Va t-il réussir là où les Dassault Aviation Rafale et Eurofighter EF-2000 Typhoon ont échoué ? L’avion de combat de génération 4.5 de facture chinoise Chengdu F-10 Firebird pourrait prochainement accrocher la Bangladesh Air Force à son tableau de chasse. Une lettre d’intention pour seize avions de combat de ce type a été signée par Dacca afin de remplacer ses actuels Chengdu F-7 Fishcan. Il s’agit là de l’aboutissement d’un long processus qui remonte à 2019.
F-7 Fishcan et F-10 Firebird ? Drôles de désignations que voilà pour ceux que l’on connait généralement comme J-7 Fishcan et J-10 Firebird. En fait quand ils sont vendus à l’export les chasseurs chinois perdent le J de leur désignation pour un F, jugé plus vendeur car rappelant la terminologie américaine. Le F-10 Firebird, et dans le cas des négociations entre Bangladais et Chinois le F-10C, est donc bien le J-10 Firebird.
Seize Chengdu F-10C Firebird c’est un investissement conséquent pour ce petit pays asiatique déjà très endetté depuis la crise pandémique du Covid-19. Pourtant rappelons nous que le programme de remplacement de ses F-7 Fishcan l’avait dans un premier temps conduit vers le Rafale français, puis dans un deuxième vers le Typhoon européen. Chacun des deux étant alors prévu pour être commandé dans un mélange d’avions neufs et d’occasion. Ce ne sera donc visiblement ni l’un ni l’autre. La diplomatie autant que les coûts d’acquisition de ces deux modèles sont passés par là, et ce même si encore très récemment l’avion clodoaldien tenait la corde. Les Européens en général, la France y étant incluse, ont sans doute trop critiqué les prises de position du Bangladesh aux côtés de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine pour ne pas gâcher les chances de leurs avions respectifs. Ça ou alors les Chinois ont fait une offre bien plus alléchante !
Car face à un mélange d’avions neufs et de secondes mains ce sont seize Chengdu F-10C Firebird fraichement sortis d’usine que Pékin a proposé le mois dernier aux autorités de la Bangladesh Air Force lors d’un voyage officiel en Chine. Le nombre est plus conséquent que pour le Rafale ou le Typhoon. En effet il tournait en général alors autour de douze exemplaires au total, soit à moitié-moitié soit à deux tiers un tiers entre les avions d’occasions et ceux neufs. Surtout Pékin se moque totalement des prises de position diplomatique de Dacca. Comme on dit outre-Atlantique : «business is business». Pour les Chinois l’argent n’a pas d’odeur. Ou tout le moins il en a nettement moins que pour les Européens.
Le Bangladesh n’étant pas exactement en excellents termes avec l’Inde il n’est pas impossible que la Chine ait voulu saisir l’occasion d’armer un adversaire potentiel de son plus farouche ennemi. Sans compter que pour les Européens, et notamment pour la France, l’Inde ressemble furieusement à la poule aux œufs d’or. Vendre des Rafale ou des Typhoon aurait forcément nuit aux relations avec le pays le plus peuplé de la planète.
On ignore actuellement quel sera le montant du (gros) chèque que Dacca devra signer afin d’acheter ces seize Chengdu F-10C Firebird. Une chose est sûre : ces avions lui offriront une vraie plus-value en matière qualitative. Sa chasse en ressortira grandie.
Affaire à suivre
Photo © ministère chinois de la défense.
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