Soyons honnêtes ce ne sont pas les avions de transport militaires les plus médiatisés au monde. Pour autant les deux biréacteurs de ligne Boeing 757-200, porteurs des serials NZ7571 et NZ7572, qui volent au sein de la Royal New Zealand Air Force sont des appareils essentiels à cet état insulaire des antipodes. Et juste celle-ci a désormais choisi de leur trouver un successeur, mettant Airbus et Boeing en compétition comme ils pourraient l’être pour une compagnie aérienne. Sauf que les exigences néo-zélandaises incluent la capacité à opérer depuis la base scientifique McMurdo sise en Antarctique.
Généralement quand on pense Boeing 757 et utilisation militaire on a l’image des C-32 Gatekeeper de l’US Air Force, parfois utilisés comme Air Force One. C’est finalement assez réducteur. En effet l’avion de ligne américain sert au sein d’une demi-douzaine d’aviations militaires dont la Royal New Zealand Air Force. Or dans cette dernière les deux exemplaires en dotation n’ont plus du tout le vent en poupe. Et ce malgré une riche carrière qui passa notamment par le ravitaillement polaire comme nous vous le présentions il y a presque dix ans. Acquis à l’origine comme «cargos stratégiques» ils ont peu à peu glissé vers du transport de personnels et du transport de hautes personnalités. Et c’est justement à l’occasion d’une récente mission de ce type que leur sort a été scellé.
À la mi-juin 2024 l’un des deux avions menait une mission au profit de Christopher Luxon, actuel premier ministre de Nouvelle-Zélande, qui accompagné d’une délégation officielle et notamment d’investisseurs se rendait en visite officielle au Japon. Un incident technique a obligé le Boeing 757-200 à atterrir en urgence en Papouasie-Nouvelle-Guinée d’où il n’a pas pu redécoller. Le voyage d’état s’est terminé à bord d’un avion commercial d’Air New Zealand réquisitionné par son propre PDG qui se trouvait à bord de l’avion primo-ministériel. Dès lors la classe politique néo-zélandaise, de majorité comme d’opposition, a réclamé la fin des Boeing 757-200 et leur remplacement.
Ce mercredi 4 septembre 2024 ils ont eu gain de cause : le Ministry of Defence a lancé la procédure de remplacement de ces deux avions.
Et c’est Judith Collins, l’actuelle ministère de la défense de Nouvelle-Zélande, qui pilote en personne le dossier. Il faut savoir qu’à titre protocolaire les avions officiels de ce pays peuvent être employés afin de transporter leur chef d’état : le roi d’Angleterre Charles III. Ce dernier est d’ailleurs chef des armées néo-zélandaises. Les deux avions actuellement en lice sont l’Airbus A321Neo et le Boeing 737 Max. Selon plusieurs médias locaux il s’agirait plus précisément des A321LR et 737 Max 9. Il semble acquis que la Royal New Zealand Air Force fasse l’impasse sur les ultramodernes A321XLR et 737 Max 10 actuellement non encore opérationnels. Les observateurs locaux indiquent que la piste Airbus semble la plus logique, les futurs avions pouvant ainsi être entretenus localement par Air New Zealand qui vole également sur A321Neo.
Affaire (forcément) à suivre
Photo © Royal New Zealand Air Force.
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