Le Dassault Aviation Rafale F4 en courte finale du programme MRFA en Inde.

La visite à Paris ce lundi 30 septembre 2024 du numéro 1 de la sécurité nationale indienne est présentée comme une avancée majeure dans le programme Multi-Role Fighter Aircraft de l’Indian Air Force. Souvent appelé MMRCA 2 celui-ci doit permettre l’acquisition de 114 avions de combat de nouvelle génération, en partie assemblés localement. Tous les voyants sont désormais au vert pour le Dassault Aviation Rafale F4, à la limite près qu’un autre avion de combat pourrait également intéresser les Indiens : le Lockheed-Martin F-21A Viper. Ce dernier n’est ni plus ni moins que la dernière évolution en date du General Dynamics F-16 Fighting Falcon dont le premier vol remonte tout de même à 50 ans.

Dassault Aviation Rafale B aux couleurs de l’Indian Air Force.

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’en début de semaine la République Française a mis les petits plats dans les grands afin de recevoir monsieur Ajit Doval, actuel National Security Advisor indien. Il a d’abord eu droit au Quai d’Orsay, accueilli par son nouveau locataire monsieur Jean-Noël Barrot. À l’issu d’une série de réunions sur les thèmes de la défense et de la coopération sécuritaire tout ce petit monde a pris la direction de… l’autre côté de la Seine. Au Palais de l’Élysée le Président de la République, monsieur Emmanuel Macron, les a reçu. Son ministre des Armées monsieur Sébastien Lecornu était également de la partie. Or monsieur Doval fait partie en Inde des hommes qui négocient directement le programme d’avions de combat MRFA. Il n’est donc pas anodin qu’en plus du ministre des Affaires Étrangères il ait rencontré messieurs Lecornu et Macron qui justement pilotent tous deux les dossiers d’exportations du Rafale F4. Ce que la presse indienne n’a pas manqué de souligner depuis deux jours. Bizarrement côté médias français c’est un peu (beaucoup) le silence radio.

Pourtant le MRFA pourrait bien être le jackpot pour l’avionneur clodoaldien et pour son chef d’œuvre. Cent quatorze exemplaires commandés, un chiffre qui donne le tournis. Surtout quand on sait que le Rafale F4 a d’ores et déjà effacé la majorité de ses concurrents. Logique retour au bercail pour les Mikoyan MiG-35 Fulcrum-F, Saab JAS 39E/F Gripen, et Sukhoi Su-35 Flanker-E assez rapidement écartés tandis que l’Eurofighter EF-2000 Typhoon a chèrement défendu sa peau, au point qu’on puisse un temps le croire intéresser les Indiens. Mais finalement non. Et que dire du F-15EX Eagle II proposé par Boeing en remplacement du F/A-18E/F Super Hornet désormais hors production ? L’argument du : « je vous le propose parce que l’autre est dépassé » est assez limite commercialement parlant. Surtout quand le client s’appelle Indian Air Force. Du coup face au Rafale F4 il ne reste plus que le F-21A Viper, en fait une version adaptée aux besoins indiens du désormais fameux F-16V Viper. Même si Washington DC fait le forcing dessus l’avion serait loin d’avoir les faveurs des militaires vis-à-vis de son concurrent français. Et pour cause !

Ajit Dorval rencontre Emmanuel Macron à l’Élysée.

Les pilotes de l’Indian Air Force connaissent bien le Dassault Aviation Rafale : ils volent dessus. Et pour eux cet avion de combat est devenu un game changer, notamment face à l’adversaire chinois. En fait on pourrait considérer que le constructeur altoséquanais joue sur velours l’Inde volant sur ses machines depuis l’Ouragan. Et ce serait sous-estimer l’agressivité des négociateurs de Lockheed-Martin. Car rappelons le il s’agit ici d’un contrat pour 114 avions de combat. Ce n’est pas rien, loin de là même. Tous les coups sont permis.

Alors verrons nous l’issu de ce programme MRFA avant les fêtes de fin d’année ? Et cela pourrait-il indiquer qu’en plus du Rafale M le standard F4 enlèverait aussi les Rafale B/C à l’Indian Air Force en ce 4e trimestre ? Rien n’est impossible. D’autant que les relations franco-indiennes sont vraiment au beau fixe. Comme dit l’adage populaire : « l’espoir fait vivre« .

Affaire à suivre.

Photos © Armée de l’Air et de l’Espace, Indian Air Force, ministère des Affaires Étrangères.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Situation au beau fixe pour DA. Les Indiens sont des clients qui prennent aussi leur temps. Le tempo des négociations est parfois un peu particulier : deux pas en avant puis un pas trois quart en arrière.
    Après on peut comprendre : pour 114 avions high-tech, le montant du contrat qu’ils vont signer en bas de page est certainement loin d’être anodin. Ils font donc monter les enchères au maximum.

    1. Ça dépend
      Pour la 1ère commande de Rafale Air, c’était un contrat de gré à gré (gouvernement à gouvernement) et c’était rapidement effectué (signature, chèque, etc…)
      Apparemment idem pour l’Indian Navy, après les tests d’évaluation, ils doivent signer bientôt.

  2. Arnaud, avez-vous des indications sur la doctrine d’emploi de ces futurs chasseurs ?
    J’avoue qu’opposer un Rafale et un F16 customisé pour l’Inde reste un peu curieux pour moi. Le spectre de missions n’est quand même pas exactement identique.
    Après, il y a bien sûr la logique purement business. Si on regarde le site de LM, un seul argument est mis en avant: « unmatched make-in-India opportunity ». Limite si les spec ont une quelconque importance aux yeux de LM…
    Aurions nous rater un élément principal de l’appel d’offre?

  3. Le Rafale, outres ses qualités, a un gros avantage par rapport au F16/21. Il est bi-moteur, et les régions de tension en Inde, que ce soit face à la Chine ou au Pakistan, sont himalayennes avec des altitudes minimales dépassant les 3000m. Outre la puissance accrue, un bi-moteur apporte une marge de sécurité supplémentaire aux pilotes en zones montagneuses.
    Mais nous sommes en Inde, le pays du temps long.

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