Serait-ce une démonstration de plus de la montée en puissance de cette opération ? Jusque là les avions engagés par les Alliés dans Baltic Sentry étaient surtout des Boeing Poseidon MRA.1 de la Royal Air Force et des Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique de la Marine Nationale. Depuis ce lundi 10 février 2025 l’alliance Atlantique a décidé de sortir ses AWACS afin de contrôler l’espace aérien autour que la surface des eaux. La Russie est donc prévenue.
Décidée il y a presque un mois à Helsinki par l’OTAN l’opération Baltic Sentry vise à garantir la sécurité et la souveraineté numérique des états alliés bordant la Baltique. Le constat est que depuis plusieurs mois la fédération de Russie s’est lancée dans une guerre hybride contre les démocraties européennes en cherchant à sectionner les câbles sous-marins de fibre optique permettant l’alimentation internet entre les états. Malgré le fait que ce soit une guerre théoriquement sans arme léthale elle a déjà démontré la fébrilité de la Russie et de ses décideurs quand un avion de patrouille maritime français a été illuminé par un radar de la DCA. Une action de guerre de Moscou qui a permis aux Alliés d’en apprendre un peu plus sur le système défensif de l’oblast enclavé de Kaliningrad.
Cette guerre hybride n’est donc pas sans violence physique, ou tout le moins pas sans tentative d’intimidation. Si certains pays comme la Lituanie, ont choisi de se renforcer militairement dans la région l’alliance Atlantique ne compte pas en rester là. C’est pourquoi depuis de deux jours de vénérables Boeing E-3A Sentry de l’OTAN patrouillent le ciel balte. Si ces derniers représentent des cibles faciles pour la chasse et la DCA russes il n’en demeure pas moins que ce sont également de précieux outils de renseignement. Et puis Moscou osera t-elle vraiment accrocher au radar un AWACS allié après le pataquès diplomatique qu’à représenter l’ATL-2 Atlantique français ? Rien n’est moins sûr.
Outre leur capacité naturelle à surveiller le ciel les AWACS de l’OTAN disposent d’une capacité secondaire non négligeable à contrôler les flux maritimes à la surface. Ils peuvent donc pister les navires russes, ou affiliés à la Russie, et suspectés de s’en prendre aux câbles sous-marins ou bien encore de menacer l’écosystème fragile de la Baltique. Les navires poubelles font partie de cette stratégie de guerre hybride du Kremlin.
Photo © OTAN
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