Avec son porte-aéronefs Shahid Bahman Bagheri l’Iran signe le grand retour du Qaher 313 !

Soyons très clairs on ne risque pas de croiser ce bâtiment de guerre à proximité des eaux françaises, ce sera un exploit s’il réussissait à s’éloigner de quelques centaines de miles des côtes iraniennes. Pour autant l’existence même de ce porte-aéronefs baptisé Shahid Bahman Bagheri est la démonstration des volontés de Téhéran de peser au Moyen-Orient. Taillé pour accueillir des hélicoptères et des drones les premières images sont surprenantes puisqu’on découvre sur son pont d’envol des aéronefs sans pilote ressemblant étrangement au fameux Qaher 313. Particularité ce navire n’appartient pas à l’Islamic Republic of Iran Navy mais à l‘Islamic Revolutionary Guard Corps Navy.

Particularité notable au sein de la république islamique iranienne c’est la coexistence de ces marines différentes : l’Islamic Republic of Iran Navy et l‘Islamic Revolutionary Guard Corps Navy. Chacune possède ses propres moyens. Ce porte-aéronefs Shahid Bahman Bagheri, baptisé du nom d’un héros iranien de la guerre Iran-Irak dans les années 1980, appartient donc à la seconde marine. L’IRGCN est rattachée aux très influents gardiens de la Révolution, une force armée totalement inféodée au pouvoir religieux des mollahs.

Que sait-on sur ce porte-aéronefs Shahid Bahman Bagheri ? D’abord, et cela se voit au premier coup d’œil, ce n’est pas un navire né militaire. Il tire ses origines de la marine marchande. Selon toutes vraisemblances il s’agit d’un ancien porte-conteneurs transformé dans les chantiers navals de Bandar Abbas, dans le sud de l’Iran. C’est d’ailleurs là qu’il a été identifié pour la première fois voici un peu moins de trois ans. Ensuite bien que possédant un pont oblique il ne dispose d’aucune capacité à accueillir et mettre en œuvre des chasseurs. D’ailleurs lesquels pourrait-il faire voler ? Les seuls opérationnels sont dans le camp d’en face, le nôtre. En fait ce pont oblique semble plutôt adapté aux drones. On parle ici d’une dronisation du Qaher 313 sur laquelle les Iraniens travailleraient depuis plusieurs années.

Et oui le Qaher 313 est de retour !

D’ailleurs les images que les gardiens de la Révolution ont savamment fait fuitées depuis 36 à 48 heures montrent un pont d’envol particulièrement intéressant. Malgré une qualité d’image assez médiocre on distingue bien les trois drones Qaher 313 susnommés. Deux Shahed 149 Gaza semblent également présents à l’arrière du pont d’envol. En outre deux hélicoptères Mil Mi-17 Hip-H d’origine russe sont parfaitement visibles sur la photo ainsi que ce qui semble bien être deux hélicoptères Bell 214 Isfahan d’origine américaine et un HESA Shahed 278, la copie locale du Bell 206 Jet Ranger.

Il faut savoir qu’aussi intéressante que soit la découverte de ce Shahid Bahman Bagheri en configuration quasi opérationnel ce n’est pas le seul porte-aéronefs en Iran. C’est juste le premier qui ressemble vraiment à quelque chose. En effet l’Islamic Revolutionary Guard Corps Navy aligne déjà deux bâtiments assez similaires : le Shahid Nader Mahdavi qui pourrait bien avoir servi de base de travail à ce Shahid Bahman Bagheri et le Shahid Hassim Roudaki. Particularité notable ces deux bâtiments plus anciens ne sont que des porte-hélicoptères. Ils ne possèdent aucune capacité d’accueil et de mise en œuvre de drones. Par ailleurs l’Islamic Republic of Iran Navy arme le Makran, un ancien cargo transformé lui aussi en porte-hélicoptères.

Le porte-aéronefs Shahid Bahman Bagheri.

À bien des égards donc le Shahid Bahman Bagheri est bien un bâtiment novateur vis-à-vis des autres navires similaires iraniens. Pour autant il ne semble clairement pas taillé pour les opérations de guerre. Il manque clairement d’armement défensif. On peut donc aisément se demander si sa fonction n’est pas tout simplement d’exister ?

Affaire à suivre.

Photos © agence Tasnim


En savoir plus sur avionslegendaires.net

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Image de Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

6 réponses

  1. Tiens là aussi il y a le problème d’affichage de l’image en haut. Pour le reste l’article est comme toujours ici passionnant. Et oui ce Qaher 3I3 fait bien rire.

  2. D après les israéliens il fera une cible parfaite pour nourrir les poissons et servir d abris.

    « Ne manquez pas notre prochain scoop dans Tuba, votre magasine de plongée préféré, le Shahid, nouvelle épave bientôt disponible en kiosque. Ses secrets, sa faune et sa flore. Numéro exceptionnel « 

  3. Les drones qui appontent passent très près du château. Si un drone devie ou est dévié sur la droite lors de l’appontage, le château risque de gros dégâts.

  4. Merci pour vos articles intéressants que je consulte systématiquement.
    Il est vraiment dommage que le titre des articles soient inscrits sur les photos et non sous les photos ou au-dessus afin de pouvoir profiter pleinement de celles-ci.
    Ou peut-être est-ce un réglage de ma part ???

  5. Sur la photo des 2 Qaher sur le pont, le saisinage (arrimage) est différent entre les 2 avions (par le train auxiliaire) d’une part et les sangles ne sont pas très indiqués si l’on ne veut pas abimer la cellule d’autre part.
    Pas très professionnel tout ça.

  6. Bonjour Arnaud, Staff et Passionnés.
    Force est de constater que les drones Qaher 313 présentés ne sont pas conçus pour une utilisation embarquée. Les avions embarqués sont équipés de points d’attache spéciaux qui permettent de les ancrer au poste de pilotage, en position de stationnement.
    Les deux drones représentés sur la photo sont en revanche ancrés d’une manière ou d’une autre avec des câbles qui passent sur le fuselage. En cas de mer agitée, je pense qu’ils resteraient difficilement sur le pont.
    De plus, le navire à partir duquel ce porte-drones/hélicoptères était auparavant le porte-conteneurs Perarin de Corée du Sud. Un navire de 240,2 mètres de long et doté d’une grande autonomie.
    Il serait intéressant de comprendre s’il a été équipé d’un hangar pour abriter les avions dont il est équipé. S’il n’y avait pas de hangar, son utilisation serait quelque peu limitée.
    Traduit avec Google.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sondage

25ème anniversaire, à quelle époque remonte votre première visite d'avionslegendaires ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

Avro Commodore

C’est à la toute fin des années 1920 que l’avionneur britannique De Havilland présenta sur le marché civil son D.H.80 Puss Moth. L’avion était alors

Lire la suite...