En règle général quand un pays vend un avion de combat à un autre pays on connait le nom du client et le nombre d’exemplaires. À Zhuhaï le groupe russe UAC annonce avoir vendu un premier lot de chasseurs furtifs Sukhoi Su-57 Felon. Seul souci on ne sait pas à qui, on ne sait pas combien d’avions sont concernés, et on ne sait pas le montant du contrat en question. Du coup on peut aisément se demander si celui-ci existe réellement ou n’est qu’un coup de com’ ?
Au moment où tout le monde s’accordait à dire que la présence du chasseur russe au salon aéronautique chinois était un pari risqué voilà que Moscou sort un contrat tout beau tout chaud. C’est ce qu’on appelle «arriver à point nommé». En temps normal personne ne le relèverait. Le problème c’est que le Su-57 Felon n’est pas un chasseur comme les autres : c’est le premier avion de combat de 5e génération construit en (petite) série par la fédération de Russie. Et surtout jusque là l’aéronef avait toujours fait chou blanc sur le marché international, au point que même le contrat algérien soit remis en question.
Alors qui est le mystérieux client qui en Chine a choisi d’ouvrir le compteur du Sukhoi Su-57 Felon ? Ce qui est bien avec ce chasseur c’est que les clients potentiels ne se bousculent pas au portillon. Pour acheter cet avion il faut être proche de Moscou et en avoir les moyens. Même si le prix unitaire de l’avion n’a jamais été clairement explicité par UAC on sait qu’il oscille entre 60 et 70 millions d’euros. Il n’est donc pas à la portée de partenaires de la Russie comme le Burkina Faso, le Mali, ou même la Biélorussie. Le choix de la Serbie de se tourner vers le Rafale français referme encore une porte. Que reste t-il alors ?
L’Algérie bien sûr, le pays le plus logique, mais aussi le Vietnam qui s’est intéressé au Su-57 Felon dès l’année 2020. Il est aussi question sur cette short list de l’Ouzbékistan, de la Syrie, et du Venezuela. Être diplomatiquement et militairement proche de Moscou et avoir les reins assez solides pour acheter son chasseur furtif n’est pas donné à tout le monde. Donc si ce contrat existe le client ne peut faire partie que de ces cinq pays. Quand saurons nous enfin quel pays a choisi la Chine pour commander les premiers Su-57E ? Sans doute pas tout de suite… ah la transparence ce n’est pas donné à tout le monde. Sukhoi a encore du chemin à faire avant de pouvoir rivaliser avec Dassault Aviation ou Lockheed-Martin sur ce genre de question.
Affaire à suivre.
Photo © ministère russe de la défense.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
11 Responses
Bonjour Arnaud,
Et si c’était la Corée du Nord ? Lors de l’arrivée en Ukraine de 12000 soldats nord coréens, il a été dit que ce pays cherchait à tout prix à rajeunir son armée de l’air antédiluvienne.
Mais peut-être que Moscou préfère leur céder descappareils moins sophistiqués ?
J’y ai songé mais la ficelle est trop grosse et le contrat se fera sans doute sous le manteau. Annoncer une vente lors d’un salon aéronautique c’est forcément pour un client qui paye rubis sur l’ongle, et ça ce ne sera pas le cas entre la Russie et la Corée du Nord.
Reste l Iran ou le Mali….non la pour le dernier je blague. Ils ont leurs L39 furtif et ultra puissant genre Vega missil bolideur.
Venezuela ou Algérie, voilà de quoi stimuler l’achat de Rafale par le Maroc et le Brésil.
Oui ou de F-16V Viper…
On verra peut être un jour quel client cela pourrait être, mais à mon avis, il sera livré à la saint glin-glin…
L’Inde, qui voulait un temps s’associer au projet su57, a t’elle la possibilité d’en acheter quelques exemplaires puis d’en produire sous licence comme avec les su30mki? Cela serait il pertinent économiquement et géopolitiquement?
Pas certains que l Inde soit si fan que ça des produits russes. Primo elle souhaite surtout une autonomie stratégique et industrielle. Avec un œil intéressée sur le Scaf notamment, cela permettrait de ménager les occidentaux, sans dépendre des États Unis ni se mettre à dos les chinois. C est quand même le credo Indien et de Modi de mettre en avant le Make in India.
Avec les russes de toute manière c est souvent l’ effet pshiittt, genre le petit cancre morve au nez qui saute pour montrer qu’il est là. On va vite apprendre que c est un pays bizarre avec des rambos en mitaines, des galons de maréchal en mousse et une étoile de shérif en plastique made in aliexpresse. Les russes sont pleins de surprises…et c est souvent en mode « Régis est un c** »
Ce premier contrat de vente est aussi furtif que l’avion lui-même !
La Turquie, pourtant membre de l’Otan, ne serait-elle pas intéressé ? Pourquoi pas ? Le monde a plus d’imagination que n’en portent nos rêves. On se souvient qu’Erdogan a bien acheté aux Russes le système antiaérien S400. Et que le même Erdogan, à son grand désarroi, a été éjecté du programme américain F35.
Quoiqu’il en soit, avant une première (hypothétique) livraison, il devrait encore couler beaucoup d’eau sous les ponts du Bosphore et des Dardanelles.
Bizarre j’ai l’impression que si c’était les États-Unis qui avait annoncé ça …tout le monde l’aurait accepté sans aucun soucis …. Pas le moindre doute …. C’est comme si la Russie n’a jamais vendu d’avions de chasse dans le monde ….
Ben… disons qu’actuellement les usa produisent des avions de chasse performants, eux. Disons aussi que les usa ont aussi une image différente que celle proposée par le régime poutinien geopolitiquement…
C’est comme si poutine avait fait péricliter l’industrie aéronautique de la Russie dans un marasme insurmontable, complètement dépassée technologiquement à présent par rapport aux avions occidentaux ou chinois. Ha bah oui, c’est bien ça !
Un prix entre 60 et 70 millions d’euros, ça fait 4 à 5 fois moins cher qu’un Rafale! Le Su-57 est sensé être furtif, plus rapide, plus endurant et pouvoir emporter plus de charge utile qu’un Rafale. Et même à ce prix il ne se vend pas!? Cet avion semble avoir un très gros problème, encore plus gros que le problème de la politique russe.