Début d’année difficile pour le Sukhoi Superjet 100 !

L’année 2025 semble bien partie pour ressembler à 2024 en ce qui concerne le biréacteur commercial russe : douze nouveaux mois de galère. Après huit semaines dans l’année le Sukhoi Superjet 100 en est déjà à six occurrences d’incidents graves ayant nécessités l’immobilisation de l’avion. Surtout quand on y regarde de plus près celles-ci ont eu lieu en réalité sur à peine plus d’un mois, du 15 janvier à aujourd’hui. Certains avions avaient d’ailleurs déjà connu des galères dans le passé.

N’oublions pas que 231 exemplaires seulement du Superjet 100 ont été construits et qu’environ les deux tiers sont actuellement en état de vol. Les autres servent de stock de pièces détachés ou attendent simplement un rachat qui ne viendra sans doute jamais. L’avion a mauvaise réputation, même auprès des partenaires les plus proches de la Russie. Et donc ce début d’année 2025 ne va vraiment pas arranger les choses.

Tout a commencé le mercredi 15 janvier. L’année 2025 n’avait que deux semaines. Le Superjet 100 immatriculé RA-89154 appartenant à la compagnie russe Red Wings Airlines a été victime en plein vol d’une panne généralisée du système hydraulique. Au lieu de se dérouter le commandant de bord a choisi de rebrousser chemin et de mettre fin à son vol commercial régulier entre Ekaterinbourg et Astana, la capitale du Kazakhstan. À Ekaterinbourg les services de secours l’attendaient mais heureusement l’atterrissage a été réalisé sans trop de heurts. L’avion a immédiatement été immobilisé et n’a pu reprendre ses vols que ce mois ci. Deux jours plus tard, le vendredi 17 janvier, c’est le Superjet 100 immatriculé RA-89195 et appartenant là encore à Red Wings Airlines et réalisant un vol commercial entre Mineralnye Vody et Erevan en Arménie qui a été contraint de faire demi tour avant sa sortie de l’espace aérien russe. La pressurisation de l’avion faisait défaut et les masques à oxygène étaient déjà descendus. L’avion de ligne s’est posé sans difficulté. Trois des 85 passagers ont été pris en charge par les autorités sanitaires pour des vertiges.

Le jeudi 30 janvier 2025 c’est un avion de la flotte étatique de Rossiya qui réalisant une liaison entre Saint-Petersbourg et l’enclave de Kaliningrad a été obligé de faire là encore demi-tour suite à un feu en soûtes à bagages. À l’arrivée quelques colis étaient noircis mais rien de dramatique. Le feu ne s’était pas propagé au reste du Superjet 100 immatriculé RA-89043. Il transportait principalement des fonctionnaires d’état et des militaires.

Le lendemain, vendredi 31 janvier 2025 c’est le Superjet immatriculé RA-89189 appartenant à Azimuth qui connaissait un incident de train d’atterrissage. Celui-ci ne s’était pas rétracté après le décollage depuis Nijnevartovsk en Sibérie. Le commandant de bord a choisi de faire demi-tour après avoir vidé en vol le carburant. Cet avion avait déjà connu un problème majeur au printemps dernier mais avait repris ses vols commerciaux, comme si de rien n’était. C’est ça la sécurité aérienne en Russie en 2025.

Il y a cinq jours, dimanche dernier, 16 février 2025, c’est le Superjet 100 immatriculé RA-89092 appartenant à la compagnie aérienne Yamal Airlines qui faisait parler de lui. Parti de l’aéroport d’Oufa dans l’Oural il s’est dérouté vers Tioumen suite à une grave défaillance en altitude de sa pressurisation. Quatre des 61 passagers de l’avion ont été pris en charge par les secours à l’atterrissage. Deux ont été hospitalisés. Le biréacteur se dirigeait initialement vers Novy Ourengoï. Et donc aujourd’hui c’est un autre Superjet 100 de Yamal Airlines qui a connu un souci majeur, et comme pour l’avion d’Azimuth il avait déjà fait parler de lui, jusque dans nos pages. Immatriculé RA-89091 il a du mettre fin à son décollage depuis l’aéroport de Noïabrsk suite à un incident grave de train d’atterrissage. Sa trappe refusait de se refermer, et l’avion est revenu immédiatement se poser. C’est exactement pour le même problème que l’avion avait déjà été immobilisé en février 2024. Moi je serais ingénieur en Russie je me poserais des questions.

