Le Brésil immobilise (temporairement) ses Northrop F-5E/F Tiger II.

Alors que les livraisons de Saab F-39E/F Gripen multi-rôles se font au compte-gouttes la situation de la chasse brésilienne devient catastrophique. Ce mercredi 23 octobre 2024 l’état-major de la Força Aérea Brasileira a choisi de clouer au sol ses quarante-six Northrop F-5E/F Tiger II restant. Cette décision lourde de conséquence fait suite au crash survenu la veille d’un exemplaire monoplace. Fort heureusement le pilote a pu s’éjecter et ne souffre que de blessures légères.

Dès les premières heures de l’enquête technique c’est le fameux turboréacteur General Electric J85-GE-21 qui a été pointé du doigt. Le pilote ayant lui-même indiqué par radio des difficultés à son niveau et ce juste avant de s’éjecter dans la région de Natal, célèbre station balnéaire au bord de l’Atlantique sud. Décision a donc été prise d’immobiliser les quarante-deux monoplaces F-5EM et les quatre biplaces F-5FM encore en dotation afin de procéder à l’examen de chaque moteur. Il en va de la sécurité des pilotes durant les missions air-air.

Car au Brésil les F-5EM (M pour modernizado, modernisé en français) assurent les vols de police du ciel : assistance aux aéronefs en difficulté, identification, interception, voire supériorité aérienne. Désormais, et jusqu’à la levée des immobilisations, ce sera aux flambants neufs F-39E/F de remplir ces fonctions. Seul hic ils ne sont que dix à être opérationnels pour un pays grand comme 17 fois la France métropolitaine. Et oui le Brésil c’est vaste ! C’est dire donc si les jours et semaines qui viennent vont être délicats pour la Força Aérea Brasileira qui devra jongler entre impératifs de sécurité et nécessités de service. Pas de doute que leurs mécanos font avoir de très grosses journées.

S’ils sont passablement dépassés les F-5EM Tiger II doivent sur le papier tenir encore au moins cinq ans avant la retraite. Et déjà cette immobilisation relance au Brésil le débat autour d’un contrat F-16V Viper à signer en urgence afin de les remplacer. Reste à savoir si l’administration Biden, ou plus logiquement sa suivante, acceptera de vendre son chasseur à un des membres de l’alliance BRICS. En attendant donc la chasse brésilienne est dans la galère. Et ça n’est pas prêt de s’arranger.

Affaire à suivre.

Photo © Força Aérea Brasileira.