agusta-Westland AW.139 et AW.149. Et bien sûr, malgré les mauvaises relations actuelles entre Ottawa et Washington DC, il est impossible de nier l’importance du Sikorsky S-70I Blackhawk ! Le second type d’hélicoptères est dédié aux vols de recherches et de sauvetages à court moyen rayon d’action. Et là encore les candidats potentiels semblent les mêmes, sauf que désormais on peut y ajouter le meilleur appareil dans ce type de mission : l’Airbus Helicopters H145.

Vous l’aurez compris le programme nTACS de l’Aviation Royale Canadienne n’a pas fini de faire parler de lui. Il risque aussi de mettre nos nerfs à rude épreuve. Car après tout des AW.149 de transport d’assaut, des H145M d’escorte armée, et des H145 de sauvetage sous cocardes à feuille d’érables ça aurait une sacrée gueule. Vous ne croyez pas ? La balle est dans le camps de nos amis Canadiens.

Photos © Aviation Royale Canadienne.