À 50 ans le BAe Hawk demeure le jet d’entraînement de référence.

Ce mercredi 21 août 1974 le monde a les yeux rivés sur le Moyen-Orient : l’Arabie Saoudite et les (jeunes) Émirats Arabes Unis signent le traité de Djeddah afin de mettre fin à une querelle frontalière pouvant dégénérer en conflit régional. Le même jour pourtant en Grande Bretagne l’avionneur Hawker-Siddeley fait voler le prototype de son dernier avion en date : le monoréacteur d’entraînement avancé Hawk. Aujourd’hui 50 ans plus tard non seulement il demeure produit par BAE Systems mais en plus il continue de dominer son segment de marché. Seul l’Aero L-39 Albatros tchécoslovaque a été un temps capable de le concurrencer.

Rien pourtant ne le prédestine en cet été 1974 à devenir la référence des jets d’entraînement pour le demi siècle à venir. Il est la réponse d’une requête de la Royal Air Force visant à trouver un successeur digne de ce nom au Folland Gnat T Mk-1. Il existe bien le SEPECAT Jaguar T Mk-2 franco-britannique mais celui-ci est jugé trop complexe pour assurer cette mission. D’ailleurs l’Armée de l’Air est à cette époque dans la même démarche avec le Dassault-Breguet / Dornier Alpha Jet E franco-allemand ayant volé quelques mois auparavant. Et tout comme ce dernier pour les Français le Hawk donne pleine satisfaction dès ses vols d’essais aux Britanniques. Il fera donc partie deux ans et demi plus tard de la corbeille de la mariée de British Aerospace. Ce nouvel avionneur voit ainsi Hawker-Siddeley fusionner avec Scottish Aviation et British Aircraft Corporation. Un géant est né, le Hawk sera son porte-étendard pour les marchés militaires.

Quand la RAF assure le service minimum pour célébrer les 50 ans de son jet d’entraînement.

Le secret de longévité du BAe Hawk tient en un mot : l’adaptabilité. À la différence de son concurrent franco-allemand, ou des Aermacchi MB-339 italiens et Casa C-101 Aviojet espagnols l’avion britannique sait se plier aux demandes de ses clients. Il est littéralement l’avion d’entrainement avancé clef en mains. On retrouve ici le mythique pragmatisme si anglais. On frôle même l’image d’Épinal. Si un client veut une avionique spécifique les ingénieurs de British Aerospace sauront lui trouver celle qui lui convient. Si un autre client veut que l’avion ait des capacités accrues d’appui aérien rapproché il en sera de même. Au contre si un troisième client préfère que ses Hawk troquent armement pour capacités de présentation aérienne là encore c’est possible. Ça pourrait presque faire penser à un vieux slogan de la SNCF en son temps parodié par les Nuls.

Un Hawk de chasse ? Non juste d’entraînement au tir air-air en Finlande.

Si les années 1980 et 1990 sont celles de cette politique d’adaptation du Hawk T Mk-1 alors en dotation dans la RAF c’est véritablement au début du 21e siècle que l’avion va connaître un renouveau. L’année 2004 est celle à la fois de son trentième anniversaire mais aussi de la naissance du Hawk Mk-128, accepté au service par la Royal Air Force comme Hawk T Mk-2. Son rôle ? Préparer les pilotes le mieux possible à l’Eurofighter Typhoon F Mk-2, chasseur de génération 4.5 nouvellement entré en service. Et avec cet avion la notion d’adaptabilité va être décuplée, au point même que l’avionneur britannique réussisse à conquérir des marchés qui lui étaient jusque là fermés.

L’actuel Hawk T.2 de la RAF en formation serrée.

Si aujourd’hui l’avion ne vole plus sous les cocardes canadiennes, jordaniennes, kényanes, sud-coréennes, et suisses ce n’est pas le cas dans nombres d’autres pays. L’Afrique du Sud, l’Australie, l’Arabie Saoudite, Bahreïn, les Émirats Arabes Unis, la Finlande, l’Inde, l’Indonésie, le Koweït, la Malaisie, Oman, le Qatar, et le Zimbabwe continuent de lui faire confiance. Et bien entendu la Royal Air Force où au sein du N°4 Flying Training School le Hawk T.2 continue de former les pilotes de chasse tandis que les derniers Hawk T.1 forment l’ossature des Red Arrows, la légendaire patrouille de présentation de Sa Majesté.

Feu le CT-155 Hawk de l’Aviation Royale Canadienne.

En cet été 2024 BAE Systems, héritière de BAe, possède toujours le Hawk Mk-128 et ses dérivés à son catalogue. L’avion est d’ailleurs toujours produit en Inde. C’est là la preuve qu’à 50 ans cet avion n’a pas dit son dernier mot. Finalement 1974 aura été une année exceptionnelle pour l’aéronautique militaire avec les vols inauguraux du F-16, du Tornado, du Hawk… et peut-être d’autres appareils de référence. Le tour d’horizon de ce jet d’entraînement pas comme les autres ne serait pas complet sans évoquer son évolution navalisée américain McDonnell-Douglas T-45 Goshawk ou encore le chasseur léger BAe Hawk 200. Quand on vous dit que l’adaptabilité demeure son maître mot.
Joyeux cinquantième anniversaire au British Aerospace Hawk.

Photos © Aviation Royale Canadienne, Ilmavoimaat, et Royal Air Force.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

Une réponse

  1. Bonjour à tous
    Pour l’année 74, hors le fait que c’est mon année de naissance, c’est aussi la mise en service du mythique F-14 Tomcat qui retient l’attention.
    Effectivement, une année ….légendaire! 🙂

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