L’information a été révélée hier en fin de journée par le journal économique de référence La Tribune. Après vérifications auprès d’autres sources nous pouvons vous confirmer que l’avionneur Airbus Defence a remporté le contrat visant à développer et vendre à la Marine Nationale le successeur du Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique. Le ministère des Armées a donc fait le choix d’un avion européen qui pourra à terme concurrencer le Boeing P-8 Poseidon américain. L’avionneur clodoaldien Dassault Aviation est ici le grand perdant.
En fait cette décision française était dans les tuyaux, et nous avions commencé à vous y préparer dès le début de la semaine. Les décideurs du polygone Balard ont donc privilégié la capacité d’emport et le rayon d’action de l’Airbus Defence A321 MPA par rapport à l’agilité et à la vitesse de croisière plus élevée du Dassault Aviation Falcon 10X. Même si les deux avions n’avaient pas encore d’existence physique il faut souligner que l’option européenne reposait sur un avion de ligne, l’A321XLR, qui vole déjà. Le Dassault Aviation Falcon 10X lui ne décollera, au sens premier du terme, que l’année prochaine.
Alors pourquoi l’A321 MPA semblait plus logique comme choix que le Falcon 10X ? D’abord parce que l’avionneur européen a pensé son avion autant comme un patrouilleur océanique, donc chasseur de sous-marins, que comme un appareil de reconnaissance et de surveillance. Ensuite il est clairement taillé pour le nouvel ordre mondial : l’intervention en zone Asie Pacifique et la traque des bâtiments chinois, sur et sous la surface des eaux. Enfin ce nouveau biréacteur de la famille A320 ouvre des possibilités futures d’exportations vers des pays qui n’auraient pas forcément opté pour un avion dérivé d’un jet d’affaire Dassault Aviation. Rappelons cependant que l’avionneur altoséquanais a (presque) de quoi se consoler avec son Albatros également dédié à la Marine Nationale et qui entrera en service plus rapidement.
Plus qu’un coup dur pour Dassault Aviation c’est surtout une très belle victoire commerciale et industrielle pour Airbus Defence. Maintenant que l’avion est sélectionné les négociateurs du ministère des Armées vont devoir tout faire pour commander l’A321 MPA dans les meilleurs délais, aux meilleurs prix, et à un nombre suffisamment élevé pour permettre les missions en métropole, en outremer, et pourquoi pas ailleurs dans le monde. Et au final la sélection française de cette machine est une très (mais alors très) mauvaise nouvelle pour Boeing. Le monopole de son P-8 Poseidon devrait tomber au début de la décennie prochaine.
Photo © Marine Nationale.
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6 Responses
Même si c’est une mauvaise nouvelle pour Boeing pour le principe, j’espère que ce ne sera pas un remake du char Leclerc… arrivé au mauvais moment donc pas vendu… car on parle déjà de fermer la chaîne de montage du P8 et Boeing en a déjà vendu un nombre énorme… Par contre choisir l’A321 d’Airbus D&S qui est majoritairement Allemand alors que ces derniers ont commandé du P8….
« Majoritairement allemand » ? C’est sûr que quand on vous lit Jojo on se dit que la France dans l’Europe ce n’est pas encore gagné pour tout le monde. Et n’oubliez pas que le groupe Airbus est partie prenante du programme européen SCAF aux côtés de Dassault Aviation. Airbus Defence ne joue donc pas contre la France.
Bonjour,
Ce choix français sonne-t-il la mort du projet européen MAWS ?
Comment l’expliquer autrement ?
Je pense effectivement que c’est un choix judicieux. Son existence (même si il faut encore assurer l’intégration de ses spécificités et de son système d’armes), son rayon d’action, ses capacités d’emports en soute et ses partenariats avec Thales et MDBA sont autant d’arguments qui plaident en sa faveur. Il ne reste plus qu’à le financer !
Apparemment, nos marins privilégient la capacité d’emport pour avoir une soute digne de ce nom
Bravo à ADS
Juste une précision, contrairement à ce que beaucoup pensent, l’autonomie de l’A-321 à moins d’ajouter d’autres réservoirs) est de 8700km, celle du Falcon 10X est donnée pour presque 14000km, plus capacité d’emport n’est pas équivalent à plus d’autonomie
Bonjour, question de profane : quel est l’intérêt de choisir une propulsion à réacteur plutôt qu’à turbopropulseur? Je pensais qu’ un turboprop était plus économique et endurant.