Le cauchemar de Vladimir Poutine : des avions de l’OTAN bientôt basés en Ukraine ?

En agressant l’Ukraine et en tentant de l’envahir le dictateur russe pensait tuer l’alliance Atlantique ; force est de constater que ce n’est pas un grand stratège car l’OTAN n’a jamais été aussi puissante depuis la fin de l’URSS ! On pourrait même dire que les déclarations samedi dernier du président ukrainien Volodymyr Zelensky sur une éventuelle future partition de son pays ont fait l’objet d’une bombe diplomatique. En ouvrant son territoire à l’implantation de bases aériennes alliés il a provoqué la ire d’un Vladimir Poutine qui verrait ainsi se réaliser un de ses pires cauchemars. Le jeu en vaut-il alors la chandelle ?

Des chasseurs grecs bientôt dans le ciel d’Ukraine ?

La Russie progresse actuellement dans sa guerre contre l’Ukraine. C’est indéniable. Et même si cela se fait au prix de centaines de combattants tués chaque jour ses troupes avancent. Malgré l’aide militaire des Alliés l’Ukraine recule. Il est donc désormais nécessaire de rouvrir les canaux diplomatiques entre Kyïv et Moscou. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a bien compris. Ce samedi 30 novembre 2024 il a fait une déclaration fracassante. Il accepte que le Donbass et la Crimée passent administrativement sous contrôle de la Russie à condition que le front soit gelé. Une idée qui aurait du satisfaire son homologue russe, le dictateur Vladimir Poutine, puisque cela garantie le rattachement à Moscou des populations ukrainiennes russophones. En contrepartie Zelensky demande la protection militaire complète de l’OTAN pour tout le reste de son pays. Et là comment dire que cela coince un peu avec le Kremlin.

Car dans la tête de Vladimir Poutine il faut démilitariser totalement l’Ukraine et la placer sous une forme de protectorat de la Russie. Une colonisation qui n’en porte en fait pas le nom et qui anéantirait tout espoir de Kyïv de rejoindre un jour l’alliance Atlantique et l’Union Européenne. L’idée du président ukrainien est-elle aussi stupide que ça ? La réponse est évidemment non. Surtout elle se doit d’être lu au premier et au second degré.

La Suède, désormais membre de l’alliance Atlantique, pourrait elle aussi participer à la sécurisation de l’espace aérien souverain ukrainien.

Au premier, implanter des bases de l’OTAN en Ukraine c’est s’assurer qu’à l’avenir le pays ne sera plus jamais inquiéter par ce très encombrant voisin qu’est la fédération de Russie. Cette dernière n’osera jamais frapper un pays sous protection de son éternel ennemi. Elle pourra toujours vociférer, menacer, aboyer comme le ferait un teckel mais rien de plus. Elle ne mordra pas, sous peine de se retrouver sous le coup du tristement célèbre article 5 du traité de l’Atlantique Nord. Au second c’est une pure provocation à l’endroit de Vladimir Poutine. Ce dernier n’a jamais caché que s’il avait déclenché son offensive contre l’Ukraine c’était en représailles aux rapprochements entre Kyïv et les Alliés. Poutine a une peur bleue, il est littéralement effrayé par le fait que son pays soit encerclé par des pays de l’OTAN. Dans son esprit l’organisation atlantiste est synonyme de démocratie et d’état de droit : l’inverse de son système institutionnel. Des bases alliés en Ukraine seraient donc pour lui une source supplémentaire de nuits blanches et une ultime provocation.

Sauf que dans les faits la fédération de Russie est déjà frontalière directe de l’OTAN ! Elle possède 196 kilomètres de frontières terrestres avec la Norvège, 217 kilomètres avec la Lettonie, 227 kilomètres avec la Lituanie, 294 kilomètres avec l’Estonie, et… 1313 kilomètres avec la Finlande. Au total l’OTAN et la Russie partagent 2247 kilomètres de frontières terrestres communes. Autant dire 2247 kilomètres de cauchemar pour les stratèges du Kremlin. Combien une Ukraine actuelle ajouterait t-elle ? Impossible de répondre tant qu’on ne sait pas exactement le contour qui sera délimité si Poutine et Zelensky réussissent à trouver un accord. Mais on peut raisonnablement pensé qu’elle serait augmenté d’environ 60 à 70%. C’est énorme !

La redoutable chasse allemande serait forcément un maillon essentiel de cette protection otanienne de l’Ukraine.

