L’information n’a été révélés que cette semaine mais les faits remontent à onze mois. En mars dernier une patrouille de Dassault Aviation Mirage 2000-5F de l’Armée de l’Air et de l’Espace a abattu plusieurs «drones kamikazes», des munitions rodeuses HESA Shahed 136 de facture iranienne. Employées par les terroristes houthis celles-ci sont identiques à celles que la Russie utilise pour frapper les infrastructures civiles en Ukraine. Il s’agit des premiers aéronefs officiellement descendus par des pilotes français depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le Shahed 136 c’est un peu l’arme des lâches. Facile d’utilisation, construite en très grande série, disposant d’un rayon d’action permettant des frappes à distance, et possédant une charge de guerre de 50 kilogrammes cette munition rodeuse permet des attaques contre tous types de cibles. Les Russes l’emploient en Ukraine contre les centres commerciaux et les immeubles d’habitation. Les Houthis eux s’en servent contre les navires de commerce et pétroliers qui croisent en Mer Rouge. Pourquoi l’arme des lâches ? Car le Shahed 136 n’est généralement pas employé pour frapper des cibles militaires pouvant se défendre.
Et le 9 mars 2024 c’est bien contre des bâtiments civils que ces «drones kamikazes» ont été lancés. Manque de bol pour les factions terroristes houthis la France était présente dans la zone ce jour là au titre de l’opération Aspides sous commandement de l’Union Européenne. La frégate multimissions Alsace a engagé une partie des munitions rodeuses ennemies tandis qu’une patrouille de chasseurs Mirage 2000-5F appartenant à l’Escadron de Chasse 3/11 Corse lui prêtait main forte. Le nombre exact de drones islamistes détruit n’a pas été révélé mais il oscille entre sept et dix, sans compter ceux abattus par la DCA embarqué sur notre navire de guerre. Ce qui est sûr c’est qu’au moins un des Shahed 136 a été descendu par un tir de missile air-air MICA, lequel a été confirmé par Jérôme Bellanger, actuel Chef d’État-Major de l’Armée de l’Air et de l’Espace.
Pourquoi révéler l’information maintenant, onze mois après les faits ? D’abord parce que la France perd pied chaque jour en Afrique et que l’Escadron de Chasse 3/11 Corse représente l’Armée de l’Air et de l’Espace dans la partie orientale du continent, depuis la Base Aérienne 188 de Djibouti. Montrer que nos aviateurs protègent le commerce mondial depuis le sol africain peut servir les intérêts stratégiques et la diplomatie de Paris. Ensuite le Mirage 2000-5F fait l’actualité avec la livraison des premiers exemplaires fournis à l’Ukraine. Si le chasseur français est capable de casser en plein vol du Shahed 136 avec l’Armée de l’Air et de l’Espace en Mer Rouge il pourra aussi le faire sous les couleurs de la Povitryani Syly Zbroynykh Syl Ukrayiny contre ceux lancés par Moscou. La communication c’est parfois tout un art.
Est-ce que cela va faire du Mirage 2000-5F un chasseur véritablement combat proven ? Ce n’est pas sûr du tout. Pour autant cela a permis à ses pilotes «africains» de démontrer leur professionnalisme, si loin de la France.
Photo © Armée de l’Air et de l’Espace
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24 réponses
Le problème c’est que les Shahed 136 coûtent 20 000 euros et un missile Aster 15/30 entre 1 et 2 millions d’euros. Dans ce cas là ce n’est pas le missile qui à détruit le drone mais le drone qui a détruit le missile.
J’espère que les Mirages sont ornés des marques de victoires.
Et un Shahed 136 qui aurait atteint un porte-conteneurs ou un pétrolier vous pensez Dimitri que les dégâts se seraient chiffrés à combien? À mon avis un peu plus que le coût d’un missile air-air. Vous ne croyez pas ?
C’est vrai mais il faudrait trouver un autre moyen. Ce n’est pas tenable sur la durée. C’est comme tuer une mouche avec un lance roquette.
Bonjour Arnaud, Staff et Passionnés.
Tu as raison Arnaud, pour sauver un navire le coût d’un missile air-air est justifié. Mais je suis aussi d’accord avec Dimitri. Non seulement pour les dépenses, mais aussi pour la capacité de remplacer les stocks de missiles.
Lors des opérations de l’U.S.A.F. en Mer Rouge en 2024, les F-16 VIPER ont utilisé des roquettes à guidage laser APKWS II de 70 mm – initialement développées dès 2019 pour frapper des cibles au sol – pour abattre des drones Houthis.
Ils coûtent environ 20 000 dollars chacun et constituent une alternative valable et économique aux missiles plus chers du même type.
Bientôt, l’U.S. Navy utilisera des missiles à guidage radar AGM-114L LONGBOW HELLFIRE pour contrer les drones. Le coût d’un HELLFIRE ( 60.000 dollars ) est supérieur à celui d’un APKWS II mais ne représente qu’une fraction de celui d’un missile Aster.
Il est opportun que les forces aériennes européennes s’équipent elles aussi immédiatement de ces systèmes efficaces et économiques.
Traduit avec Google.
Pas Aster mais Mica
À moins que l’on soit en guerre haute intensité où le stock d’armes est compté, on peut se permettre d’utiliser un marteau pour écraser une mouche car il y a risque mortel pour nos marins, de dégâts pour nos bâtiments si jamais le drone touche sa cible.
