Après 3 ans de guerre le Kamov Ka-52 Hokum-B a démontré ses limites.

Il est certainement l’hélicoptère de combat symbole de l’échec des forces aériennes russes en Ukraine. Trois ans après le déclenchement des hostilités le Kamov Ka-52 Hokum-B ne survole guère plus le champ de bataille, de peur sans doute qu’il ne finisse encore une fois au tapis. Celui que beaucoup présentaient avant le début de cette «opération militaire spéciale» visant à «la dénazification de l’Ukraine» comme supérieur aux Boeing AH-64E Guardian et Eurocopter Tigre a largement déçu. Et au passage il a beaucoup tué… ses propres équipages.

Il y a pile poil trois ans aujourd’hui les forces russes lançaient leur «opération militaire spéciale» sous la forme d’une guerre éclair. Des escadrilles entières d’hélicoptères Kamov Ka-52 Hokum-B, Mil Mi-28 Havoc, et Mi-17 Hip-H pénétraient en territoire ukrainien. En quelques heures seulement les hélicoptères survolaient les banlieues de la capitale Kyïv. On croyait alors le pari de Vladimir Poutine gagné. On avait tort. Personnifiée par son président Volodymyr Zelensky, charismatique et excellent communicant, la résistance de l’Ukraine allait s’organiser. Résultat trente-six mois plus tard la guerre se poursuit, et au lieu de l’intégralité du pays c’est entre 20 et 21% du territoire ukrainien qui se trouve placé sous le joug de la Russie, Crimée comprise. Rappelons que cette dernière avait été envahie voici onze ans.

Quel rapport avec le Ka-52 Hokum-B allez-vous demander ? J’y viens. Les stratèges et tacticiens du Kremlin avait beaucoup parié sur lui. Ils l’avaient énormément engagé dans les exercices et manœuvres organisés durant l’année 2021. Ils en étaient sûrs : le Ka-52 ne ferait qu’une bouchée de l’Ukraine. Visiblement ils avaient omis deux trois petits détails dans leurs plans. Car les Kamov Ka-52 Hokum-B qu’on disaient invulnérables ne l’étaient absolument pas. Ils tombaient comme les autres hélicoptères. Sauf qu’avec eux cela se voyait, des images fuitaient, et elles n’étaient pas bonnes pour la communication officielle de la fédération de Russie. Moscou avait tellement forcé le trait sur l’aspect hyper sécure du Kamov Ka-52 Hokum-B qu’on avait fini par y croire. Mais comme pour l’hyper manœuvrabilité du «chasseur» Sukhoi Su-37 Flanker-F tout cela n’était que des éléments de langage. Les équipages de Ka-52 mourraient comme les autres.

En Ukraine Moscou espérait sans doute secrètement que l’hélicoptère devienne combat proven et débloque un peu son compteur des ventes. Là aussi le Kremlin s’est alors bien planté. Car le seul pays étranger à utiliser le Ka-52 Hokum-B l’avait déjà acheté bien avant ce triste 24 février 2022. Il s’agit de l’Égypte. Et depuis ? Rien. Le grand vide, le néant, wallou, nada, que dalle ! Des pistes ont bien été annoncé avec l’Algérie mais celle-ci a démenti préférant négocier avec l’Italie et Leonardo. Des rumeurs ont couru autour de l’Inde et de l’Iran mais sans jamais de vérifier.
En fait le Kamov Ka-52 Hokum-B ressemble de plus en plus au Sukhoi Su-35 Flanker-E : très impressionnant de prime abord mais au final totalement inadapté. Et si le constat concernant ce chasseur russes se vérifiait après trois ans de guerre sur l’hélicoptère de combat ? L’avenir nous le dira.

Photos © OTAN


En savoir plus sur avionslegendaires.net

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Image de Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

10 réponses

  1. Bonsoir Arnaud et à tous les lecteurs. Des vidéos prises depuis l’appareil, diffusées au début du conflit, montraient, en marche normale, un taux de vibrations incroyablement élevées. Au point de secouer les moignons porteurs d’équipements… l’effet double rotor ? Je ne sais pas si c’est un point commun à tous les Kamov. La cellule ne doit pas apprécier… La précision non plus ( roquettes non guidées ).

  2. Le retex syrien n’était déjà pas fameux pour cet hélico.
    L’Ukraine a démontré que malgré un design qui a pris en compte l’ expérience des Hind en Afghanistan (supprimer le rotor de queue), c’est la doctrine russes des hélicoptères de combats (voler vite et bas sur la cible) n’est plus d’actualité sur un champ bataille sature en défense aérienne.

