L’Ukraine veut le Bell AH-1Z Viper.

Si on m’avait demandé mon avis je crois que j’aurai mis une pièce sur le McDonnell-Douglas AH-64D Apache, j’aurais eu tort. Il y a quelques semaines la Slovaquie s’est vu offrir la possibilité d’acquérir à «prix d’amis» un lot de douze Bell AH-1Z Viper. Sauf que voilà face à ses hésitations l’Ukraine a proposé en fin de semaine de racheter les dits hélicoptères de combat afin de doter ses forces en guerre contre l’envahisseur russe. Une info qui n’a pas du tout été bien accueillie par Moscou.

Initialement l’offre portait sur douze hélicoptères avec armements et équipements électroniques pour 340 millions de dollars US. Mais devant les hésitations entre Bratislava et Washington DC et même les dissensions entre la Slovaquie et l’OTAN le «prix d’amis» a été légèrement revu à la hausse. Désormais il en coûtera 600 millions de dollars US afin d’acquérir les AH-1Z Viper en question. Autant dire que plus les Slovaques attendent et plus la note monte. Et donc plus les possibilités de leur vendre les biturbines d’attaque s’amenuisent.

L’Ukraine veut en profiter pour acheter les douze Bell AH-1Z Viper… au prix de 340 millions de dollars le lot. En fait Kyïv n’a pas vraiment l’intention de les payer mais plutôt de les déduire de l’aide militaire votée au printemps par l’administration Biden. Surtout les généraux ukrainiens savent pertinemment que ces appareils existent déjà physiquement. En effet ils avaient initialement été produits pour les besoins du Pakistan avant que la diplomatie américaine n’en décide autrement et place ce pays asiatique sous strict embargo militaire. Encore. Ils cherchent donc preneurs.

L’intérêt du Bell AH-1Z Viper pour l’Ukraine c’est d’aligner un hélicoptère de combat au moins équivalent aux Kamov Ka-52 Hokum-B et supérieur au Mil Mi-28 Havoc que la Russie emploient au quotidien contre ses forces. Surtout ce modèle est bien plus moderne que les Mil Mi-24 Hind qu’elle engage au-dessus du champ de bataille. Si la livraison des missiles AGM-114 Hellfire est quasi assurée celle des AGM-179 JAGM nettement plus modernes l’est bien moins. Pour l’instant le Pentagone se les garde jalousement. Par contre les roquettes guidées lasers APKWS font bien parties de son arsenal, y compris à l’export.
Si Washington DC accepte le deal ukrainien ce serait une grande première. L’administration américaine n’a jusque là pas vraiment fourni d’aéronefs en grand nombre, si on excepte des Mi-17V Hip-H évacués d’Afghanistan et un Blackhawk de seconde main pour le ministère de l’intérieur. Elle a surtout favorisé les fournitures de F-16MLU par les pays européens.

Affaire donc à suivre.

Photo © US Marines Corps.