Bell TH-1 Huey

Fiche d'identité

Appareil : Bell TH-1 Huey
Constructeur : Bell Helicopter Textron Inc
Désignation : TH-1
Nom / Surnom : Huey
Code allié / OTAN :
Variante : Sea Huey
Mise en service : 1963
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Hélicoptères
Rôle et missions : Hélicoptère d'entraînement, transformation opérationnelle

Sommaire

“ L'hélicoptère d'entraînement à bas coûts des forces américaines. ”

Histoire de l'appareil

Développer un aéronef d’entraînement a toujours demander une maîtrise absolue des techniques aéronautiques. En effet il faut savoir concevoir un appareil suffisamment simple pour être didactique et à la complexité limitée mais réelle permettant de préparer au mieux les futurs pilotes. C’est valable pour les avions dédiés aux missions primaires et intermédiaires, ça l’est aussi pour les avions de formation aux multimoteurs et pour les hélicoptères d’entraînement. Dans ce dernier cas ce sont les États-Unis qui mirent en place le plus de programmes différents afin de fournir aussi bien l’US Army, que l’US Navy, ou même l’US Air Force. Et l’un des plus étonnants d’entre eux est le Bell TH-1 Huey.

Comme pour les avions du même genre les hélicoptères d’entraînement se doivent au maximum d’avoir été pensé afin d’encaisser le mieux possible les chocs et les erreurs de pilotage. De ce point de vue le recours à un monoturbine de transport d’assaut comme le Bell UH-1A Iroquois était loin d’être stupide. C’est le choix que fit l’US Army début 1963 en demandant à l’hélicoptériste de lui transformer quatorze appareils afin de recevoir une double commande et un équipement permettant d’occulter la planche de bord et une partie de la verrière. Les premiers exemplaires entrèrent en service en à la fin de la même année sous la désignation de Bell TH-1A Iroquois. Malheureusement pour eux ces hélicoptères ne connurent qu’une carrière très courte : ils furent retirer du service au bout de six mois. Le Hughes TH-55A Osage se révéla à l’usage bien plus adapté à cette mission scolaire. Qu’à cela ne tienne l’idée d’adapter le Huey à des rôles d’entraînement faisait son chemin dans la tête des décideurs américains.

C’est la guerre du Vietnam qui motiva le Pentagone à revenir vers lui. L’UH-1C était alors la canonnière volante de l’US Army et surtout de l’US Marines Corps engagés en Asie du Sud-Est. Le corps des Marines justement passa commande d’une version améliorée, spécialement pensée pour les opérations en zone tropicale, appelée UH-1E. Afin de former au mieux ses pilotes sur ce nouvel hélicoptère il passa commande d’un lot de vingt machines à doubles commandes baptisés TH-1E Huey. Ces derniers étaient donc avant tout des hélicoptères d’entraînement avancé et de transformation opérationnelle. Détails intéressant les TH-1E conservaient les points d’emport externes d’armement tout en disposant de leurs doubles commandes. Ils entrèrent en service en 1965 et y demeurèrent jusqu’à la fin du conflit. Dans la foulée des vingt TH-1E l’US Air Force commanda vingt-six TH-1F eux aussi dotés d’une double commande et eux aussi dédiés à de la transformation opérationnelle. Point d’armement cependant sur ces machines mais un treuil mécanique afin de former les équipages destinés à voler sur les tous nouveaux HH-1F acquis afin de remplacer les Kaman HH-43A/B Huskie en dotation sur certaines bases. Avec ces deux contrats le Bell UH-1 Iroquois démontrait enfin qu’il pouvait assurer des fonctions liées à la formation. Et cela n’allait pas tarder à lui servir.

En 1966 l’US Navy annonça rechercher un remplaçant à ses Bell TH-13L/M Sea Sioux désormais en voie d’obsolescence. L’état-major de l’aéronavale américaine émit comme condition sinéquanone que le futur hélicoptère soit animé par une turbine. Fairchild et Hughes tentèrent l’aventure avec respectivement leurs YOH-5 Pegasus et YOH-6 Cayuse conçus initialement pour l’US Army. De son côté Bell proposa un étrange deal : fournir des Huey le temps que son hélicoptère définitif soit enfin prêt. Et contre toute attente cela marcha. Le constructeur enleva le marché et quarante-cinq TH-1L Sea Huey furent commandés. Pendant ce temps là ses équipes travaillaient d’arrache-pied à militariser le tout nouveau Bell 206B Jet Ranger.
Comme les TH-13L et TH-13M Sea Sioux avant lui le TH-1L Sea Huey fut navalisé. Un crochet de fixation afin de l’amarrer sur les plages arrières des navires de guerre fut installé.

