Que s’est-il passé ce mercredi 30 octobre 2024 sur la base aérienne de Kinshasa N’Dolo pour qu’un tel drame ait lieu ? Il était environ 11 heures, en heure locale, quand un hélicoptère de combat Mil Mi-24V Hind-E s’est écrasé juste après son décollage. Les trois membres d’équipage de l’appareil ont été tué, un sur le coup et les deux autres après leur désincarcération de l’appareil. Une enquête est en cours.
En RDC les Mil Mi-24V Hind-E sont les principales machines d’attaque au sol et d’appui aérien rapproché, notamment du fait que leurs Sukhoi Su-25 Frogfoot sont régulièrement cloués au sol faute de moyens financiers pour les mettre en œuvre. Ils sont donc régulièrement engagés dans des actions antiterroristes ou dans des opérations de contre guérilla. Selon l’état-major de la Force Aérienne Congolaise l’appareil allait réaliser un vol d’entraînement avec trois membres d’équipage à bord, les deux pilotes et un observateur. C’est ce troisième homme qui questionne. Les mêmes généraux congolais reconnaissent que l’équipage ne comptait aucun militaire local, mais des «Européens» sous contrat. Il s’agirait selon les médias locaux de deux citoyens biélorusses, et d’un troisième dont la nationalité n’a pas été spécifiée.
Sur l’accident en lui même on sait que l’appareil ressortait d’une visite longue au cours de laquelle il avait été modernisé. Le Mi-24V Hind-E en question portait bien les marquages de nationalité de la République Démocratique du Congo. Il aurait décroché quelques minutes après son décollage avant de heurter violemment le tarmac de la base aérienne de Kinshasa N’Dolo. Il s’agit d’une emprise militaire jouxtant l’aéroport éponyme. Il s’agit d’un des terrains considérés comme les plus difficiles d’emploi en Afrique car il est totalement encerclé par des habitations. N’Dolo est considéré par l’OACI comme un aéroport de centre-ville.
Une fois l’accident survenu l’hélicoptère s’est embrasé. Selon les médias locaux c’est une équipe de secours de la MONUSCO, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la Stabilisation en république démocratique du Congo, qui a extrait les deux blessés. Le pilote était mort sur le coup. Les deux victimes encore en vie sont décédées le temps de leur transfert vers un hôpital militaire de la région. Le travail des enquêteurs de la RVA, la Régie des Voies Aériennes, équivalent congolais de notre DGAC française, risque d’être fortement compromis par la pollution de la scène par de nombreux curieux qui sont venus voir ce qu’il se passait. En effet aucun périmètre de sécurité n’a été mis en place dans les instants après l’accident. La Force Aérienne Congolaise n’a, 24 heures après l’accident, toujours pas annoncé d’immobilisation de sa flotte de Mi-24 Hind.
Du mystère entoure un peu trop cet accident. D’abord la fonction de ce troisième membre d’équipage tout comme sa nationalité, le fait que le Mil Mi-24V Hind-E réalisait un vol d’entraînement alors même que plusieurs journalistes congolais ont remarqué que l’épave comportait des réservoirs externes dédiés aux vols longues distances, et enfin la rapidité avec laquelle il s’est embrasé. Une dernière interrogation technique à laquelle les experts enquêteurs devront répondre. Enfin s’ils en ont les compétences bien sûr. La République Démocratique du Congo est actuellement considéré comme un des plus mauvais élèves de la planète en matière de sécurité aérienne, que ce soit pour ses aéronefs civils autant que militaires.
Photos © Agence France Presse.
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Une réponse
Un décrochage quelques minutes après l’envol, cela ne peut être imputé qu’à une rupture de couple. Et comme l’appareil sortait juste de maintenance, l’erreur technique est plus que probable ! Et même si le troisième homme avait joué un rôle suicidaire, ces robustes appareils de l’âge d’or de l’empire URSS pardonne beaucoup à son pilote. Même son pilote abattu, l’appareil ne se serait pas comporté de la sorte ! Cette histoire de personnage non identifié ressemble plus à une tentative de camouflage des responsabilités. Au Congo, derniers pays d’Afrique (et c’est un euphémisme.) encore à l’ère du moyen-âge, c’est souvent comme ça !
Pour y avoir séjourné, en cas d’accident de la route, il est déconseillé (par l’ambassade) aux touristes et aux expats de s’arrêter ou de porter assistance. Car vous risquez de vous voir accusé d’avoir provoqué l’accident (s’il n’y pas de témoins) ou d’avoir usé de « magie » s’il y a des témoins » ! Et le tribunal local vous condamnera à payer les frais de la partie adverse ! Une histoire vraie et vécue !