Début 2022 Moscou le présentait encore comme son super chasseur multi-rôle, supérieur aux Dassault Aviation Rafale et Eurofighter EF-2000 Typhoon. Trois ans plus tard alors que le Sukhoi Su-35 Flanker-E n’a rien montré sur le champ de bataille en Ukraine l’avion en est au point mort sur les exportations. On dit même que le géant UAC pourrait prochainement stopper définitivement sa chaine d’assemblage. Rappelons que seule la Chine utilise quelques exemplaires, en dehors de la Russie.
Il faut le reconnaitre le Sukhoi Su-35 Flanker-E est un avion bizarre. Initialement pensé comme la version de supériorité aérienne, certains diront de domination aérienne, du vieux Su-27 Flanker il s’est peu à peu mué en avion de combat polyvalent. Alors qu’il était seul sur son segment initial de marché il a donc rejoint celui du Su-30 Flanker-C qui y cartonnait. Il aurait parfaitement pu trouver sa clientèle, dans un monde idéal. Sauf que ce dernier n’existe pas. Pourtant l’avion a des arguments entre une avionique des plus modernes selon les standards russes, la fameuse poussée vectorielle offrant une «supermanœuvrabilité» confirmée, ou encore un arsenal aérien avec ce que la Russie fabrique de mieux. Sauf que la mayonnaise n’a pas prise.
Cette fin février 2025 marque pour le Su-35 Flanker-E un double anniversaire : le onzième de son entrée en service dans les forces aériennes russes et le troisième de son engagement par celles-ci dans la guerre contre la démocratie ukrainienne. Oui l’avion ne sert en Russie que depuis février 2014. C’est étonnant quand on sait que son prototype, à l’époque désigné Su-27M, réalisa son premier vol en… juin 1988. Oui le Su-35 Flanker-E n’est pas un avion russe mais soviétique. Et ça commercialement parlant ça fait toute la différence. Car même si Moscou a essayé durant des années de le faire passer pour le nec plus ultra de la production aéronautique mondial son avion accuse le poids des ans.
En trois ans de guerre en Ukraine le Sukhoi Su-35 Flanker-E a peu volé et est beaucoup tombé. C’est un fait. Le super chasseur russe n’est pas adapté à la guerre de haute intensité dans un environnement bourré de DCA. L’Ukraine lui a donc été fatal ! En fait déjà avant le début de cette «opération militaire spéciale» visant à «la dénazification» du territoire ukrainien ça n’allait pas bien pour lui puisque même les clients habituels de la Russie le boudaient sur le marché mondial. La diplomatie moscovite a alors cherché des acheteurs parmi ses nouveaux alliés comme l’Iran mais là encore elle a fait chou blanc malgré toutes ses tentatives en ce sens.
Il y a quelques jours un groupe d’avions russes a été intercepté par l’US Air Force à proximité de l’Alaska. Outre des bombardiers de reconnaissance stratégique Tupolev Tu-95 Bear on retrouvait des chasseurs Su-35 Flanker-E assurant l’escorte. En dehors d’une jolie photo, reproduite en couverture de cet article, la mission des chasseurs américains a confirmé une chose que l’on savait déjà plus ou moins : en Russie aujourd’hui c’est le rayon d’action et non la vitesse de ce chasseur qui est appréciée. Pourtant sur le papier les 110 exemplaires en dotation sont bien des intercepteurs. C’est en ce sens qu’ils ont été acheté et qu’ils sont mis en œuvre. Enfin donc sauf dans le Pacifique…
Trois années d’une guerre totalement folle durant laquelle la Russie a démontré toutes les limites de son arsenal aérien, étant obligé d’aller quémander des munitions rodeuses aux Iraniens, ont donc définitivement terminé de savonner la planche à celui qui pourtant avait le mérite d’impressionner. Et si finalement les déboires du Sukhoi Su-35 Flanker-E pouvaient jouer en faveur du Su-57 Felon et de son exportation ? Ce serait déjà ça de pris.
Photo © US Air Force
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6 réponses
Bravo pour votre très intelligent et très intéressant article. Factuel et bien écrit, comme on aime avec votre site.
Raisonnement enfantin et minable. On a marre de ces faux experts qui écrive nimporte quoi. Le SU35 est le meilleur avion du monde après le SU57. Aucun pays arabe ou africain veut du Typhoon ou du Rafale mais tous ils négocie le SU30 et le SU35. Cette article il est nul.
Et dites nous quels pays africains négocient actuellement l’achat de Su-30 Flanker-C et de Su-35 Flanker-E ?
Commencez par éviter les fautes d orthographe
C’est cela qui est nul
Bonjour, lorsque vous vous exprimez sur un site en langue française, pourriez-vous faire l’effort de le faire dans un français correct et compréhensible ? D’autre part, si ma mémoire est bonne le SU 35 n’a été vendu nul part en Afrique ou dans les pays arabes, sauf peut-être en Iran puisque personne ne veut rien leur vendre à part Moscou, quant au SU 57 seul l’Algérie en a acheté une douzaine il me semble (excellent article à ce sujet sur ce même site). Par contre il me semble que beaucoup de pays arabes aient déjà fait l’acquisition du Rafale, Egypte, Qatar, EAU, etc… Désolé, mais quand on écrit quelque chose, on essaye de le faire intelligemment au risque de passer pour une andouille.
Comme toujours sur ce site un article bien vu. Les trolls russes vont vous détester mais rien de grave. Continuez comme ça nous sommes nombreux à apprécier votre liberté de thon.
Il est vrai que le SU35 n’est qu’une nième itération du SU27. Mais si on prend le F16, ou le F15 cela est identique.
Quand on regarde les données techniques existantes, cela n’a pas l’air d’être un mauvais avions ou être dépassé technologiquement. Mais comparé à un SU30, qu’apporte t’il de plus ? Et quid du prix d’achat par rapport à ce même SU30.
Ca c’est pour le marché « domestique » russe et inféodés.
Pour le reste du monde, existe t’il « encore » un marché pour les avions militaires russes ? Même si l’achat Algérien montre le contraire. Mais c’est presque anecdotique quand on voit le marché mondial.
Je crains que pour Sukkoi et Mikoyan le déclin soit acté depuis quelques années maintenant.