C’est un avion aux origines et à la première vie américaines, à la transformation canadienne, et à la riche seconde vie française. La semaine dernière le célèbre Musée Européen de l’Aviation de Chasse a été honoré par la Coupe de la fondation Antoine de Saint-Exupéry remise à Paris au siège de l’Aéro-Club de France. Cette mise en avant vient récompenser la restauration et le maintien en état de vol d’un ancien bombardier d’eau Conair Turbo Firecat, mieux connu chez nous sous le nom de Tracker. Et honnêtement cette coupe est largement mérité tant l’avion est superbe.
La Coupe de la fondation Antoine de Saint-Exupéry est une des parties du très prestigieux Grand Prix du Patrimoine de l’Aéro-Club de France. C’est Nicolas Delsalle, le délégué général de cette fondation, qui a remis le prix à Paris. Il récompense donc le formidable travail des femmes et des hommes du Musée Européen de l’Aviation de Chasse sis à Montélimar, capitale mondiale du nougat. Remettre en état et maintenir en conditions de vol un ancien avion bombardier d’eau est loin d’être une sinécure. Il faut dire que quand elles l’ont récupéré les équipes du musée se sont retrouvées face à un appareil en piteux état. Ce n’est pas pour rien si la Sécurité Civile les avait retiré du service : ils étaient bouffés jusqu’à la corde !
Tracker T24, tel est son nom. Son immatriculation actuelle d’avion de collection est F-AYKM. De 1985 à 2000 il porta celle de F-ZBEX puis celle de F-ZBAM jusqu’à son retrait du service. Pourquoi un tel changement ? Simple il était passé de Tracker à Turbo Tracker, délaissant ses moteurs à pistons Wright R-1820 pour des turbopropulseurs Pratt & Whitney Canada PT6A beaucoup plus sûrs. En 35 ans de service cet avion en a dévoré des flammes, éteignant ça et là les incendies causés par la foudre autant que par des imbéciles ou des pyromanes. Il est donc parfaitement logique que ce soit au cœur de la Drôme, début du «sud de la France» qu’un tel appareil soit préservé et maintenu en état de vol. On sait jamais sur un malentendu il pourrait toujours reprendre du service…
Outre ce Tracker du Musée Européen de l’Aviation de Chasse, que je vous invite vivement à aller découvrir, d’autres récompenses ont été allouées. La restauration du Salmson Cricri de l’association «Les Casques de Cuir» et du Yakovlev Yak-3 de l’association «Aéropassion» ont été également reçu des trophées. Par ces récompenses l’Aéro-Club de France démontre que chez nous la préservation du patrimoine passe avant tout par un large tissu associatif. Bravo aux un(e)s et aux autres d’entretenir bien vivante notre passion commune.
Photos © Musée Européen de l’Aviation de Chasse.
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3 Responses
Magnifique ! Un prix bien mérité !
Bravo à l’association du musée européen de l’avion de chasse.
Ce musée est magnifique et est tenu par des férus d’aviation qui permettent en plus à des jeunes (et moins jeunes) de passer leur BIA (brevet d’initiation à l’aéronautique).
Déjà que leur Bronco (volant) est superbe alors j’ai hâte de retourner les voir et de faire découvrir ce Tracker à nos jeunes équipiers de l’Escadrille Air Jeunesse d’Ambérieu en Bugey.
Encore toutes mes félicitations à ces passionnés et je vous encourage vivement à visiter ce musée.
Très belle restauration, la récompense est méritée.