Faisons un peu de politique fiction et imaginons, juste un instant, que les deux chefs d’état tombent d’accord et que l’Ukraine accueille des avions de combat de l’OTAN. Cela pourrait se faire très rapidement en fait, à condition de remettre sensiblement en état les dites bases aériennes. Car en plus de 1000 jours de guerre on ne peut pas dire que Moscou ait beaucoup épargné les installations militaires de son ennemie. Elle n’a pas fait que bombarder des cibles civiles sans défense elle au aussi frappé bases et casernes. Actuellement la PS ZSU, la Povitryani Syly Zbroynykh Syl Ukrayiny, possède une quarantaine d’emprises aériennes dont une dizaine sont adaptés à la réception d’avions de combat. Ce sont ces dernières qui seraient employées par les Alliés pour sécuriser le pays en plus de la chasse locale. Mais alors quel format cette présence alliée prendrait t-elle ? Le désengagement américain annoncé autour de la réélection de Donald Trump à la tête des États-Unis ne plaide pas forcément sur un schéma type US Air Force in Europe au Royaume-Uni. Par contre une option Baltic Air Policing en version XXL n’est pas inenvisageable !

Pourquoi XXL me direz vous ? Parce que là où huit à douze chasseurs actuels sont suffisant pour protéger les espaces aériens souverains de l’Estonie, de la Lettonie, et de la Lituanie il en faudra forcément un peu plus pour celui de l’Ukraine. Des rotation à au moins vingt avions de combat seront sans doute nécessaire. Dassault Aviation Mirage 2000 et Rafale, Eurofighter EF-2000 Typhoon, General Dynamics F-16 Fighting Falcon, Lockheed-Martin F-35 Lightning II, McDonnell-Douglas F/A-18 Hornet, et autres Saab JAS 39 Gripen seront de ce fait familiers de l’espace aérien ukrainien. Pourtant l’ouvrir à ces chasseurs impliquera forcément aussi d’accueillir des avions de soutien à l’image des appareils de transport tactique ou encore de surveillance aérienne.

Avions cargos, AWACS, ou même bombardiers stratégiques Boeing B-52H Stratofortress pourraient également être engagés dans la protection des Ukrainiens.

Avec une fédération de Russie où la monnaie ne vaut plus rien sur la scène internationale et où l’inflation atteint des niveaux historiquement hauts on peut dire que les mesures économiques de rétorsions votées par les Alliés ont porté leurs fruits. Il suffit de compter les apparitions publiques de Vladimir Poutine depuis fin février 2022 pour se rendre compte que le maitre du Kremlin se claquemure, de peur d’être atteint par la vindicte populaire. Son score ultra stalinien aux dernières élections n’en parait donc que plus suspect. Lui aussi a donc tout intérêt à ce que la guerre se termine vite et à ce que son pays retrouve de saines relations économiques avec les pays de l’OTAN. Pour la diplomatie on verra plus tard… Poutine a donc tout intérêt à accepter la proposition de Zelensky. Et puis au final si ses pilotes de Mikoyan MiG-31 Foxhound et de Sukhoi Su-35 Flanker-E sont si bons que ça ce n’est pas quelques chasseurs alliés qui devraient les effrayer. Non ?

Photos © OTAN


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

14 Responses

  1. L’OTAN en Ukraine ? Ça n’arrivera jamais, sauf si la Russie s’écroule. Et le ***** serait bien capable d’envoyer un ou deux missiles nucleaires cette fois sur Kiiv pour de bon pour se venger …

    Perso je n’y crois pas un instant

    1. Perso, je pense qu’on s’en rapproche inéluctablement de l’écroulement du régime poutinien. La réaction des géorgiens est actuellement un bon signal. L’Arménie a compris également qu’il ne sert plus à rien de compter sur la Russie. En Syrie c’est pareil, même si le contexte est différent. Comme cela, la propagande poutiniene aura au moins eut une fois raison dans toute son existence, il y aura des bases de l’OTAN en Ukraine !
      mais c’est clair que c’est pas fait encore fait quand on voit le cinéma pour envoyer ne serait-ce que des chars, missiles ou avions…
      Sans la menace nucléaire, cela ferait bien longtemps que poutler aurait été renvoyé à la niche.

