Depuis l’invasion de l’Ukraine par les forces russes l’Allemagne a décidé d’augmenter très nettement ses dépenses militaires. Cela passe notamment par les KSK, les fameux Kommando Spezialkräfte. Et même si ces hélicoptères sont désormais en fin de vie c’est bien avec les Sikorsky CH-53GS Sea Stallion qu’ils continuent de s’entraîner aux procédures d’infiltrations et d’exfiltrations derrières les lignes ennemis. L’extraordinaire capacité de chargement de ces hélicos est un vrai plus pour les forces spéciales de la Heer.
C’est ainsi qu’hier le Bundeswehr a révélé une série d’exercices visant à démontrer l’efficacité du duo KSK et CH-53GS Sea Stallion. Celle-ci a eu lieu il y a quelques semaines à Laupheim dans l’est du land bien connu des Français de Bade-Wurtemberg. Durant plusieurs jours les commandos allemands se sont exercés à plusieurs scénarii différents, allant de la mission de renseignement à celle de libération d’otages ou encore d’action offensive en profondeur. En fait les Kommando Spezialkräfte se préparent à toutes les possibilités de mission.
Et pour eux le Sikorsky CH-53GS Sea Stallion est sans doute l’hélicoptère idéal… pour ce genre d’exercice. Ce gros biturbine peut accueillir tout le spectre de véhicules terrestres qu’ils possèdent. Des plus gros comme le Mammoth et le Serval, équivalents aux VLFS et VPS des forces spéciales françaises, aux plus compacts comme le fardier MRZR D4 ou le quad Grizzli 450. Même lors de tels manœuvres les CH-53GS demeurent armés de deux mitrailleuses Browning M3M (fabriquées sous licence belge par FN Herstal) de calibre 12.7 millimètres montées en gundoor.
Les exercices réalisées dans le Bade-Wurtemberg ont également mis en lumière un phénomène jusque là fortement suspecté : le Sikorsky CH-53GS Sea Stallion a les pattes un peu courtes pour ce genre d’opérations spéciales. En manœuvres cela peut aller mais en mission réelle son incapacité à être ravitaillé en vol comme le serait un Eurocopter EC725 Caracal de l’Armée de l’Air et de l’Espace le rend quasi inutile. Ça tombe donc bien que les futurs Boeing Vertol CH-47F Chinook qui seront livrés à partir de l’année prochaine à la Luftwaffe aient cette capacité.
Outre les Sikorsky CH-53GS Sea Stallion de la Luftwaffe les unités des Kommando Spezialkräfte ont recours à deux autres modèles d’hélicoptères. Il s’agit des NHIndustries NH-90TTH qui comme les appareils de facture américaine peuvent accueillir des véhicules terrestres à leur bord grâce à leur porte de chargement arrière. Plus petits modèles les Airbus Helicopters H145M sont employés pour la dépose de petits groupes de quatre ou cinq fantassins ou bien comme postes de tirs aéroportées à l’image des Aérospatiale SA.342 Gazelle du 4e Régiment d’Hélicoptère des Forces Spéciales en France. En fait dans ce genre de missions hautement sensibles les alliés et partenaires se nourrissent les uns les autres des expériences de chacun. NH-90TTH et H145M relèvent de la Heerflieger, l’équivalent allemand de notre ALAT française.
Photos © Bundeswehr
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3 Responses
Quand on lit l article, le manque d hélicoptère lourd dans l alat sonne comme quelques choses d aberrant surtout que des solutions sur étagères existent et pourraient être interoperable. Et en plus ce n est pas comme si airbus avait une expertise en la matière mais plus une carence que même le nh90 ne comble pas compte tenu du faible taux de dispo.
Une flotte de 5 à 9 hélicoptères lourds c est 1 milliard. Surtout que nos voisins belges, anglais et allemand ont cette capacité. L armée française qui a fonctionné pendant 30 ans (depuis 91) sur la base d un corps expéditionnaire à du les emprunter au Mali. Quand franchira t on le cap?
Bonjour,
Dernier paragraphe : « Outre les Sikorsky CH-53GS Chinook » ?
En passant, merci pour vos articles
Merci John, la coquille est corrigée.