Le Dassault Aviation Rafale F5 sera t-il (encore) un chasseur de génération 4.5 ?

Il prend de plus en plus forme et même si seuls ses contours les plus vagues sont actuellement connus il est de toutes les conversations parmi les passionnés d’aviation, enfin surtout en France ! Alors que le ministère des Armées a notifié ses premières commandes le Dassault Aviation Rafale F5 semble de plus en plus être un pont entre les actuels avions et le futur SCAF développé conjointement avec Airbus Defence. Doté d’un armement innovant, et notamment un nouveau missile nucléaire, et dopé à l’IA on peut raisonnablement se demander si ce Rafale F5 sera encore un avion de combat de génération 4.5 ? La réponse n’est pas aussi simple que cela.

Tout d’abord que sait-on réellement du Dassault Aviation Rafale F5 ? Bah finalement pas autant qu’on voudrait bien le croire. Le concernant il faut démêler le vrai de l’approximatif et même parfois du fantasme. Bien que certains médias peu regardant sur la véracité technologique aient voulu l’affubler du surnom de «Super Rafale» celui-ci n’est pour l’instant jamais employé par l’avionneur pas plus que par le ministère des Armées ou même par l’Armée de l’Air et de l’Espace ou encore la Marine Nationale. Pourtant ces deux dernières armées sont les clientes de base de l’avion. Alors pourquoi un tel surnom ? Sans doute par analogie entre le McDonnell-Douglas F/A-18C/D Hornet et le Boeing F/A-18E/F Super Hornet. Car entre d’un côté les Rafale F3-R/F4 en dotation actuellement et ce futur Rafale F5 qui arrivera d’ici six à sept ans il y a quasiment dix ans d’écart et un bond qualitatif.

En effet factuellement on sait qu’avec ce Rafale F5 le constructeur clodoaldien va pousser très loin les principes d’adaptabilité. D’abord il devrait abandonner le radar à antenne active Thales RBE2 pour son évolution naturelle le radar à disruption RBE2-XG utilisant des récepteurs au nitrure de gallium. Celui-ci doit voler d’ici trois à quatre ans sur banc d’essais avec la DGA-EV puis devenir opérationnel pour l’entrée en service du Rafale F5. Il permettra non seulement de voir plus loin mais aussi d’analyser plus de cibles potentielles. Il est d’ailleurs également désormais assuré que la technologie du radar à disruption ne pourra pas fonctionner sur l’avion sans l’apport d’un intelligence artificielle.

Or cette dernière va littéralement changer la donne entre les actuels Rafale F3-R/F4 et ce futur Rafale F5. Elle va ringardiser les vieilles versions mais aussi la concurrence ! Car l’intelligence artificielle ne sera pas un gadget comme certains peuvent le penser. Sur Rafale F5 elle fera intégralement partie de l’avion, comme une sorte de membre d’équipage… fantôme. Elle permettra notamment de gérer le ou les futurs drones collaboratifs ou encore les données nécessaires à la mission ultime de frappe nucléaire préstratégique. Là encore l’ASMP-A(R), pour Air-Sol Moyenne Portée Amélioré Rénové, ne sera plus d’actualité. Il aura été remplacé par l’ASN4G. Ce missile dit Air-Sol Nucléaire de 4ème Génération sera selon toutes vraisemblances hypersonique. On ignore si une version conventionnelle est prévue, notamment pour remplacer l’actuel SCALP-EG.

Reste donc la fameuse question de savoir si ce Dassault Aviation Rafale F5 sera toujours ou non un chasseur de génération 4.5 ? La réponse est… oui et non. Oui dans l’absolu et non dans l’absolu aussi. En fait il ne sera jamais un avion de 5e génération car cela impliquerait de bien trop grosses modifications à l’avion comme des soutes d’emport d’armement ou encore une furtivité désormais réelle. Rappelons que si le Rafale a toujours disposé d’une signature dégradée vis-à-vis des autres avions de sa catégorie il n’est pas pour autant furtif. À une époque chez Dassault Aviation certains le disaient discret. Sa discrétion sera sans doute augmentée mais le Rafale F5 n’en sera pas pour autant un vrai chasseur de ce type. Ni vraiment génération 4.5 comme le sont les Rafale F3-R/F4 ni vraiment 5e génération comme un F-22A Raptor on pourrait alors dire que le Rafale F5 serait une sorte de génération 4.75… Encore une fois Dassault Aviation innovera dans bien des domaines de l’aéronautique.