Six occurrences dont deux sur des avions déjà connus pour des soucis majeurs, décidément le transport aérien commercial en Russie c’est folklorique. M’est d’avis qu’il faut de très bonnes raisons pour voler là-bas. Ou ne pas avoir le choix.

Photo © Vasily Oulianekov.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

12 réponses

  1. L’urss savait faire d’excellents avions civils.
    mais après 26 ans de poutinisme, les ruSSes ne savent même plus faire une copie d’A320 qu’est le sukkoï 100. Un sukkoï 100 initialement à moitié equipé par des technologies occidentales…
    Poutler dispose des ressources naturelles de la Russie pour entretenir la soumission de ses sujets et mener ses guerres impérialistes chez ses voisins , sinon il n’y a plus grand chose de valeur là-bas malheureusement pour le peuple russe… et notamment en aéronautique !

    1. Pour bien connaître l’aviation civile commerciale soviétique le déclin est antérieur à la chute de l’URSS. Déjà l’Ilyushin Il-86 Camber était un échec, comme l’a été le Yakovlev Yak-42 Clobber. C’est dans les années 1980 que l’URSS n’a pas réussi à prendre le virage du transport de masse.

  2. Au moins li n’ y a pas des pertes en vies humaines comme fut le cas aux usa où les accidents d’avions ont endeuillé l’amérique. Lorsque vous publier vos articles sur la russie soyez quelque peu objectif et impartial.

    1. Objectif et impartial ? Pas de souci, trouvez nous monsieur ou madame Degourba un seul modèle d’avion américain ou européen aussi dangereux que le Sukhoi Superjet 100. Ou bien un seul pays entre les États-Unis et l’Union Européenne à bafouer autant les règles de la sécurité aérienne que la fédération de Russie. Bon courage.

  3. Vous n’êtes pas objectif
    Un feu dans des bagages ne peut pas être imputé à un avion
    Et dans ce cas, c’est un bon avion, il n’y a pas eu de conséquence grave.

    1. Si vous voulez Patrick974 on met de côté l’histoire d’incendie, quoique, mais bon si vous le voulez. Et pour les autres occurrences et notamment les soucis de trains d’atterrissage et de pressurisation c’est toujours un bon avion?

  4. Beaucoup d’incidents pour un trafic aérien assez faible et une flotte réduite. Jetez un coup d’oeil sur flight radar, c’est assez parlant…
    Est-ce qu’une autorité de sécurité russe osera clouer ses avions au sol?

  5. Cet avion est une catastrophe. Il ne devrait plus être autorisé à voler. Dans n’importe quel pays normal il serait interdit de vol. Jamais dans l’histoire de l’avion commerciale un appareil n’a connu un taux d’incidents et de pertes aussi élevé. Sauf que c’est la Russie. Il y a de l’orgueil mal placé. On ne peut pas mettre en cause l’ excellence technique de la Rodina. Il y a aussi une raison plus triviale, la Russie manque d’avions de ligne. C’était déjà vrai avant 2022 mais avec les sanctions la situation s’est détériorée. Hors ils ont un besoin vital d’avions pour assurer les liaisons inter régionales. Donc nous aurons en 2025 un ou des crashes de Superjet avec des morts. C’est une certitude. Tout le monde le sait. Bienvenue la Russie. Une chose est certaine, si vous voyagez en Asie Centrale et que vous vous retrouvez à embarquer dans un Superjet, ça peut arriver. Renoncez à votre voyage. Une vie ne vaut pas le prix d’un billet d’avion

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