D’autre part, ces missiles Mica ont une date limite d’utilisation, au lieu de s’entraîner à tirer sur des cibles volantes de notre arsenal, autant faire la main sur ces cibles de guerre
Bonjour James.
La Marina Militare Italiana ne possède que les Aster-15 et Aster-30. Les CAMM-ER ne sont pas encore disponibles, mais ils sont très chers. La Marina Militare Italiana a souvent engagé des drones et des missiles de croisière avec les canons Otobreda 127mm/64 et OTO Melara 76/62 (tous produits par Leonardo) qui sont évidemment beaucoup moins chers, mais il convient d’avoir plus d’options.
Des solutions plus simples et moins coûteuses doivent absolument être mises en œuvre, tant pour la marine que pour l’armée de l’air.
Traduit avec Google.
Les Aster ne sont pas des missiles A/A
Les deux. MICA pour les mirage 2000-5F et Aster 15/30 pour les FREMM.
La différence de prix entre le drone et le missile sont un fait.
Le prix de la cible protégée également.
Mais il faut ajouter à l’équation le retour d’expérience d’un tir de missile opérationnel sur une cible ennemie.
Ce tir est extrêmement instructif pour beaucoup de monde (armée et industriels)
Bravo Arnaud. Encore une très bonne analyse de cet autre sale guerre de **** Quels sont les prix respectifs d’un un missile air-air MICA et de celui d’un drone Shahed 136 ? Est-il possible d’abattre ces drones avec les canons des mirages 2000?
Un drone Shahed 136 c’est 20 000 euros. Pour le MICA, le corps du missile est le même qu’il soit IR ou EM. L’autodirecteur qu’il soit infrarouge ou radar est interchangeable et son prix est estimé à 600 000 euros néanmoins je pense que c’est le prix hors coûts de développement et MCO sur plusieurs années. Si on prend tout en compte le prix d’un seul missile MICA doit atteindre le million d’euro.
Bien sûr qu’il est possible d’abattre ces drones, qui volent à seulement 200 km/h, au canon ça à déjà été fait mais pas par des avions français je crois.
« au canon ça à déjà été fait mais pas par des avions français je crois. »
Par un marin au 7.62 à partir d’un Panther, l’hélico volait latéralement du drone houti donc pas de risque de débris reçus
Oui, au risque de perdre l’avion s’il se prend des débits mal placés, dans un réacteur par exemple…
Alors faire comme au bon vieux temps (avec les V1): un petit coup du bout de l’aile pour faire partir le drone Shahed en vrille. Sans oublier la petite protection du saumon d’aile, pour ne pas avoir de rayures sur la peinture.
Oui, au risque de perdre l’avion s’il se prend des débits mal placés, dans un réacteur par exemple…
Je ne comprends pas pourquoi ne pas employer une passe canon avec des OMEI ou des OPIT. Aucun risque car le tir ne se fait pas « bout touchant » mais à une distance de 500 à 1000 m par 3/4 arrière. Et sur une cible ne volant qu’à 200 km/h….
Le seul risque c’est de se trouver trop près de l’hostile en cas de départ d’un Aster …
L’idée c’est quand de ne pas tuer une mouche avec un bazooka…
Comme d’habitude un article sans intérêt. Comme d’habitude Arnaud brasse du vent. Comme d’habitude il fait ses articles pour qu’on puisse se gaver de publicités. Il faut boycotter ce site sans intéret.
France 1 – islamistes 0
Après je suis d’accord avec Dimitri taper un drone kamikaze au Mica ça fait cher le débris. Et puis ça doit changer nos pilotes des drones cibles.
Espérons que Macron avec ses idées d’envoyer nos forces en mer rouge contre les islamiques houtis ne va pas nous attirer le terrorisme. Pour rappel c’est Hollande qui est responsable des attentats du 13 novembre parce qu’il a voulu venger ses potes de Charlie Hebdo en allant faire bombarder la Syrie. Il a le sang des milliers de victimes des attentats sur les mains. Macron n’aurait pas du envoyer nos Mirage 2000 contre les houtis comme il n’aurait pas du les vendre aux ukrainiens. Il aurait du demander l’avale des députés et il ne l’aurait pas eu.
Cette guerre comme celle en Ukraine n’est pas la notre.
C’est quel niveau de lâcheté ça ? Et puis milliers de morts, calmez-vous, redescendez d’un niveau.
Très bonne nouvelle pour le Mirage 2000.
Missile Mistral sur Helico comme sur les gazelle et autres voilures tournantes ou bien Adapté sur avion léger d’entraînement avancé type Super Tucano, ou PC21, PC7 MKX et autre Texan II serait intéressant, sans compté les pod 12.7
Y’a déjà du sidewinder sur les Tucano, pourquoi pas sur du PC21, PC7 ou Texan II.
Adapté du manpads aussi sur ce type d’appareil serait tres intéressant.
J’aimerais bien savoir si abattre un Shahed 136 par un mistral était possible. Le Shahed 136 est équipé d’un moteur de moto qui selon moi ne dégage pas assez de chaleur pour l’autodirecteur infrarouge du missile. Le prix d’un mistral 2 est estimé a 170 000 €.
Ils ont déjà abattu du Shahed avec du Stinger et aussi du manpads soviet dont je ne connais pas le model. Donc je pense qu’avec du Misral 2 ou 3 ça devrait largement le faire.