  3. Je m’interroge sur la survabilité des appareils à voilure tournante tel le Ka-52 dans ce type de guerre à haute intensité. Sont-ils adaptés à ces combats où les missiles air-air et sol-air les abattent sans vergogne ? La réponse est négative comme votre article le prouve. Il me semble que peu d’information circulle au propos de l’engagement de nos Tigres et Appaches.

  4. Pour aller plus loin je dirais que cette guerre à démontré les limites et l’absence de pertinence des engins hyper avancés et onéreux qu’ils soient volants, terrestre ou naval face à des missiles et drones efficaces coûtant 100 ou 1000 fois moins. L’avenir de la guerre de haute intensitée ne serait-il pas plutôt du matériel basique peu coûteux mais en nombre pour faire face à de l’attrition plutôt que du matériel hyper avancé, onéreux mais en nombre limité ?
    Dans ce champ de bataille je ne pense pas que le Tigre ou l’Apache auraient de meilleurs résultats.

    1. Les spécialistes des conflits sont tous d’accord avec cette analyse, mais bon, c’est pas très attrayant pour les industrielles.
      Autant au sol que dans les aires, les anciens véhicules on montré leurs total viabilités car suffisamment robuste, fiable et puissant face à des véhicules moderne bien plus onéreux et moins fiable.
      Les armes à feu j’en parle même pas, l’extrême majorité des armes à feu dites « modernes » sont des plateformes utilisant des systèmes internes inchangés depuis plus de 60 ans et même depuis plus de 100 ans pour d’autre.
      Pour l’artillerie c’est la même, avec l’avènement de l’électronique tout est devenu plus précis mais en terme de proportion de mort au combat, l’artillerie reste reine depuis la 1er guerre mondiale (les Drones FPV sont considérés comme de l’artillerie de nos jours), ensuite l’aviation, puis les véhicules terrestre (VCI et MBT) puis l’arme à feu lourde et individuelle.

  5. Sympa comme article et oui l’Algérie a refusé cet hélico sur lequel les Russes ont pourtant essayé le forcing. Moi j’aurai aimé que mon pays achète le Tigre mais il est pas encore prèt à acheter français et c’est bien dommage. Le Ka 52 c’est juste un super hélico pour faire des dioramas de crashs.

  6. Ca m’étonne de vous Arnaud d’accuser plutôt le vecteur que la doctrine. Le problème du KA-52 n’est pas nécessairement l’appareil en soit qui est plutôt très résistant en comparaisons des autres hélicoptères de même catégorie, mais plutôt un énorme problème de doctrine d’emploi de tels appareils. Autant les KA-52 que les Mi-28 et Mi-24 tombent comme des mouches, mais c’est du à leurs mauvaises utilisations.

    Les Russes ont comme emploi de telle machine, une utilisation d’avion d’attaque : faible et moyenne altitude, attaque en piqué en passant par dessus ou très proche de la cible lors des manœuvres d’évitement, armement non-guidée priorisé comme les roquettes etc… ; et non de celle d’Hélicoptère d’attaque à l’occidentale : appareils cachés ou à faible visibilité radar et optique, couplé à une utilisation exclusive d’arme de précision à longue portée (Hellfire, TOW, PARS 3, Spike, Griffin). D’ailleurs cette doctrine à été inventé par les occidentaux mais des pays comme l’Inde et la Chine les ont largement copié, les trouvant plus pertinentes que celle employées par les russes.
    Si une telle utilisation d’Apache, de Tigre ou de Mangusta avait été effectué, les résultats auraient été similaire.

    On peut le résumé comme tel : Très bonne appareil pour cette doctrine d’emploi mais technique d’emploi dépassé et inefficace dans un conflit moderne.
    Rien qu’en Afghanistan et plus récemment en Syrie cette technique avait déjà montré ses limites.

    1. Je n’accuse pas Revan, je constate seulement. Comme je constate que vous êtes revenu Revan à des commentaires plus apaisés. Et ça c’est vraiment cool.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sondage

25ème anniversaire, à quelle époque remonte votre première visite d'avionslegendaires ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

VL Sääski

Pour des puissances aéronautiques européennes comme l’Allemagne, la France, l’Italie, ou encore le Royaume-Uni retrouver le tout premier aéronef construit en série relève souvent de

Lire la suite...