  2. Ces deux dernières annes nous ont montré que plus rien n’était impossible au niveau international, à part Trump, les alliés s’accordent de plus en plus sur l’envoi d’armes de plus en plus lourdes et autorisé progressivement les frappes sur le territoire russe. Donc des négociations à ce niveau, lorsque les deux belligérants sont exsangue ne semble pas impossible, même si le kremlin n’acceptera jamais une présence otanienne en ukraine.
    Pour les frappes nucléaires, si Poutine se met à les employés alors que l’Ukraine entre dans l’OTAN ou l’UE en représailles, on peut aussi penser que la France voir le royaume uni réagira. Ce ne serait pas le premier traité légèrement tordu ces dernières années

    1. Je vous rejoins quand vous écrivez que le Kremlin n’acceptera jamais des bases OTAN en Ukraine. Mais est-ce important ? L’OTAN n’a pas l’habitude de demander l’autorisation du Kremlin…

  3. Des bases OTAN supposent que l’Ukraine entre dans l’OTAN, ce qui n’est pas pour demain. Par contre, des « patrouilles » d’Eurofighters, de F35 et peut-être de Rafale au dessus de l’Ukraine sont envisageables, mais seulement dans le cadres d’accords nationaux.

  4. Traduction par Google: Ici au Brésil nous ne comprenons pas pourquoi les Européens ont pris le parti des nazis ukrainiens à la place de la Russie chrétienne. Votre NATO est terminée son règne de terreur va prendre fin car les BRICS vont protéger les peuples du tiers-monde de la colère et de la haine NATO. Vous pouvez stationner vos avions de chasse ils ont aucune chance si les BRICS rejoignent la Russie.

    1. Curieux les paramilitaires wagner ont ete fondé par quoi? Des russes ok, mais neonazi… verifiable avec votre google qui fonctionne encore pour les brics.
      Si on parlait du pacte germano-soviétique. ou etre avec les nazis pour avoir territoire etait finalement pas si mauvais moralement. Meme si la guerre d’hiver vous a prouvé que meme sans materiel vous pouviez vous prendre une correction.
      La nato fera ce qui est possible pour le respect des frontières et non l’expansion comme les chretiens russes de la sainte mere patrie. Ceci etant je vous rejoints nos avions peuvent rester stationnés si la force malienne envois ces propres avions pour aider, les indiens ca sera une autre paire de manches.

  5. Bonjour amis aérophiles, juste une remarque en passant, notre troll habituel serait donc devenu subitement brésilien aujourd’hui ? Plus sérieusement, j’admire le flegme d’Arnaud mais quand même ces interventions de pseudo défenseurs de la « sainte Russie » sont un peu fatigante même si on les prend au second degré ! Surtout que la majorité des interventions sur les publications sont particulièrement intéressantes et très souvent complémentaires de l’article en question. Ceci étant, encore bravo, je me régale toujours autant dans la lecture de ces articles.

  6. Le coût de l’extension de l’Otan pour la Russie est faramineux. Il oblige la Russie à maintenir en temps de paix 10 divisions à un niveau de préparation assez élevé, car ce qui sépare Moscou de Berlin est une vaste plaine sans obstacle. 70% de la Russie utile se trouve à l’ouest de l’Oural. Autrement dit, la zone à défendre est indéfendable. L’arrivée d’avions de combat en nombre en Ukraine sera de plus en plus coûteux pour la Russie. Cela continuera à empêcher toute croissance économique de ce pays. La seule solution pour les Russes serait un accroissement du niveau de sa sécurité en Asie centrale ou de l’est. Mais ce n’est pas prêt d’arriver.

  7. Si on aurait pu écouté Trump on aurait armé nos pays européens, et si on aurait pu donné les matériels et non pas que les promesses, le pays envahi aurait de quoi repousser les envahisseurs. On cherche encore des solutions aujourd’hui à aider le pays auquel on l’avait désarmé, amputer sa défense et lui donne le strict minimum pour se défendre aujourd’hui et les pro_nain disent que Zelenski pleut toujours et encore pour réclamer les armes et de l’argent, ses actions sont légitimes et je ne crois pas qu’il y a un autre président dans le monde qui voudrait changer de place avec lui. Le nain avait dit un jour qu’il préfère détruire l’Ukraine plutôt de lui laisser échapper, ses intentions sont claires, sauf que si on prend un exemple comme si la France va envahir le Luxembourg qui n’a pas d’armée et au bout de bientôt 3ans le Luxembourg avait perdu quelques villages frontalières et les pro- nain crient haut et fort victoire? Je ne crois pas que les forces de l’Otan baseraient en Ukraine, on ne peut pas participer dans les conflits dans un pays qui n’est pas l’Otan, enfin pas encore. Un conflit frontal avec le nain nous rapporte rien d’avantageux, par contre on doit aider Ukraine à tout prix et on lui doit bien ça.

  8. Bonjour,
    une erreur s’est glissée dans votre article et apparait plusieurs fois.
    Vous écrivez « le président ukrainien Volodymyr Zelensky « .
    Or, depuis le 20 mai 2024, il n’est plus légalement président car son mandat a expiré.
    « président illégitime », « président de facto » ou « président autoproclamé » serait une plus juste terminaison.

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