De manière assez surprenante quand le Bell TH-57A Sea Ranger, puisque c’est de lui qu’il était question, put entrer en service en 1968 le Bell TH-1L Sea Huey ne fut pas pour autant envoyé à la retraite. L’hélicoptère continua de voler encore très longtemps. En fait les instructeurs et les élèves de l’US Navy et de l’US Marines Corps appréciaient sa robustesse. Au début des années 1980 alors que les autres versions d’entraînement du Huey avaient déjà été rayés des cadres dans l’US Army et dans l’US Air Force les TH-1L continuaient de voler. Ils le firent jusqu’en 1989, époque où ils furent remplacer par les premiers TH-57B Sea Ranger. On crut alors l’aventure des versions d’entraînement du Bell UH-1 Iroquois terminée.

Elle allait rebondir avec le 21e siècle et… l’US Air Force. Quarante exemplaires du Bell UH-1H furent acquis mais seuls vingt-quatre furent transformés en incorporant le standard civil modernisé Huey II. Les seize autres étaient appelés à servir à la formation statique autant qu’à la… cannibalisation ! L’avionique fut donc revue et corrigée et les hélicoptères d’entraînement entrèrent en service en avril 2007 comme TH-1H Huey II. Bien qu’officiellement basés à Randolph AFB au Texas le nid de ces hélicoptères se trouve dans l’Alabama et dépend de l‘US Army : Fort Novosel. Tous les pilotes d’hélicoptères de l’US Air Force passent donc sur cette machine après leur cursus initial sur Beechcraft T-6A Texan II, y compris les équipages de Bell-Boeing CV-22B Osprey. Pour faire décoller un convertiplane il est en effet essentiel de savoir piloter un hélico.

Quasi anachronique après 2020 les Bell TH-1H Huey II sont pourtant des appareils appréciés de leurs pilotes, qu’ils soient instructeurs autant qu’élève. Il faut dire que cette machine éprouvée est connue pour pardonner facilement les erreurs de débutants. Pour autant en 2024 la question de leur remplacement a été posée, notamment avec l’entrée en service des ultramodernes Boeing MH-139A Grey Wolf, version américanisée du célèbre AgustaWestland AW.139 italien. À la fin de l’année aucune solution n’avait été trouvée et le TH-1H Huey II continuait de former pilotes et équipages dans le ciel du vieux sud américain.

Entre le TH-1L Sea Huey et le TH-1H Huey II le Bell UH-1 Iroquois a démontré qu’il pouvait largement être employé comme machine d’entraînement. Pourtant à l’export seule l’Australie a, dans les années 1970, emboîté le pas aux États-Unis. Il est à signaler qu’outre-Manche le Bell 412 donna naissance au Griffin HT Mk-1, héritier lointain des Huey d’entraînement. À Pensacola en Floride l’US Naval Aviation Museum possède dans ses collections un Bell TH-1L Sea Huey tandis que deux autres sont exposés au Patuxent River Naval Air Museum et à l’American Helicopter Museum de West Chester.
Il est à noter que la désignation Bell TH-1G ne concerne nullement un appareil de ce genre. Il s’agit en fait d’une version désarmée de transformation opérationnelle de l’hélicoptère de combat AH-1G HueyCobra.

 


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Photos du Bell TH-1 Huey

Caractéristiques techniques

Modèle : Bell TH-1L Sea Huey
Envergure : 15.00 m diamètre du rotor principal
Longueur : 12.70 m
Hauteur : 4.45 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 1 turbine Lycoming T53-L-11A
Puissance totale : 1 x 1100 ch.
Armement : aucun
Charge utile : possibilité d'accueillir jusqu'à six passagers.
Poids en charge : 4309 kg
Vitesse max. : 220 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 5900 m
Distance max. : 550 Km à masse maximale
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Bell TH-1 Huey

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Bell TH-1 Huey
Fiche éditée par
Image de Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Bell TH-1 Huey

En vol à bord d'un TH-1H Huey II de l'US Air Force.