Affaire (bien évidemment) à suivre.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 Responses

  1. Le problème des générations aéronautiques, c’est leur flou artistique.
    Prenons la furtivité, que le service marketing de Lockheed Martin a élevé au rang de valeur cardinale : la signature radar du F22 est dix fois moindre que celle du F35 qui n’entre dans la case chasseur qu’au chausse- pied et pied de biche, à cause notamment des contraintes liées à cette fameuse furtivité.
    D’ailleurs, si elle est généralement orientée pour contrer les radars bande X, les radars bande S et basse fréquence sont plus compétents pour voir à travers les stratagèmes des formes et matériaux.
    .
    Au final, le système d’armes et de guerre électronique reste le plus important pour créer la valeur ajoutée d’un engin de guerre, ou à minima de souveraineté : rien ne sert d’être furtif si c’est pour être handicapé de plusieurs tonnes supplémentaires et d’une aérodynamique de moellon.
    Et je n’évoque la puissance démentielle du moteur pour atteindre des performances dignes des années 50 qu’en diagonale : il faut encore des systèmes pesants pour diluer la chaleur émise par un tel four.

    1. Salut à tous, la furtvlité « physique » d’un avion est un concept qi aura fait long feu, je ne suis pas persuadé que cela soit si efficace de ça sur le plan de la puissance militaire mais je n’ai absolument aucune compétence en la matière . Et puis le Rafale dispose d’une furtivité très difficile à contrer puisque l’une de ses très grande spécialité c’est l’approche et l’attaque très basse altitude par tout temps et de nuit et de n’importe quel azimut! Bon courage pour le repérer avant qu’il ne soit trop tard… Avec des Rafale, Maverick pouvait mener sa mission tranquille et larguer des AASM à 50 bornes de la cible « fingers in the nose ».. Mais là pas de film, pas « d’emprunt » de F14 …
      Sinon je n’ai jamais vu de comparatif de SER entre le Rafale, qui possède des éléments physiques de furtivité demandés par la DGA entre le démonstrateur rafale A et le premier proto le C01, et son « jumeau ennemi » l’Eurofighter, qui lui doit être bien visible au radar: aucune dents de scie aux endroits stratégiques, des entrées d’air bien carrées et bien dans l’axe des aubes de compresseur de l’EJ200… Ce doit être vrai phare (j’ai pu lire que la SER du F15 est 100x supérieure à celle du Rafale).

      C’est vrai que ce zinc, dont nous avons la chance immense qu’il soit bien français, est un vrai fantasme. Arnaud dit Gen 4,75, pour moi ce sera plutôt 6,25 (humour, si le SCAF/le NGAD/Le Tempest II voient le jour bien sûr) . Mais comme déjà annoncé, mon objectivité sur ce chef d’oeuvre de Dassault Aviation…

      Mais personne n’est obligé de me croire.

      SL

  2. Bonjour Fabien, je suis tout à fait d’accord avec vous. La discrétion « active » du Rafale ne gêne en rien ses qualités aérodynamique et de maneuvrabilité.
    Pour moi, le Rafale F5 sera une génération entière au-dessus du Mirage 2000. S’il n’entre pas dans la 5e génération, c’est uniquement par un jeu de catégorisation instauré par les Américains.
    Vous le comparez au F35 qui lui est inférieur, mais alors que dire par rapport aux futurs avions furtifs coréens, russes ou turcs dont on ne connaît guère que ce qu’il veulent bien nous en dire?
    Je pense aussi que les drones d’accompagnement auront un grand rôle. Un Rafale discret précédé de drones volontairement faciles à déceler, sera protégé par ces drones qui prendront à leur compte les missiles. De même, des drones furtifs pourront pénétrer la defense, l’absence de cockpit permettant des possibilités supérieures.

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