La Turquie va t-elle assurer le remplacement des F-5M Freedom Fighter espagnols ?

Ce vendredi 20 décembre 2024 pourrait être un jour à marquer d’une pierre blanche pour l’industrie aéronautique turque. Ankara et Madrid ont en effet signé un MoU, un Memorandum of Understanding, autour du jet d’entraînement avancé TAI Hürjet. Et ce protocole d’accord signifie que ce jet de nouvelle génération pourrait bien très prochainement être commandé afin de remplacer les vieux biplaces Northrop F-5M Freedom Fighter actuellement en service dans l’Ejercito del Aire y del Espacio. Il s’agirait alors du premier client export de cette machine.

En cette fin d’année 2024 ce sont dix-neuf F-5M Freedom Fighter qui volent au sein de cet Ejercito del Aire y del Espacio. Des chasseurs qui y remplissent des missions… d’entraînement avancé et d’entraînement dissimilaire. En gros ils jouent notamment le rôle d’Aggressors. Sauf que depuis six ans et demi l’Espagne fait tout pour pouvoir les remplacer, sans jamais avoir trouver la machine idoine. Enfin ça c’est ce qu’on pouvait croire avant l’été dernier.

Dans les faits en août 2024 une équipe en provenance de Turquie est venue sur la base aérienne espagnole de Torrejón avec un Hürjet. Les pilotes d’essais de l’Ejercito del Aire y del Espacio l’ont testé. Et visiblement leurs supérieurs n’ont pas tardé à contacter les Turcs. Ce MoU en est la preuve. C’est du pur gagnant-gagnant pour les deux parties.

Dans le cas des Espagnols cela leur offre la possibilité avant la fin de la décennie de remplacer leurs antédiluviens F-5M Freedom Fighter par des avions de nouvelle génération. Le TAI Hürjet est considéré comme moins onéreux à l’achat que le Boeing-Saab T-7A Red Hawk américano-suédois et surtout plus rapidement disponible. D’autant que le Memorandum of Understanding compte un chapitre relatif à une coopération industrielle entre les deux pays. Il n’est donc pas impossible que Turkish Aerospace Industries entende ici intégrer Airbus Defence à son programme d’avion d’entraînement avancé. Car pour les Turcs la vente future de vingt-quatre Hürjet à l’Espagne c’est un double jackpot. Le premier c’est l’ouverture de l’avion sur le marché international. Le second c’est que ce premier client est une force aérienne d’un pays membre de l’OTAN. Cela conforte donc le jet turc comme un avion capable de répondre aux épineuses normes de l’alliance Atlantique. D’où le gagnant-gagnant !

À coups sûrs les semaines à venir seront essentielles dans la transformation de ce protocole d’accord hispano-turc en contrat ferme pour vingt-quatre TAI Hürjet.

Affaire (bien évidemment) à suivre.

Photo © Ejercito del Aire y del Espacio.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 Responses

  1. C’est une opportunité pour l’Espagne qui vend les plans de ses portes aéronefs à la Turquie, qui essaye aussi de leur placer ses sous marins navantia. À mon avis, les réunions européennes ne doivent pas se dérouler dans une superbe ambiance entre la Grèce et l’Espagne…

  2. Je pense que la Turquie a les ressources nécessaires pour s imposer dans se domaine.
    Et ce n’ est pas fini bon début pour hurjet
    Mais le plus important sera quand le kızılelma sera opérationnel. Digne d un niveau Hignh

  3. Perpétuelle perplexité quant à l’absence d’offre européenne en matière d’avion d’entraînement. Curieux qu’Airbus et les Anglais ne proposent rien dans ce créneau. Pour Dassault, leurs capacités de production sont limitées. vif regret quant à l’absence de successeur à l’Alpha Jet. C’est pourtant un marché d’importance, et lorsque des jets d’entraînement sont fournis, les avions d’armes peuvent suivre… raisonnement à court terme de nos avionneurs. Confiance excessive en leurs produits ? Complexe de supériorité ?

    1. Olivier bonsoir.
      Les formateurs européens sont là. Tout d’abord le Leonardo M-346 Master. Puis le Leonardo M-345 et le Pilatus PC-21.
      Airbus a déjà été brûlé par l’A-400 M et préfère le marché plus lucratif des avions civils.
      Dassault s’occupe du Rafale. Un avion coûteux qui nécessite de gros investissements industriels et permet des profits importants. Les avions d’affaires génèrent également d’excellents profits. Dassault est une entreprise et doit faire des bénéfices, et il le fait avec d’excellents avions. Mais force est de constater qu’il ne peut pas s’engager dans de nombreux programmes, surtout dans un secteur déjà saturé comme celui des formateurs.
      L’Espagne est libre d’acheter où bon lui semble. Surtout s’il peut se débarrasser des A-400M dont il ne veut pas…..
      Mais je pense qu’acheter le TAI Hürjet est un pari, il est encore au stade de prototype et est produit par une industrie encore inexpérimentée. Le marché propose deux avions matures de la même classe. Le Leonardo M-346 Master et le KAI T-50 Golden Eagle.
      Et je pose la question habituelle : quel numéro de téléphone possède l’Europe ?
      Traduit avec google.

      1. Juste un petit point : votre running gag sur le « numéro de téléphone de l’Europe », ça pourrait à force être pris pour un propos europhobe et vous coûter la modération. Alors s’il vous plaît Vittorio, ne tirez pas trop sur la corde comme on dit en français. Vos commentaires sont généralement plaisants mais ne faites pas trop de politique s’il vous plait.

  4. Pour un avion qui est vu comme européen par certains, il est motorisé par des General Electric F404, n’y a-t-il donc aucun motoriste capable en Europe aux yeux de Turcs.
    L’amitié entre le président turque et russe pourrait un jour voir les USA leur interdire l’utilisation de ce moteur ayant été sur le F-18 ou le F-117.

  5. Les forums turcs parlent d’échanges entre les deux pays.
    À savoir: des Hurjet contre des A400M font l’Espagne voudrait se débarrasser.
    À suivre.

    1. Sauf Kunkcu que les forums de discussions sont beaucoup de chose mais sûrement pas des sources fiables d’informations. C’est un peu la version 2.0 du bistrot du coin.

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