Les fantômes du vol Eastern Air Lines 401.

Aujourd’hui nous sommes le jeudi 31 octobre 2024, et c’est donc Halloween. L’occasion était trop belle de passer à côté d’une belle histoire à faire peur… oui enfin une histoire d’avion et de frissons. Focus donc sur les fantômes du vol EA401 de feue la compagnie aérienne américaine Eastern Air Lines. Retour donc dans les années 1970.

Nous sommes alors à la fin de l’année 1972, Richard Nixon conduit encore les affaires aux États-Unis et le pays essaye tant bien que mal de se sortir du bourbier vietnamien. Niveau culturel le mouvement hippie est à son apogée et les grandes puissances économiques connaissent le plein emploi. Ce vendredi 29 décembre le vol EA401 relie New York City à Miami. Il y a 163 passagers et 13 membres d’équipage à bord du triréacteur gros-porteur Lockheed L-1011 TriStar porteur de l’immatriculation N310EA. C’est un vol régulier que l’équipage d’Eastern connait bien.

Alors comme dans toute bonne histoire de fantôme il faut une mort brutale. Elle le sera pour 101 des occupants de l’avion tandis que les 75 autres seront blessés à des degrés divers. À l’approche finale de l’aéroport de Miami l’avion rate son atterrissage et termine sa course dans les Everglades, les célèbres marécages de Floride. Les enquêteurs du NTSB, le National Transport Safety Board, s’orienteront sur une panne électrique autour d’un voyant de sortie du train d’atterrissage. Jusque là c’est une triste histoire de crash aérien, mais sans plus.

Sauf que dès le début de l’année 1973 des faits étranges vont commencer à survenir sur d’autres L-1011 TriStar de la compagnie aérienne américaine. Ce sont en particulier les avions immatriculés N308EA, N309EA, et N318EA qui seront les plus concernés. Cela va d’odeurs inhabituelles à des sensations d’une présence dans le poste de pilotage. Rien d’officiel bien mais on commence à parler entre les équipages de la compagnie et tout s’accélère à l’été 1973. Deux commandants de bord disent alors avoir vu le pilote Albin Loft et le mécanicien naviguant Donald Repo dans leur cockpit. Le hic dans l’histoire c’est que Loft et Repo sont morts dans l’accident du vol EA401. Très vite la rumeur se répand. Fin 1974 elle atteint des records avec une vingtaine d’apparitions spectrales, à chaque fois à bord de L-1011 TriStar d’Eastern.

À la direction de la compagnie aérienne américaine on explique qu’il s’agit d’un canular de mauvais goût. Une note interne indique que tout employé qui sera surpris à colporter une rumeur sur des avions de ligne hantés pourra être immédiatement limogé. Même la FAA, la puissante Federal Aviation Administration, prend l’affaire en main et conseille à Eastern Air Lines de faire profil bas vis-à-vis de ses pilotes et PNC. D’autant qu’aux États-Unis l’affaire commence à sortir du strict cadre aéronautique. Dans des émissions de télé on commence à parler d’un vol maudit. Vous imaginez que l’équipage se composait de 13 membres. Le fameux chiffre 13, la triskaïdékaphobie est alors très répandue dans le pays. Pis encore en 1976 un journaliste américain, jusque là plutôt spécialiste des petits hommes vert et du triangle des Bermudes se saisit de l’affaire et sort un bouquin. «The ghost of Flight 401» reste des semaines en haut des ventes aux USA.

Et pendant ce temps là Loft et Repo continuent d’apparaître, mais moins régulièrement. L’affaire finira par se tasser en 1980. Un rumeur courait alors comme quoi Eastern Air Lines avait récupéré des éléments de l’avion accidenté et les aurait utilisé comme pièces détachées sur d’autres L-1011 TriStar de la compagnie. Une cannibalisation qui aurait alors expliqué le fait que les avions de ligne soient hantés. Un rapport interne démontrera que les seules pièces du TriStar immatriculé N310EA utilisées sur d’autres avions étaient neuves et faisaient parties des stocks de rechange. Ils n’avaient donc pas été collectés dans les Everglades !

Chiffre 13, fantômes, avions hantés, pas doute le vol EA401 est bel et bien une histoire d’Halloween. Il faut savoir que c’est là le seul Lockheed L-1011 TriStar perdu par la compagnie en 19 ans d’exploitation pour une flotte globale de 66 exemplaires. Et juste pour la forme, l’article que vous venez de lire comporte 666 mots… ou pas.

Photos © San Diego Air & Space Museum.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 Responses

  1. Bonjour,
    Merci, Arnaud, pour cette histoire le soir d’Halloween.
    J’avais aussi entendu, dans une autre version, qu’un des directeurs de la compagnie, qui prenait ça au départ pour un canular, avait lui aussi été témoin de l’apparition du pilote décédé, et que ça l’avait « secoué ».
    Une histoire vraiment très étrange.

  2. En temps normal je ne critique pas vos outrances antirusses et antifrançaises. Mais je sors de mes gonds : un article sur Halloween alors que ce site est français? Pour moi c’est non. Stop à cette stupide américanisation de la France. Ressaisissez vous Arnaud ou bien vous allez perdre le peu de lecteurs que vous avez.

    1. Primo notre site n’est pas strictement français mais francophone car nous sommes lu également en Belgique, au Canada, en Suisse et même dans des pays non francophones comme l’Italie ou encore les USA. Et secundo navré que vous n’aimez pas cette fête, moi je l’apprécie.

    2. Que reproche tu à Halloween ? J’ai aidé mon fils à se confectionner un costume de vampires et avec ses copains et copines ils ont déambulés dans les rues du 9e arrondissement de Paris, les gens jouaient le jeu. Il est revenu avec plus d’un kilo et demi de bonbons. Halloween c’est américain Jean Louis ? Le Père Noël aussi, les jeans aussi, et j »espère pour toi que tu as toujours roulé en voiture française et jamais en Ford. Et au fait les F-8 Crusader et F-100 Super Sabre utilisés en France aussi étaient américains.

  3. Bonjour,
    Et merci pour cette histoire que je ne connaissais pas.
    Concernant le nombre de mots de l’article, j’ai fait un copier-coller dans Word et il trouve 691 mots, tout comme Tab42 le dit.

    1. L’histoire du 666 mots c’était un petit trait d’humour de ma part afin de me moquer (gentiment) de celles et ceux qui ont peurs de certains nombres. C’est pour cela qu’il y a un « ou pas » juste après.

  4. Je n’en avais jamais entendu parler. C’est un peu effrayant comme histoire. Merci Arnaud et moi aussi je me suis faite avoir par les 666 mots avant de comprendre la signification du nombre.

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